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Facebook, maintenant les robots censeurs

24 mai 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook, maintenant les robots censeurs

Temps de lecture : 3 minutes

Facebook se félicite des progrès de son nouveau robot censeur. Le contrôle quasi-total de la liberté d’expression qu’octroyait internet est enfin à portée de main. Encore un petit effort pour achever de faire taire les rebelles de la pensée unique.

De la censure de Trump à celle de l’humour

On l’a vu récem­ment avec la cen­sure de Trump : les réseaux soci­aux pensent avoir le devoir de cen­sur­er. Ils sont conçus pour cela et lorsqu’ils cen­surent mal ou trop peu ils se voient accuser de lax­isme anti-démoc­ra­tique. La cen­sure, dev­enue par­tie inté­grante de leur ADN per­met de mod­ér­er l’opinion générale. Le pre­mier élève de la classe dans ce domaine est aus­si le plus ancien : Facebook.

Ain­si, Face­book a affiné ses algo­rithmes au fil des années jusqu’à devenir si per­ti­nents que poster un sim­ple meme devient un exer­ci­ce d’équilibriste par­ti­c­ulière­ment risqué.

Pour ceux qui l’ignorent, un meme (sans accent cir­con­flexe) est un con­tenu à but humoris­tique, com­posé le plus sou­vent d’une image ou d’une ani­ma­tion et d’un court texte per­cu­tant. Les memes font le plus sou­vent référence à la pop cul­ture et s’adressent donc essen­tielle­ment aux jeunes générations.

Le dan­ger est là : l’humour en lib­erté. Afin d’éviter qu’un rire trop com­mu­ni­catif et inso­lent se répande mas­sive­ment, Face­book améliore sans cesse ses pro­grammes de détec­tion de blagues dou­teuses pour mieux les cen­sur­er avant qu’elles ne vien­nent vous faire douter. Les réac­tions sont rapi­des et peu­vent aller de la cen­sure du post à la sus­pen­sion de l’auteur pour des délais atteignant facile­ment plusieurs dizaines de jours. Sus­pen­sion par­fois totale et sans lim­ite de temps définie voire sup­pres­sion pure et sim­ple de votre compte (après sauve­g­arde de vos don­nées per­son­nelles sur les serveurs de Face­book bien enten­du) et de tous vos posts.

Des résultats…

Et ça marche ! À la grande sat­is­fac­tion de Mark Zucker­berg, les con­tenus « haineux » qui représen­taient au 3ème trimestre 2020 encore 0.10 à 0.11% des vus sur Face­book ne représen­teraient plus aujourd’hui qu’environ 0.05%, une baisse de moitié. Vic­toire pour la doxa libérale lib­er­taire, qui se félicite d’avoir conçu un robot capa­ble de faire le lien entre les images et les textes afin de détecter si le pro­pos est « haineux » ou non. Le pro­gramme est même capa­ble de remon­ter plusieurs mes­sages et de faire des analy­ses d’ensembles pour déter­min­er la ten­dance d’un groupe Face­book complet.

Haineux ?

Si vous vous posez la ques­tion de la déf­i­ni­tion de « haineux », le Larousse est assez clair, en revanche, l’interprétation qui en est faite par le tout puis­sant Mark Zucker­berg reste un mys­tère curieuse­ment porté vers l’arbitraire libéral lib­er­taire.  Face­book s’en défend, sa poli­tique de con­trôle n’aurait d’autre but que de restrein­dre sur sa plate­forme les con­tenus par­a­sites, haineux, vio­lents, à car­ac­tère sex­uel, de « pro­pa­gande ter­ror­iste » et des faux comptes. Qui y croit encore ?

Restez con­nec­tés, sur la droite ligne des médias de grand chemin, dormez sur vos deux oreilles, inter­net bien con­trôlé saura vous tenir à l’écart de toute sub­ver­sion poli­tique. Surtout si elle est drôle.

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