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Soros à l’assaut du journalisme (Perugia 3)

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30 juillet 2017

Temps de lecture : 4 minutes
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Soros à l’assaut du journalisme (Perugia 3)

Temps de lecture : 4 minutes

[Red­if­fu­sions esti­vales 2017 – arti­cle pub­lié ini­tiale­ment le 17/04/2017]

La 11ème édition du Festival International du Journalisme s’est tenue à Pérouse (Perugia, Ombrie, Italie) du 5 au 9 avril 2017. Créé en 2006 à l’initiative d’Arianna Ciccone le festival a reçu près de 600 intervenants venus de 47 pays et organisé plus de 300 conférences, ateliers, débats dans douze salles de la ville de Pérouse. Le Festival a été marqué par une véritable prise en mains de Facebook et Google (à la fois sponsors officiels et participants à de nombreux débats). Un envoyé spécial de l’Ojim était présent, voici le troisième de ses comptes rendus.

Ce fes­ti­val était décidé­ment riche d’enseignements tant par les spon­sors (Face­book, Google, Ama­zon et dans un rôle de fig­u­rant le région­al de l’étape l’Eni le groupe pétroli­er ital­ien), que par les thèmes abor­dés (nous y revien­drons plus tard) que par cer­taines tables ron­des. Prenons une de celles aux­quelles nous avons assisté le jour de l’ouverture le 5 avril, « Lib­erté de la presse dans le sud-est de l’Europe ».

L’ombre de Soros

Le mod­éra­teur est un cer­tain Oliv­er Vujovic secré­taire général du SEEMO. Seemo quèsaco ? Le South East Europe Media Organ­i­sa­tion est un des mul­ti­ples pseudopodes des ONG financées par George Soros directe­ment ou indi­recte­ment dans les pays de l’est européen. Le Seemo est une fil­iale de l’International Press Insti­tute de la même orig­ine et est parte­naire du Cen­tre Européen pour la lib­erté de la presse et des médias situé à Leipzig et financé entre autres par la Com­mis­sion de l’Union Européenne…en toute indépen­dance bien entendu.

Et celle de l’Union Européenne

Union Européenne que nous allons retrou­ver avec la sec­onde inter­venante Bar­bara Fab­ro du Cen­tral Euro­pean Insti­tute (CEI) financé par la Banque Européenne de Développe­ment et situé en Ital­ie à Tri­este. Le but du CEI est de « favoris­er l’intégration des pays mem­bres à l’Union Européenne », au moins les choses sont claires.

De Zrin­ka Vrabec-Mojces il est dif­fi­cile de dire quelque chose sinon qu’en dehors d’un nom dif­fi­cile à pronon­cer elle est jour­nal­iste, Croate et a joué un rôle politique.

Jeux de passe passe

Plus intéres­sants sont les deux derniers pro­fils, celui d’un Albanais et d’une Ukraini­enne. Besar Lik­meta est un améri­cain d’origine albanaise qui a rejoint son pays d’origine en 2005. Il est le cor­re­spon­dant pour l’Albanie de Balkan Insight (BRIN) financé par des fonds alle­mands et améri­cains. Balkan Insight est en pre­mière ligne pour défendre l’action de George Soros. Une des fon­da­tions de Soros (Open Soci­ety Foun­da­tions) finance une par­tie du pro­gramme de BRIN pour « l’excellence du jour­nal­isme ». Lik­meta fut le lau­réat en 2009 du Prix pour Mérites excep­tion­nels du jour­nal­isme d’investigation délivré par… CEI et SEEMO (voir supra), la boucle est bouclée. Il a aus­si été nom­mé pour le « Glob­al Shin­ing Light Award » en 2010 organ­isé par le Glob­al Inves­tiga­tive Jour­nal­ism Net­work dont le siège est dans le Mary­land et dont le pre­mier finance­ment vient de… Open Soci­ety Foun­da­tions de Soros. En toute lib­erté bien entendu.

La dernière inter­venante ukraini­enne Anna Babi­nets est du même tabac. Par­tic­i­pant à Alliance, un des innom­brables médias liés à Soros en Europe de l’est

Questions dérangeantes

Un des spec­ta­teurs assis­tant à la ses­sion après les pro­pos con­venus du pan­el posa deux ques­tions qui jetèrent un froid.

Tout d’abord : n’est ce pas un prob­lème alors que les liens de George Soros avec les dif­férents ser­vices secrets améri­cains sont fort doc­u­men­tés de tra­vailler avec ses nom­breuses fil­iales en Europe de l’est ? Réponse de Besar Lik­meta : « Ces liens n’ont jamais été avérés nous n’en tenons donc pas compte ». Et Soros « ne finance plus rien en Europe de l’est depuis dix ans ».

Ensuite : com­ment tra­vailler en toute lib­erté en étant financé par Soros ? Réponse d’Oliver Vujovic : « il n’y a aucune pres­sion des organ­i­sa­tions de Soros. Avec cet argent les médias et les ONG peu­vent faire effec­tive­ment leur tra­vail » (“there is no pres­sure from Soros orga­ni­za­tions. With this mon­ey, media and NGOs can actu­al­ly do their job”). Sans rire.