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Après son rachat, Elon Musk veut révolutionner Twitter

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28 avril 2022

Temps de lecture : 4 minutes
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Après son rachat, Elon Musk veut révolutionner Twitter

Temps de lecture : 4 minutes

Quand vous avez environ 300 milliards de dollars sous le pied et 83 millions d’abonnés (chiffre en hausse) sur Twitter, vous pouvez mettre 44 milliards pour racheter Twitter et envoyer paître son ancienne direction castratrice.

Une OPA hostile

Le con­seil d’administration avait d’abord décidé de rejeter l’offre de Musk à 54,20$ par action soit 38% de plus que le cours du 1er avril. Parag Agraw­al (CEO) et Brett Tay­lor (prési­dent) avaient envis­agé – avec le sou­tien de l’ancien PDG Jack Dorsey – d’introduire une « pilule empoi­son­née juridique » pour faire capot­er l’offre. Mais une offre en cash, sécurisée à la fois par un apport per­son­nel de Musk et un emprunt ban­caire garan­ti, a eu rai­son des obsta­cles, d’autant que Musk avait annon­cé que c’était une offre « à pren­dre ou à laisser ».

Du nouveau pour le réseau social

16 ans, ce peut être la sor­tie de l’adolescence et le début de la vie d’adulte pour le réseau social né en 2006. Musk sem­ble à la fois décidé à « alléger » Twit­ter en dimin­u­ant la cen­sure, à révo­lu­tion­ner l’algorithme, à mieux moné­tis­er l’offre.

Moins de censure !

Twit­ter – comme les autres réseaux soci­aux améri­cains – s’est fait une spé­cial­ité en attaquant ou inter­dis­ant ce qui prove­nait du secteur con­ser­va­teur enten­du au sens large du terme. Musk voit Twit­ter comme une ago­ra, « une arène ouverte pour la lib­erté d’expression », ce qu’il était au départ. Alors qu’il est devenu une car­i­ca­ture de cen­sures en tous gen­res comme vient de l’expérimenter à ses dépens Gré­go­ry Roose.

Avoir accès à ses algorithmes

À l’heure actuelle votre pro­fil sur les réseaux soci­aux est déter­miné par la « chas­se aux cook­ies » qui parsè­ment la toile et qui rassem­blent une foul­ti­tude de ren­seigne­ments sur vous : si vous aimez les chiens, si vous allez en vacances à La Baule, si vous préférez les blondes/bruns/roux/rousses, si vous roulez en véhicule élec­trique, si vous lisez l’Ojim ou Médi­a­part etc. Les effets sont bien con­nus, effet de halo, ren­force­ment de l’effet de groupe vivant sur lui-même etc. L’utilisateur pour­ra mod­i­fi­er – dans des pro­por­tions à déter­min­er – ou dés­ac­tiv­er – égale­ment dans des pro­por­tions vari­ables – ce tri personnalisé.

Moins de faux comptes et un bouton correcteur

Vous pub­liez un tweet un peu rapi­de pour féliciter un cer­tain Emmanuel M (nous respec­tons l’anonymat) pour sa récente vic­toire élec­torale « Bravau Emmanuel je suie avec toi », deux fautes en cinq mots (l’émotion, sans doute) c’est beau­coup. Mais vous ne pou­vez pas cor­riger votre tweet. Ce sera désor­mais pos­si­ble dans un délai de quelques min­utes. Les faux comptes seront mieux pour­suiv­is, ils pol­lu­ent le débat et n’y appor­tent rien.

Plus de sous également

Même si Musk a déclaré réalis­er cette opéra­tion pour défendre la lib­erté d’expression et non pour des motifs économiques, il veut dévelop­per les ser­vices payants. L’abonnement payant Twit­ter blue qui existe dans quelques pays pour­rait être général­isé, peut-être à un prix inférieur au prix actuel qui tourne autour de 2,5 dol­lars par mois. On par­le égale­ment d’un Twit­ter Pre­mi­um sur le mod­èle qu’utilise le réseau LinkedIn de Microsoft.

Pleurs et gémissements chez les libéraux libertaires

Si le camp con­ser­va­teur se réjouit, comme on pou­vait s’y atten­dre, le camp pro­gres­siste couine. Le Par­ti démoc­rate améri­cain y voit un « accord dan­gereux pour notre démoc­ra­tie », sic. La lib­erté d’expression est donc dan­gereuse pour la con­cep­tion de la démoc­ra­tie de la séna­trice démoc­rate Eliz­a­beth War­ren. Le com­mis­saire européen Thier­ry Bre­ton aver­tit, le réseau social devra s’adapter au Dig­i­tal Ser­vices Act en ser­vice en 2023 comme l’a rap­pelé Cédric O, secré­taire d’État à la tran­si­tion numérique. Chas­sez la cen­sure par la porte améri­caine, elle revient par la fenêtre de l’Union Européenne. Tout en restant atten­tif aux mesures réelles en faveur de la lib­erté d’expression, salu­ons quand même ce vent d’air frais provo­qué par Elon Musk.

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