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Rossel réorganise ses titres dans le nord de la France

9 juillet 2015

Temps de lecture : 4 minutes
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Rossel réorganise ses titres dans le nord de la France

Temps de lecture : 4 minutes

Le groupe belge Rossel réorganise ses titres dans le Nord, la Picardie et la Champagne-Ardenne. Cette réorganisation se fera sous l’égide du quotidien nordiste La Voix du Nord, ce qui n’est pas sans inquiéter les salariés concernés.

Le groupe Rossel va ain­si rassem­bler ses titres au sein d’une société appelée la Voix du Nord SA. Elle sera détenue à 96 % par la société Voix du Nord Investisse­ment - qui pren­dra prochaine­ment le nom de Groupe Rossel La Voix — elle-même détenue à près de 75% par Rossel France Investisse­ment et à 25% par la Caisse régionale de Crédit Agri­cole Nord de France. Dans sa nou­velle con­fig­u­ra­tion, le futur Groupe Rossel La Voix revendique 265,2 mil­lions € de chiffre d’affaires (2014) pour 1 700 col­lab­o­ra­teurs dont 700 jour­nal­istes. Il cou­vre une zone de 7,5 mil­lions d’habi­tants sur 8 départe­ments. Le groupe Rossel réu­nit, en France et out­re-Quiévrain, près de 5,5 mil­lions de lecteurs, réalise un CA de 530 mil­lions d’€ et emploie plus de 3000 personnes.

Il y a aura trois pôles régionaux, cor­re­spon­dants aux grands quo­ti­di­ens du groupe. À l’est, entre la Marne, l’Aisne et les Ardennes, le pôle de L’U­nion, dont la dif­fu­sion France payée (DFP) est de 86 025 exem­plaires et qui emploie 352 per­son­nes dont 134 jour­nal­istes. Ensuite un pôle picard qui regroupe Le Cour­ri­er Picard et L’Aisne nou­velle. Le pre­mier a une DFP de 54 343 exem­plaires en 2014 et fut une SCOP jusqu’à sa reprise par La Voix du Nord en 2009. Le sec­ond est un quadri­heb­do­madaire dont la DFP est de 17 222 exem­plaires. Il s’agit d’un ancien titre du groupe Her­sant repris en 2013 par Rossel. Le dernier pôle est évidem­ment con­sti­tuée par La Voix du Nord dont la DFP était de 231 066 exem­plaires en 2014.

Le regroupe­ment per­met de mutu­alis­er les activ­ités générales en qua­tre pôles, celui dédié au Com­merce (activ­ité de vente au grand pub­lic), celui de la pub­lic­ité (trois régies, à rai­son d’une par pôle), celui des sys­tèmes d’in­for­ma­tion & process et le dernier pour les ressources (finances, pro­duc­tion, RH, juridique, ser­vices généraux). La nou­velle organ­i­sa­tion sera opéra­tionnelle en 2016.

Une nouvelle alliance Ouest-France – Rossel

Par ailleurs le groupe nordiste se lance sur un autre créneau. Il devrait pren­dre le con­trôle de 20 Min­utes France à la suite du groupe norvégien Schib­st­ed. Promis à la fusion avec ses rivaux voire à la dis­pari­tion, le gra­tu­it, fort de 19 mil­lions de lecteurs par mois selon Audi­presse – dont 66% le lisent sur le web ou leur mobile –, d’un CA de 46,5 mil­lions d’€ et d’un résul­tat d’ex­ploita­tion de 900 000 € en 2014, se voit con­forté par l’ar­rêt de la dif­fu­sion de son con­cur­rent Metro dont le dernier numéro papi­er est paru le 3 juil­let dernier. Pour­tant, les recettes de 20 Min­utes – 200 salariés dont 100 jour­nal­istes – devraient reculer en 2015 de 4 mil­lions d’€.

Dans son com­mu­niqué de presse Bernard Marchant, admin­is­tra­teur-délégué du groupe explique que l’en­trée de Rossel au cap­i­tal de 20 Min­utes « est un pro­jet qui s’intègre totale­ment dans la stratégie de notre groupe, qui vise à gér­er et dévelop­per des médias lead­ers d’information capa­bles de s’appuyer sur les oppor­tu­nités offertes par les nou­velles plate­formes dig­i­tales ». Il s’agit donc selon lui d’un pro­jet « par­faite­ment com­plé­men­taire avec nos activ­ités exis­tantes en France ». Les négo­ci­a­tions avec Schib­st­ed devraient dur­er jusqu’à l’automne 2015. En revanche, Rossel, qui coédite à Lille un gra­tu­it avec Bol­loré Médias – Direct matin Lille plus – devrait du coup le céder entière­ment à son parte­naire. Ce gra­tu­it est dif­fusé à 60 000 exem­plaires et emploie une quin­zaine de per­son­nes. Là encore, le rap­proche­ment inquiète les syn­di­cats, qui pensent que l’u­nion entre les deux groupes de presse régionale, con­fron­tés à des défis sim­i­laires, pour­rait s’é­ten­dre au dig­i­tal, à la dif­fu­sion et à la pub.

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