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[Dossier] Cologne : chronique d’un mensonge rattrapé par le réel

26 juillet 2016

Temps de lecture : 14 minutes
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[Dossier] Cologne : chronique d’un mensonge rattrapé par le réel

Temps de lecture : 14 minutes

[Pre­mière dif­fu­sion le 8 jan­vi­er 2016] Red­if­fu­sions esti­vales 2016

Cologne est aujourd’hui au cœur d’un scandale inédit. Le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre des milliers d’individus « d’origines arabes ou nord-africaine », ainsi qualifiés par les autorités, ont en effet agressé sexuellement des jeunes Allemandes de souche.

Des événe­ments acca­blants qui con­stituent une fausse note sans appel dans la pro­pa­gande pro-migrants de l’U­nion Européenne et mon­trent que « le vivre-ensem­ble » est décidé­ment une chimère. Des événe­ments qui auront mis les autorités et les médias dans une sit­u­a­tion embar­ras­sante, entre volon­té d’é­touf­fer l’af­faire et incom­préhen­sion. Retour sur une manip­u­la­tion rat­trapée par le réel.

Les faits

Pour com­mencer, revenons sur les faits qui se sont déroulés à Cologne – mais aus­si, dans une moin­dre mesure, dans d’autres villes européennes (Zürich, Ham­bourg, Stuttgart…). Le 31 décem­bre, soir du réveil­lon du Nou­v­el an, entre 1000 et 2000 hommes de type maghrébin, selon les rap­ports de la police et les vic­times, se sont rassem­blés en petits groupes de 20 à 40 per­son­nes pour ratiss­er la ville à la recherche de femmes.

« Nous avons tra­ver­sé ce groupe d’hommes. [Ils] ont ouvert une voie, que nous avons tra­ver­sé. Soudain, je sen­tis une main sur mes fess­es, puis sur mes seins, à la fin, j’é­tais pelotée de partout. Ce fut un cauchemar. Nous avons crié et nous les avons frap­pés, mais ils con­tin­u­aient. Je suis dés­espérée, je pense que j’ai été touchée une cen­taine de fois en l’e­space de 200 mètres », racon­te une vic­time. « Plein d’hommes ont soudaine­ment com­mencé à nous encer­cler. Ils se rap­prochaient de plus en plus. Quand ils étaient près de nous, ils nous ont touchées. J’ai sen­ti des mains un peu partout: aux seins, aux fess­es et entre les jambes. Ils étaient très vio­lents. Nous avions mal », racon­te une autre, pré­cisant qu’« ils avaient tous le teint un peu fon­cé. Ils ne par­laient pas bien l’allemand ».

Des dizaines d’Alle­man­des ont ain­si été agressées, touchées, dénudées et même par­fois franche­ment vio­lées par ces hordes sur­voltées, très prob­a­ble­ment com­posées de ceux qu’il fal­lait, jusqu’à présent, présen­ter comme des « réfugiés » dans le besoin et dont 10 000 sont récem­ment arrivés dans la ville. En effet, d’après les dernières infor­ma­tions pub­liées par le jour­nal Welt am Son­ntag, la police de Cologne, bien que large­ment dépassée ce soir-là, dis­pose de nom­breuses infor­ma­tions sur le pro­fil des agresseurs. Les plaintes, tout d’abord, ont aujour­d’hui dépassé la barre des 120 et per­me­t­tent d’y voir plus clair au tra­vers de témoignages tous plus sor­dides les uns que les autres.

Aus­si, le soir des faits, une cen­taine d’in­ter­pel­la­tions ont eu lieu dans les rues de la prin­ci­pale ville de Rhé­nanie-du-Nord, cer­taines se ter­mi­nant en garde à vue. « Seule une petite minorité de ces per­son­nes étaient des Nord-Africains, la plus grosse par­tie était des Syriens », affirme le jour­nal. Une infor­ma­tion qui va à con­tre-courant du dis­cours offi­ciel servi par les autorités alle­man­des, lequel con­siste à martel­er que, mal­gré l’abon­dance des témoignages, « rien ne per­met de dire qu’il s’agissait de réfugiés ».

