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Une journaliste refusée à l’entrée d’une réunion réservée aux noires

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14 juillet 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Une journaliste refusée à l’entrée d’une réunion réservée aux noires

Temps de lecture : 2 minutes

Le 30 juin dernier, Fanny Marlier, journaliste aux Inrocks, consacrait un sujet à l’« afro-féminisme », un mouvement rassemblant des femmes noires « victimes à la fois de sexisme et racisme ». Problème : la journaliste est blanche, et n’a donc pas pu accéder à leur réunion « non-mixte »…

Souhai­tant se ren­dre à l’une des réu­nions organ­isées par le col­lec­tif Mwasi, la jour­nal­iste racon­te : « Elles nous ont alors poli­ment refusé l’accès, sous motif que leurs événe­ments internes ne sont réservés qu’aux femmes afro-descendantes. »

Sur leur site, on peut lire : « Ce col­lec­tif est non mixte car nous pen­sons être les mieux placées pour saisir les armes de notre éman­ci­pa­tion. Mwasi n’est ni con­tre les hommes ni con­tre les autres groupes eth­no-raci­aux. En effet, ils pour­ront se join­dre à nos actions en tant qu’alliés après con­cer­ta­tion des mem­bres du collectif. »

Et gare à qui crierait au racisme anti-blanc. Comme nous le rap­pelle une mil­i­tante, le racisme ne fonc­tionne que dans un sens. Pour celle-ci, les gens qui profèrent ces accu­sa­tions « ne se ren­dent pas compte qu’elles sont dans des sit­u­a­tions de dom­i­nants. Elles ne peu­vent pas com­pren­dre le racisme que nous subis­sons au quo­ti­di­en. » Et de pour­suiv­re : « Nous ne pou­vons pas être racistes antiblancs car on n’établit pas de hiérar­chie entre les races et le sys­tème dis­crim­i­na­toire que l’on nous accuse de met­tre en place ne nous prof­ite pas à nous directe­ment. On demande sim­ple­ment la lib­erté d’avoir un espace pour échang­er et pré­par­er notre émancipation. »

Pour Rokhaya Dial­lo, qui par­ticipe active­ment à ce mou­ve­ment, « c’est une absence de prise en compte de prob­lé­ma­tiques spé­ci­fiques, qui jus­ti­fie l’existence de l’afro-féminisme aujourd’hui ». Ce serait donc au nom des meilleures inten­tions du monde qu’au­jour­d’hui, en France, une réu­nion est inter­dite aux blancs, qu’ils soient jour­nal­istes ou non.

Mal­gré ce refus inad­mis­si­ble, l’ar­ti­cle de la jour­nal­iste des Inrocks reste des plus com­plaisants. Aurait-on imag­in­er pareil traite­ment si un jour­nal­iste noir s’é­tait vu refuser l’en­trée d’une réu­nion exclu­sive­ment con­sacrée aux prob­lèmes ren­con­trés par des blancs ?