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Retour du piratage sur internet, l’effet Netflix

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7 octobre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Retour du piratage sur internet, l’effet Netflix

Temps de lecture : 3 minutes

Que celui qui n’a jamais piraté un site payant fournissant un film, une information cryptée d’un journal, une photo, un catalogue, lève la main ? Personne ? Vous n’êtes pas seuls, la prolifération des vidéos et films uniquement fournis par abonnement encourage une nouvelle vague de piratage.

15% de la bande-passante mondiale consacrée à Netflix

C’est une étude de l’institut améri­cain d’observation d’internet Sand­vine qui nous l’apprend : si les vidéos (celles con­cer­nant la pornogra­phie inclus­es) représen­tent 58% du traf­ic descen­dant de la toile, Net­flix en occupe à lui seul 15%. La nav­i­ga­tion clas­sique (infor­ma­tions par mots clés, lec­ture de doc­u­ments, etc…) n’en occupe qu’à peine un peu plus, soit 17%. Si YouTube dépasse les 11% de la bande pas­sante descen­dante, les jeux à eux seuls sont proches de 8%, Ama­zon en forte crois­sance est déjà à 3%.

Retour du piratage

Une analyse du traf­ic ascen­dant révèle que Bit­Tor­rent (qui per­met dans cer­tains cas de pirater des sites payants) qui avait forte­ment chuté renaît de ses cen­dres en s’adjugeant 22% du traf­ic ascen­dant mon­di­al. Pourquoi ? L’immense suc­cès de Net­flix, que nous avons analysé ici dès 2014 et encore plus récem­ment ici a créé des émules. Hulu, Ama­zon, HBO, BBC iPlay­er pro­posent – tout comme leur prin­ci­pal con­cur­rent — des pro­grammes à la demande, sur abon­nement payant bien enten­du. Alors que plus de la moitié des con­tenus descen­dants sont main­tenant cryp­tés (pour prévenir la fraude) sur la toile, les coûts pour l’utilisateur hon­nête ne sont pas nég­lige­ables. L’abonnement sim­ple à Net­flix en France coût près de 100 € par an, celui pour HBO dépasse les 150 €, alors que Hulu pro­pose des prix allant de 70 € annuels (avec accep­ta­tion des pub­lic­ités) à plus de 350 € (avec plusieurs chaines câblées). La plu­part des abon­nés sont prêts à pay­er pour une chaîne, quelques uns pour deux, pour le sup­plé­ment le piratage est bien ten­tant et Bit­Tor­rent n’a pas fini de ruisseler.

Mais une don­née sem­ble sor­tir du lot. Alors que Bit­Tor­rent voy­ait lente­ment mais sûre­ment son util­i­sa­tion chuter avec l’arrivée des offres de stream­ing, le pro­to­cole revient sur le devant de la scène. Les chiffres par­lent d’eux-mêmes : 22% du traf­ic ascen­dant mon­di­al est con­sacré à Bit­Tor­rent. En Europe, Moyen-Ori­ent et Afrique (EMEA) cette part monte à 31%.

Le piratage renaît de ses cendres

Com­ment expli­quer ce regain d’intérêt pour les plate­formes de tor­rents ? La com­plex­ité des offres des mul­ti­ples plate­formes stream­ing et la pro­liféra­tion de con­tenus exclusifs.

« De plus en plus de sources pro­duisent du con­tenu « exclusif  » disponible sur un seul ser­vice de dif­fu­sion : pensez à Game of Thrones pour HBO, à House of Cards pour Net­flix, à The Handmaid’s Tale pour Hulu ou à Jack Ryan pour Ama­zon », énumère Cam Cullen de Sand­vine. Pour avoir accès à tous ces ser­vices, le coût est très élevé. Les con­som­ma­teurs s’abonnent à à un ou deux ser­vices max­i­mum et pira­tent le reste. »