Pire : d’après les infor­ma­tions du quo­ti­di­en alle­mand, ce ne sont pas 1 000 per­son­nes qui ont par­ticipé à ces agres­sions sex­uelles mais « plus de 2 000 per­son­nes, presque toutes d’origine arabe, répar­ties dans un ray­on de deux kilo­mètres autour de la gare cen­trale ». Des faits con­fir­més par un rap­port de la police de Cologne daté du 2 jan­vi­er, que Welt am Son­ntag a pu se pro­cur­er. Tout récem­ment, un porte-parole du min­istère fédéral de l’In­térieur a affir­mé lors d’une con­férence de presse que sur 31 per­son­nes sus­pec­tées d’être impliquées dans les vio­lences sur­v­enues, 18 avaient fait une demande d’asile en Allemagne

Avant d’en arriv­er à ces comptes-ren­dus assez pré­cis, il a pour­tant fal­lu atten­dre plusieurs jours, le temps que les autorités et la presse d’outre-Rhin ne parvi­en­nent plus à étouf­fer cette choquante affaire d’a­gres­sions sex­uelles de masse.

Le retard à l’allumage des médias allemands

4 jours. C’est le temps qu’il aura fal­lu atten­dre avant que les médias alle­mands ne rela­tent les faits. Mal­gré l’ex­trême grav­ité de la sit­u­a­tion (on par­le tout de même de vio­ls organ­isés et coor­don­nés à une échelle encore jamais imag­inée), presse écrite comme jour­naux télévisés ont observé un silence religieux jusqu’à ne plus être en mesure de nier l’évidence.

Tout a com­mencé par un pre­mier men­songe de la police de Cologne. Dans son rap­port du 1er jan­vi­er trai­tant de la nuit de la Saint-Sylvestre, celle-ci explique que la soirée s’est déroulée sans inci­dents, « dans une atmo­sphère déten­due » et que les célébra­tions sur la place de la cathé­drale avaient été « très pais­i­bles »… Évidem­ment, l’am­pleur de l’événe­ment a tué dans l’œuf cette incroy­able ten­ta­tive de dis­sim­u­la­tion. Rapi­de­ment, les témoignages ont ger­mé sur les réseaux soci­aux et, face à la mul­ti­pli­ca­tion des plaintes de vic­times, la police a été con­trainte de faire machine arrière en recon­nais­sant à la fois les faits mais égale­ment le pro­fil « arabe et nord-africain » des auteurs pré­sumés de ces agressions.

Côté médias, le silence était égale­ment de mise. Vu l’am­pleur des événe­ments, on aurait pu penser que ces derniers auraient pu, comme ils en ont l’habi­tude en d’autres cir­con­stances, se baser sur les pre­miers témoignages et sur les fuites sur les réseaux soci­aux. L’oc­ca­sion, peut-être, d’un tra­di­tion­nel « break­ing news » ou d’une « édi­tion spé­ciale » sur un phénomène qui con­cer­nait alors des mil­liers de per­son­nes dans une ville majeure de l’Ouest alle­mand. Il n’en fut rien. Pas un reportage, pas une men­tion, pas une dépêche, rien. Pas même un ban­deau glis­sé à la va-vite au bas d’une édi­tion en continu.

Devant ce malaise, la chaîne publique ZDF a même rétro­spec­tive­ment présen­té des excus­es pour avoir tardé à relater les agres­sions. Dans un com­mu­niqué pub­lié sur Face­book et Twit­ter, celle-ci estime que le fait que le jour­nal de lun­di soir (donc qua­tre jours après les faits) « n’ait pas au moins men­tion­né les inci­dents était une nég­li­gence » et « était (…) claire­ment un juge­ment erroné ». Un mea cul­pa qui fait suite à de nom­breuses cri­tiques sur les réseaux sociaux.

Sur la page de la chaîne, on peut ain­si voir un spec­ta­teur mécon­tent déclar­er que « (sa) con­fi­ance dans (cette chaîne), pour laque­lle (il) paie des impôts, s’a­menuise de plus en plus ». Un autre estime que cette dernière « passe sous silence depuis un cer­tain temps cer­taines choses ». Mais la ZDF n’au­ra pas été la seule à briller par son mutisme. D’autres, comme l’ARD, pre­mière chaîne publique, ou encore la WDR, chaîne de la région de Cologne, ont égale­ment raté le train.

