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Accueil | Veille médias | StreetPress lance une grande opération de délation et de fichage

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18 novembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | StreetPress lance une grande opération de délation et de fichage

StreetPress lance une grande opération de délation et de fichage

Temps de lecture : 4 minutes

On le sait, Streetpress n’est pas un média d’information mais davantage une officine militante activiste consacrant la grande majorité de son temps et de son travail à la dénonciation de tout ce qu’elle considère comme appartenant à « l’extrême-droite », ce terrifiant golem qui menace, comme chacun sait, notre belle démocratie ainsi que l’harmonieuse et joyeuse convivialité du « vivre ensemble ».

Délation, mon beau souci ?

Et pour men­er cette noble mis­sion de traque de la « bête immonde », tous les moyens sont bons, bien sûr, y com­pris les plus dis­cuta­bles, pour ne pas dire les plus amoraux. C’est sur la base de cette con­vic­tion, que Street­press annonce le lance­ment prochain d’une très vaste opéra­tion de déla­tion et de fichage rebap­tisée « plus grande enquête par­tic­i­pa­tive sur l’extrême-droite en France ». On peine à dis­cern­er le grand intérêt de cette ini­tia­tive tant les ouvrages, rap­ports, guides, let­tres spé­cial­isées, pul­lu­lent sur ce sujet, mais la pas­sion obses­sion­nelle a cer­taine­ment des raisons que la rai­son ignore.

Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Le but de l’opération est, selon les mots de Street­press, de « ne pas lâch­er » les mem­bres et sym­pa­thisants des quelques « 150 grou­pus­cules qui forme un mail­lage mil­i­tant dense et s’en pren­nent partout sur le ter­ri­toire à tous ceux qui ne col­lent pas à leur vision rance de la France ».

Il est vrai que l’heure est grave car, à la lec­ture Street­Press, on décou­vre avec autant de stu­peur que d’angoisse que ce sont les nervis d’extrême-droit qui sèment vio­lence, ter­reur et chaos dans les rues des cités de France et qui sat­urent les pages faits-divers des jour­naux, tan­dis que les migrants, les « jeunes de ban­lieues » et les musul­mans rasent les murs entre leur dur tra­vail et une activ­ité bénév­ole au ser­vice de la com­mu­nauté… « Dans les rues, ils tabassent, insul­tent et men­a­cent quo­ti­di­en­nement, par­fois même tuent » nous explique Street­Press. Une réal­ité par­al­lèle que cha­cun jaugera à l’aune de son expéri­ence quotidienne.

Fantasmes et sycophantes

Face à cette men­ace fan­tas­ma­tique, il s’agit donc de repér­er, de fich­er, et de dénon­cer le max­i­mum de ces dan­gereux fac­tieux en créant une « plate­forme par­tic­i­pa­tive » qui rassem­blera et trait­era l’intégralité des infor­ma­tions trans­mis­es par la mul­ti­tude de petits syco­phantes qui seront les « yeux et les oreilles » de Street­Press partout en France, et que l’on encour­age à dénon­cer leurs voisins si ceux-ci ont le mal­heur de tenir des pro­pos « nauséabonds », de regret­ter « la France d’avant » , d’être abon­né à une pub­li­ca­tion «  sul­fureuse » (gare aux boîtes aux let­tres!) ou de coller un auto­col­lant à Fleur de lys ou indécem­ment tri­col­ore. Street­Press pré­cise que la plate­forme sera « sécurisée », une manière de ras­sur­er les aspi­rants mouchards sur l’anonymat qui leur est garanti.

« Sig­naler la présence, les actions et les méfaits des grou­pus­cules ou mil­i­tants d’extrême droite. Nous indi­quer le nom qu’ils se don­nent, les événe­ments qu’ils organ­isent et nous partager leur lieux de ren­dez-vous. Chaque détail compte !» exhor­t­ent les journalistes-vigilants.

Vivre dans la peur

Pour les rédac­teurs de Street­Press, « per­son­ne ne doit, en rai­son de sa couleur de peau, de sa reli­gion, de son genre ou de son ori­en­ta­tion sex­uelle, vivre dans la peur», par con­tre ceux qui ont le mal­heur de ne pas partager leur idéolo­gie et leur vision du monde, eux, doivent vivre dans la ter­reur, être sur­veil­lés, traqués, dénon­cés et, si pos­si­ble, assas­s­inés, sociale­ment dans un pre­mier temps.

Cette mis­sion haute­ment citoyenne néces­site apparem­ment d’importants investisse­ments puisque Street­Press réclame (non sans insis­tance, les mails de relance pleu­vant comme à Grav­elotte) pas moins de 100 000 euros pour pou­voir entamer son pro­gramme de flicage. Près de la moitié de la somme sem­ble déjà rassem­blée selon le média de délation.

Cer­taines mau­vaise langues voient là un moyen détourné de com­penser les pertes finan­cières du site mais on n’ose bien évidem­ment pas y croire.

Voir aus­si : Street­Press : le kébab des médias