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Tensions et censure en Turquie après la publication des caricatures

17 janvier 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Tensions et censure en Turquie après la publication des caricatures

Temps de lecture : 2 minutes

La Turquie est certes le seul pays musulman dont certains des journaux ont reproduit la une de Charlie Hebdo caricaturant le prophète. Cela ne s’est néanmoins pas fait sans polémique.

Qua­tre sites inter­net, qui avaient osé repren­dre ces dessins, ont ain­si été con­traints par le tri­bunal de Diyarbakir de cen­sur­er leurs pages. Jeu­di dernier, le pre­mier min­istre turc Ahmet Davu­to­glu (pho­to) avait prévenu : « Nous ne pou­vons accepter les insultes faites au prophète », tout en esti­mant que « la pub­li­ca­tion de cette car­i­ca­ture est une grave provo­ca­tion (…) [et que] la lib­erté de la presse ne sig­ni­fie pas la lib­erté d’insulter ».

Bra­vant l’in­ter­dit religieux, le jour­nal d’op­po­si­tion kémal­iste Cumhuriyet a choisi de repro­duire la dernière une de Char­lie dans son édi­tion de mer­cre­di. Après de longs débats à la rédac­tion, celui-ci a décidé de ne pas en faire sa une mais de la gliss­er en page 5 et 12. Une descente de police s’é­tait par ailleurs assuré, dans la nuit, que le dessin ne fig­u­rait pas en couverture.

Mal­gré tout, la colère a éclaté. Mer­cre­di, la page Face­book de la « Jeunesse musul­mane ana­toli­enne » a appelé ses lecteurs à organ­is­er des « descentes » au siège du quo­ti­di­en, qui a aus­sitôt été placé sous pro­tec­tion poli­cière. Yal­cin Akodgan, vice-pre­mier min­istre, a accusé Cumhuriyet de céder à la provo­ca­tion en dépeignant « les musul­mans comme les agresseurs à l’échelle globale ».

La com­pag­nie aéri­enne Turk­ish Air­lines a de son côté décidé de se dés­abon­ner du jour­nal qui, dit-elle, n’est plus digne de sa clientèle.

Crédit pho­to : UNHCR Pho­to unit via Flickr (cc)

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