Au final, c’est seule­ment mar­di 5 jan­vi­er 2015 que l’af­faire a véri­ta­ble­ment éclaté dans les médias, qui cette fois n’ont pas man­qué de moyens avec des édi­tions spé­ciales à tour de bras. Con­cer­nant les 4 jours de silence, on évoque ici et là un choix édi­to­r­i­al « motivé par la néces­sité d’en­quêter, de retrou­ver témoins et vic­times ». Une pru­dence qui n’est pas tou­jours de mise selon le sujet traité… De quoi soulever de nom­breuses ques­tions : les médias alle­mands ont-ils eu peur de rap­porter ces agres­sions sex­uelles d’une ampleur inédite com­mis­es par des indi­vidus de type arabo-musulman ?

Il faut dire qu’outre-Rhin, la ligne offi­cielle insuf­flée par madame Merkel plaide en faveur d’un accueil mas­sif des « réfugiés ». En 2015, l’Alle­magne en a accueil­li 1,1 mil­lion, soit cinq fois plus qu’en 2014. Sans aucun doute, cet épisode des plus choquants impli­quant un grand nom­bre d’entre eux porterait un sérieux coup dur à cette poli­tique basée sur une vision arc-en-ciel du monde. A‑t-on estimé, dans les rédac­tions, qu’après tout il valait mieux étouf­fer ce « mal­heureux effet col­latéral » tant qu’il en était encore temps ? Nul ne peut le dire pour l’instant.

Quoi qu’il en soit, con­statant ce men­songe par omis­sion, de nom­breux Alle­mands ont repris à leur compte les slo­gans de Pegi­da, mou­ve­ment anti-immi­gra­tion, qui qual­i­fie notam­ment la presse de « Lügen­presse » (presse men­songère). De son côté, le jour­nal con­ser­va­teur Frank­furter All­ge­meine Zeitung (FAZ) a bro­cardé ses con­frères sur leur posi­tion de « pru­dence ». « Ne savez-vous pas sur quoi vous devez informer ? (…) Vous devriez vous met­tre au jour­nal­isme », a‑t-il pré­con­isé, accu­sant les médias de pren­dre les téléspec­ta­teurs pour des imbé­ciles inca­pables de ne pas vers­er dans le populisme.

En revanche, pour le syn­di­cat des jour­nal­istes alle­mands, les chaînes publiques ont eu rai­son de pren­dre du recul car « les jour­nal­istes doivent en pre­mier lieu enquêter, et non spéculer ». Une déc­la­ra­tion qui illus­tre bien l’aligne­ment total des grands médias d’outre-Rhin sur la poli­tique déli­rante de leur gou­verne­ment en matière d’im­mi­gra­tion. La con­signe est don­née : même si les faits le prou­vent, l’a­mal­game ne doit pas être fait entre les agresseurs et les migrants.

… et l’embarras des médias français !

Dans les médias français, les rédac­tions ne se sont égale­ment pas jetées sur l’in­for­ma­tion. Dans l’hexa­gone, il a fal­lu atten­dre 5 jours pour que la presse sub­ven­tion­née com­mence à en par­ler, avec toutes les pru­dences de lan­gage nécessaires.

Mar­di 5 jan­vi­er, Le Monde rap­por­tait l’indig­na­tion provo­quée par cette nuit d’a­gres­sions. Pour jus­ti­fi­er son énorme retard, l’air de rien, le quo­ti­di­en du soir expli­quait que le pays venait tout juste de « saisir l’am­pleur » des événe­ments. Des événe­ments pour­tant con­nus depuis plusieurs jours pour qui essaie de s’in­former sur Inter­net. D’ailleurs, la veille, RT France fut le pre­mier média fran­coph­o­ne à relater les faits, le tout sans s’embarrasser de poli­tique­ment correct.

Ain­si le site n’a-t-il pas hésité à citer le min­istre de l’Intérieur de la Rhénanie-du-Nord–Westphalie, Ralf Jäger, qui a déclaré : « Nous n’accepterons pas que des groupes d’hommes nord-africains se rassem­blent délibéré­ment pour agress­er sex­uelle­ment les femmes. » Et de citer le chef du syn­di­cat polici­er de la Rhé­nanie, Arnold Plick­er, pour qui « les réfugiés qui ont un prob­lème inté­gra­tion dans notre société ouverte » doivent être traités avec la « force de la loi ».

