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Coronavirus : florilège des annonces médiatisées

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16 mars 2020

Temps de lecture : 5 minutes
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Coronavirus : florilège des annonces médiatisées

Temps de lecture : 5 minutes

Depuis le début de la propagation du coronavirus, les membres du gouvernement multiplient dans une certaine cacophonie les déclarations et les mesures visant à endiguer la pandémie. Il nous a paru utile de rapprocher certaines d’entre elles. C’est surtout dans les réseaux sociaux que nous avons trouvé de l’impertinence et de l’esprit critique vis-à-vis de la gestion de la crise, que nous vous laissons le soin de qualifier. Situation au 16 mars 2020.

Un risque de propagation « très faible »

À par­tir du 22 jan­vi­er 2020, l’épidémie du coro­n­avirus com­mence à se dévelop­per en Chine et con­nait un pic le 7 févri­er. L’épidémie se propage rapi­de­ment en Europe.

Le rédac­teur en chef de L’Incorrect nous rap­pelle le 14 mars les pro­pos tenus le 24 jan­vi­er par la Min­istre de la san­té, Agnès Buzyn : « Le risque d’importation depuis Wuhan est qua­si nul. Le risque de prop­a­ga­tion du Coro­n­avirus dans la pop­u­la­tion est très faible ». Heureuse­ment, la radio d’État France Info est là pour pren­dre la défense de la Min­istre le 9 mars : « C’est vrai, mais le con­texte de l’époque est bien dif­férent ». Le 16 févri­er, alors que la con­t­a­m­i­na­tion se propage en France, la Min­istre de la san­té annonce sa démis­sion, pour se présen­ter aux élec­tions munic­i­pales à Paris.

Des masques envoyés en Chine

Le 19 févri­er, le min­istère de l’Europe et des affaires étrangères annonce dans un com­mu­niqué de presse large­ment médi­atisé l’envoi de 17 tonnes de fret médi­cal en sol­i­dar­ité avec la Chine à des­ti­na­tion des struc­tures hos­pi­tal­ières de Wuhan et de la province du Hubei : com­bi­naisons, masques, gants, etc.

Dès la mi-févri­er, la pénurie de masques en France, en par­ti­c­uli­er pour les pro­fes­sion­nels de san­té (FFP2), est man­i­feste. Ils s’en inquiè­tent selon Sci­ences et avenir le 7 mars.

Le 4 mars, des médecins général­istes annon­cent qu’ils vont atta­quer l’État devant le tri­bunal admin­is­tratif de Paris pour obtenir des masques selon Egora.fr, un site d’informations médicales.

Le même jour, la porte-parole du gou­verne­ment Sibeth Ndaye déclare en direct de l’Élysée : « Cela me sem­ble peu prob­a­ble que la France atteigne jamais le stade 3 ».

Le 14 mars, les autorités san­i­taires français­es annon­cent que le pays passe en stade 3.

Le 5 mars, l’émission sur France 2 Envoyé spé­cial con­sacre un reportage à l’épidémie de coro­n­avirus, en par­ti­c­uli­er à Creil, où est morte en France la pre­mière per­son­ne en rai­son de cette mal­adie. On y apprend que ce sont des mil­i­taires de la base mil­i­taire de Creil qui ont par­ticipé au rap­a­triement de français basés à Wuhan, en Chine.

Surtout ne pas renoncer aux terrasses, aux salles de concert et aux fêtes de soir

Le 11 mars, le Prési­dent de la République s’exprime sur Twit­ter :

« Nous ne renon­cerons à rien. Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer. Surtout pas aux ter­rass­es, aux salles de con­cert, aux fêtes de soir d’été. Surtout pas à la lib­erté. Surtout pas à notre esprit de résis­tance qui fait la République si grande, la France si forte ».

Le 14 mars, le Pre­mier min­istre annonce la fer­me­ture à compter du 15 mars de nom­breux lieux publics : restau­rants, bars, ciné­ma, dis­cothèques, etc.
Il estime qu’ « il n’y a à ce jour pas suff­isam­ment de prise de con­science par les Français­es et les Français de l’im­por­tance de leur rôle face au virus. C’est urgent, c’est main­tenant qu’il faut chang­er de comportement ».

Les frontières « ne servent à rien »

France 24 rap­pelle le 14 mars que le Prési­dent de la République n’a — au cours de son allo­cu­tion télévisée du 12 mars — pas annon­cé la fer­me­ture des fron­tières nationales. La chaine men­tionne la défense de cette déci­sion par le min­istre de la san­té : « Un virus n’a pas de fron­tières. Il cir­cule en Ital­ie, en Espagne, en Alle­magne mais aus­si dans des pays qui ont déjà des fron­tières, comme la Suisse. (…). Sci­en­tifique­ment cela n’a pas d’ intérêt ».

Alors que les fron­tières de la France avec ses voisins européens ne sont tou­jours pas con­trôlées au 15 mars, on apprend par plusieurs médias dont Libéra­tion que de nom­breux pays ont déjà annon­cé un strict con­trôle de leurs fron­tières nationales : Pologne, Autriche, Ital­ie, Dane­mark, Russie, Pologne, Norvège, Litu­anie, Slovénie, etc.

Les écoles restent ouvertes ou fermées ?

Dans la journée du 12 mars, le Min­istre de l’Éducation exclut sur BFMTV la fer­me­ture totale des écoles, qui ne serait pas une stratégie adap­tée et pré­conise la fer­me­ture dans des zones « ciblées ».

Le 12 mars, à 20 heures, lors d’une allo­ca­tion télévisée, le Prési­dent de la République annonce la fer­me­ture pour une durée illim­itée de toutes les écoles, crèch­es et universités.

Le 10 mars, plusieurs médecins général­istes annon­cent qu’il ont décidé de porter plainte con­tre l’État, nous apprend France info. Deux d’entre eux dénon­cent sur France 3 le manque de moyens financiers et humains et esti­ment que l’épidémie est prise à la légère.

Alors que le jour­nal Les Échos tente le 14 mars de dress­er la liste des pays où les français ne peu­vent plus ou dif­fi­cile­ment voy­ager, l’animateur et créa­teur du site Les Crises, revient le 12 mars sur la chaine RT France sur les mesures, « dra­ma­tique­ment insuff­isantes » pris­es par la France (…). La France est le pire élève de la planète ».

D’ici à ce que le Prési­dent de la République accuse une nou­velle fois des organes de presse étrangers de répan­dre des « con­tre-vérités infamantes » comme en 2017… il n’y a qu’un pas que nous n’osons franchir.