Commenter des compétitions sportives qui n’ont pas lieu, ou qui ont lieu au ralenti ou sans supporters ? C’est la quadrature du cercle que le groupe L’Équipe a tenté de résoudre en 2020, sans y parvenir.
Moins de compétitions, plus de pertes
Avec (source Lettre A) 22M€ de pertes en 2020, le quotidien, navire amiral du groupe Amaury (voir notre infographie) est en difficultés, des ventes en diminution de 27% et des revenus publicitaires en chute de 45%. Que faire alors que les compétitions sportives ont pratiquement disparu au printemps 2020 avant de reprendre un peu à l’automne ? Réponse, un PSE, plan de sauvegarde de l’emploi synonyme de licenciements.
Voir aussi : groupe Amaury, infographie
Moins de dépenses, moins de journalistes
Ce ne sont pas les affres de la chaine télévisée L’Équipe 24/24 (qui abrite aussi le site) qui vont arranger les affaires. Après des pertes de 16M€ en 2019, à peu près la même chose en 2020 et sans doute dans les mêmes eaux en 2021, il est difficile de se frayer une part de marché alors que les mastodontes France Télévisions, Canal+, TF1/M6 et autres chaines sportives qataries aux poches profondes monopolisent les grands évènements et les exclusivités sur les championnats à forte audience.
Un PSE a été engagé fin 2020 prévoyant plus de 50 départs de permanents et de plus de 30 pigistes contre une douzaine d’embauches, provoquant une grève des salariés début 2021, répétant le mouvement social de 2016. À novembre 2021, après de nombreux obstacles juridiques, ce plan est toujours en déploiement, entraînant une humeur morose dans les équipes.