Aus­sitôt, l’ar­ti­cle a été beau­coup partagé sur les réseaux soci­aux, cer­tains inter­nautes en prof­i­tant pour inter­peller les médias français sur leur silence.

Suite, sans doute, à un mal­heureux con­cours de cir­con­stances (machine à café en panne, prob­lème de con­nex­ion wifi, épidémie de grippe), il fau­dra atten­dre le lende­main (par­fois même le lende­main soir) pour que les jour­nal­istes français relaient l’in­for­ma­tion. Nous avons déjà cité Le Monde qui, très pru­dent, met­tait le plus de guillemets pos­si­ble con­cer­nant l’o­rig­ine des agresseurs. Le quo­ti­di­en du soir est même allé jusqu’à sug­gér­er que « cer­tains élé­ments indiquent (…) qu’il pour­rait s’agir de crim­i­nal­ité organ­isée, active à Cologne depuis plusieurs années ». On pour­rait égale­ment évo­quer Le Figaro, qui a tout d’abord annon­cé que les vio­lences sur les femmes de Cologne étaient le fait de « ban­des de jeunes »… Ces fameux « jeunes » qui ter­rorisent le monde entier.

Au fil des témoignages, tou­jours plus nom­breux, et des rap­ports de police, les médias français ont, comme leurs con­frères alle­mands, été amenés à recon­naître pro­gres­sive­ment l’év­i­dence : il s’agis­sait bien d’in­di­vidus d’o­rig­ine arabe, et par­ti­c­ulière­ment de réfugiés. Mal­gré tout, mal­gré l’im­placa­ble réal­ité des faits, un dis­cours per­siste dans l’hexa­gone comme en Alle­magne : il ne faut pas faire d’a­mal­games entre ces actes bar­bares et les « réfugiés » et ne surtout pas pos­er la ques­tion du choc des cul­tures ayant per­mis cela. Le cas échéant, le château de carte sur lequel repose toute la poli­tique européenne ris­querait de s’ef­fon­dr­er sous le poids de ses pro­pres mensonges…

Ain­si Le Point, en chœur avec le gou­verne­ment alle­mand, nous explique-t-il que « les opposants à la chancelière Merkel ten­tent de faire le lien avec sa poli­tique en faveur des réfugiés ». Et bien évidem­ment, ce lien est dan­gereux pour l’hebdomadaire bien­pen­sant, même s’il est avéré. Pour L’Obs égale­ment, « les vols et agres­sions sex­uelles per­pétrés par des dizaines de per­son­nes à Cologne le 31 décem­bre [alors qu’ils étaient des mil­liers, ndlr] sont util­isés par des poli­tiques con­tre la poli­tique d’immigration d’Angela Merkel ». L’af­faire est donc à pren­dre « avec pré­cau­tion dans le con­texte actuel ».

En par­lant de pré­cau­tion, Libéra­tion en a usé et abusé dans son papi­er pour relater les faits (le 5 jan­vi­er) puis dans son « décryptage » (le 6 jan­vi­er). Tout d’abord, les vio­lences ne sont pas « com­mis­es » mais « attribuées par la police » à des « hommes d’o­rig­ine nord-africaines ». Évidem­ment, comme l’a noté le pre­mier min­istre alle­mand, Thomas de Maiz­ière, l’apparence des agresseurs « ne doit pas con­duire à faire peser une sus­pi­cion générale sur les réfugiés qui, indépen­dam­ment de leur orig­ine, vien­nent chercher une protection ».

Aus­si Libéra­tion dénonce-t-il les réac­tions « sur­prenantes » ou « idiotes » qui n’i­raient pas dans ce sens, comme celle d’un jour­nal­iste autrichien, Thomas May­er, qui « s’est risqué à un pseu­do-éclairage à la per­ti­nence très rel­a­tive, écrivant qu’ ”en France, le phénomène des abus sex­uels com­mis par des ban­des de jeunes hommes (les tour­nantes) est con­nu depuis longtemps” ». Som­bre idiot, vous dit-on.

