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Facebook, entre censure et infantilisation

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7 juillet 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook, entre censure et infantilisation

Temps de lecture : 3 minutes

Nous reproduisons un article de Xavier Eman paru dans le quotidien Présent du 6 juillet 2021. Les intertitres sont de notre rédaction.

Contre « la haine »

On le sait, l’entreprise de Mark Zucker­berg est depuis longtemps à la pointe du com­bat con­tre la « haine en ligne ». La « haine » en ques­tion, on le sait aus­si, c’est tout ce qui con­tre­vient à la pen­sée dom­i­nante, mon­di­al­iste, immi­gra­tionniste et eth­no­masochiste ; en gros toute expres­sion de type patri­o­tique ou iden­ti­taire. Cette « vig­i­lance » du géant du net a ain­si entraîné la fer­me­ture arbi­traire de nom­breux comptes dis­si­dents et le fait, par exem­ple, que la sim­ple cita­tion du nom d’Alain Soral entraine désor­mais la sup­pres­sion automa­tique du mes­sage et une men­ace de ban­nisse­ment du réseau.

De la punition à la prévention

Mais Face­book a décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin, car, lorsque l’on est un cheva­lier blanc de la bien-pen­sance, on ne peut se con­tenter de punir les con­trevenants, il faut égale­ment faire de la « préven­tion » et pro­téger ses ouailles con­tre les méchants pro­pos et les vilains dis­cours aux­quels elles pour­raient être exposées et qui pour­raient les con­duire à se « rad­i­calis­er ». Après la répres­sion, le maternage…

C’est pourquoi le réseau social teste de nou­veaux out­ils des­tinés à lut­ter con­tre cette poten­tielle « rad­i­cal­i­sa­tion » (à l’extrême-droite exclu­sive­ment sem­ble-t-il…), redirigeant notam­ment les util­isa­teurs vers des pages « d’aide » s’ils con­sta­tent « l’ex­trémisme » de cer­tains proches. C’est ain­si que nom­bre d’internautes ont pu voir fleurir sur leur page Face­book de nou­veaux mes­sages d’alerte se déclen­chant lorsque les algo­rithmes de sur­veil­lance du média repèrent qu’ils ont con­sulté des pub­li­ca­tions jugées (sur quels critères ?) sus­cep­ti­bles de les encour­ager à s’éloigner du camp du Bien et des bisounours.

« Des groupes vio­lents ten­tent d’u­tilis­er votre colère et votre décep­tion. Vous pou­vez pren­dre des mesures pour vous pro­téger et pro­téger les autres », explique l’un de ces mes­sages tan­dis qu’un autre invite car­ré­ment à la déla­tion en ces ter­mes : « Vous inquiétez-vous qu’une de vos con­nais­sances se rad­i­calise? Nous tenons à empêch­er l’ex­trémisme sur Face­book. D’autres per­son­nes dans votre sit­u­a­tion ont béné­fi­cié de sou­tien de manière con­fi­den­tielle ». On serait d’ailleurs assez curieux de con­naître la nature exacte de ce « sou­tien con­fi­den­tiel » promis aux inter­nautes déviants ou craig­nant de le devenir : un stage de « réé­d­u­ca­tion citoyenne », une con­vo­ca­tion au com­mis­sari­at du coin ?

Rééducation des « cerveaux malades »

« Cette expéri­men­ta­tion entre dans le cadre de nos travaux pour pro­pos­er des ressources et de l’aide aux util­isa­teurs de Face­book qui pour­raient avoir été impliqués dans la dif­fu­sion de con­tenus extrémistes, exposés à ces derniers, ou qui pour­raient con­naître des per­son­nes à risque » a pré­cisé sur CNN un porte-parole de Face­book qui col­la­bore dans ce beau pro­jet de con­trôle social et de de remise au pas idéologique avec l’association « Life After Hate », spé­cial­isée dans la lutte con­tre les mou­ve­ments d’ex­trême-droite. Une col­lab­o­ra­tion qui démon­tre claire­ment que ce ne sont ni la « rad­i­cal­i­sa­tion islamiste » ni la vio­lence des activistes indigénistes ou antifas qui sont dans le col­li­ma­teur de la firme cal­i­forni­enne. On n’en est, hélas, guère étonné.