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Muriel de Rengervé : retour sur l’affaire Richard Millet

4 juin 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Muriel de Rengervé : retour sur l’affaire Richard Millet

Temps de lecture : 2 minutes

« Les jour­nal­istes ne sont pas seule­ment injustes. Ils ren­dent ceux qui les lisent injustes. Ils les ren­dent méchants. Ils leur don­nent envie de dire le lende­main qu’un de leurs prochains qu’on croy­ait bon est méchant… Je crois bien qu’ils règneront un jour. Et ce règne sera celui de l’Injustice ». Mar­cel Proust, Jean San­teuil.

Qui se souvient de l’affaire Millet survenue à l’automne 2012 ? C’était il y quatre ans, autrement dit une éternité. La romancière Muriel de Rengervé qui y avait consacré un livre en 2013 (Éditions Jacob Duvernet) ressort une édition augmentée L’Affaire Richard Millet, Critique de la bien-pensance chez Léo Scheer.

Du 13 août au 13 sep­tem­bre 2012, entre la paru­tion d’Éloge lit­téraire d’Anders Breivik chez Pierre-Guil­laume de Roux et la démis­sion con­trainte de Richard Mil­let de son poste au comité de lec­ture de chez Gal­li­mard, c’est une véri­ta­ble chas­se à l’homme qui a eu lieu à Paris.

Cha­cun fit de la surenchère dans le mépris. « Auteur lui-même de jolis romans » (Un sieur Launet dans Libéra­tion), « Un auteur dont on igno­rait jusqu’à ces semaines l’existence » (Brunot Frap­pat frap­pé d’inculture dans La Croix), « Racisme de petit blanc » (Bernard-Hen­ri Levy-Bot­ul dans Le Point), « sui­cidé de la société » (Aude Lancelin dans Mar­i­anne) et d’autres.

Le point d’orgue fut la péti­tion d’Annie Ernaux (l’écrivain de Cer­gy-Pon­toise) dans Le Monde du 10 sep­tem­bre 2012. Une « auteure » comme on écrit dans les cer­cles bien-pen­sants, qui man­i­fes­tait son « dégoût et son effroi » devant un « pam­phlet fas­ciste qui déshon­ore la lit­téra­ture ». Gageons que la cer­gy-pon­taine n’avait fait que feuil­leter le livre de Richard Mil­let. Tout comme les 118 aya­tol­lahs de papi­er mâché (l’expression est de Bruno de Ces­sole) qui l’ont suivi dans son tra­vail de kapote chef­taine (féminin de kapo chef).

Encore plus révéla­teur d’une forme de lâcheté con­tem­po­raine, Maylis de Keran­gal (chichis et pom­pons), qui avait pris la place de Mil­let, le fait in fine licenci­er en mars 2016 pour l’avoir cri­tiquée dans la Revue Lit­téraire. Allez Maylis, faute de lit­téra­ture, tu auras bien mérité de la police.

Muriel de Rengervé, L’affaire Richard Mil­let, Léo Scheer, 2016, 20 €.

Crédit pho­to : libraire Dia­logues (cap­ture d’écran vidéo)

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