Dans l’ar­ti­cle suiv­ant, le « décryptage » donc, Libé pour­suit en par­lant d’« hommes présen­tés comme des maghrébins » et même « d’apparence maghrébine » (car il pour­rait très bien s’a­gir d’Alle­mands de souche ayant un peu trop abusé des vacances à la plage ; la pré­ci­sion était donc néces­saire). Et le jour­nal d’in­sis­ter sur le fait qu’il faut faire atten­tion à la « stig­ma­ti­sa­tion des réfugiés ». D’ailleurs, à en croire Libé, « la police ne croit pas que les agres­sions de la Saint-Sylvestre soient le fait de deman­deurs d’asile mais plutôt d’une ou plusieurs ban­des de petits crim­inels maghrébins instal­lés de longue date en Alle­magne et pour cer­tains déjà con­nus des forces de l’ordre ». Le lende­main, la police elle-même infirmera cette infor­ma­tion, révélant avoir con­trôlé 18 deman­deurs d’asile par­mi 31 indi­vidus interpellés.

Pour couron­ner le tout, le quo­ti­di­en dont les ventes sont en chute libre depuis plusieurs années cit­era les pro­pos déli­rants de la verte Clau­dia Roth, vice-prési­dente du Bun­destag, pour qui « on ne peut pas pré­ten­dre que ce genre d’agressions soit typ­ique des Arabes ou des réfugiés. Il s’agit de vio­lence mas­cu­line ». Mais com­ment expli­quer qu’avant l’arrivée des réfugiés, ce type d’épidémie ne se soit jamais déclaré ? L’oc­ca­sion de not­er qu’au­cune asso­ci­a­tion fémin­iste française n’a, à ce jour, dénon­cé cette agres­sion sex­uelle de masse. Partout, dans les min­istères comme dans les rédac­tions, la « pru­dence » est de mise.

Le réel est-il d’extrême droite ?

« Je croy­ais que c ‘était de la pro­pa­gande d’ex­trême droite, de Pegi­da, mais non ! C’était bien réel ! » Ain­si s’est exprimé Ivan Jur­de­vic, videur de Cologne, dans une vidéo-témoignage de ce qu’il a vu le soir de la Saint-Sylvestre dans sa ville. À l’in­star de ce citoyen alle­mand, ébahi de voir de ses yeux ce qu’il pen­sait être un fan­tasme, il sem­blerait que les médias français et alle­mands ne parvi­en­nent plus à saupoudr­er la réal­ité de leurs pail­lettes multicolores.

Le réel est implaca­ble, et ces derniers mois d’ex­trême ten­sion en Europe sem­ble rap­pel­er aux médias sub­ven­tion­nés que la réal­ité n’est pas tou­jours rose au-delà du périphérique. Après les atten­tats du 13 novem­bre, déjà, les jour­nal­istes avaient opté pour la même stratégie de néga­tion incon­di­tion­nelle des faits : non, la crise des migrants n’a aucune con­séquence sur la sécu­rité des Français ; non, aucun ter­ror­iste de Daech ne s’in­fil­tre par­mi les clan­des­tins. Avec le recul et les infor­ma­tions fournies par la police, force est de con­stater que les faits leur ont don­né tort. Une fois de plus.

Un nou­veau revers qui, vis­i­ble­ment, ne leur a absol­u­ment pas servi de leçon. Aus­sitôt les vio­lences de Cologne étaient-elles con­nues et rap­portées que, déjà, il était ques­tion de martel­er qu’au­cun lien ne devait être fait avec les 1,1 mil­lion de clan­des­tins entrés en Alle­magne en 2015.

Petit à petit, le réel reprend le dessus et les manip­u­la­tions médi­a­tiques s’épuisent. Fau­dra-t-il que le ter­ror­isme entre dans les salles de rédac­tion pour que ceux qui nous infor­ment voient la réal­ité en face ? Cela s’est déjà pro­duit, le 7 jan­vi­er 2015 dans les locaux de Char­lie Heb­do. Un an plus tard, presque jour pour jour, tout a déjà été oublié. Les passe­ports retrou­vés sur les ter­ror­istes ou les rap­ports de police n’y chang­eront rien. Nos jour­nal­istes aux ordres con­tin­u­ent d’ap­pli­quer les direc­tives idéologiques de Brux­elles et de préfér­er la néga­tion du réel à l’im­placa­ble con­stat d’une poli­tique suicidaire.