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Loi Avia, et maintenant un observatoire de la haine

27 janvier 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Loi Avia, et maintenant un observatoire de la haine

27 janvier 2020

Temps de lecture : 3 minutes

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Laetitia Avia, député LREM d’origine togolaise de Paris, très proche d’Emmanuel Macron, est l’auteur d’une proposition de loi liberticide qui vient de passer en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale, état des lieux.

Procédure accélérée pour la loi

La propo­si­tion de loi n° 270 déposée le 20 mars 2019 béné­fi­cie de la procé­dure accélérée, illus­trant l’importance que lui accorde la majorité par­lemen­taire LREM. Visant à « com­bat­tre la haine sur inter­net » elle fait par­tie d’une offen­sive générale con­tre les lib­ertés qui va des innom­brables inter­pel­la­tions et con­damna­tions des man­i­fes­tants gilets jaunes, en pas­sant par la ten­ta­tive (avortée) de l’instauration d’un con­seil de déon­tolo­gie des jour­nal­istes suivi de près par les autorités et jusqu’au vote de la loi 270, dite loi Avia du nom de son rapporteur.

En deux mots il s’agit d’encourager la déla­tion et la cen­sure préal­able sur les réseaux soci­aux. La déla­tion par un « bou­ton rouge » sur lequel les inter­nautes pousseront pour dénon­cer un « dis­cours de haine ». Le réseau social aura 24h pour sup­primer l’image ou l’article ou le post sous peine d’une amende con­séquente. Résul­tat, les réseaux soci­aux ont anticipé la loi, pour s’entraîner ils sup­pri­ment à tour de bras tout post qui pour­rait s’apparenter à un « dis­cours de haine », en clair tout pro­pos poli­tique­ment incor­rect. Le mou­ve­ment est appelé à s’amplifier lorsque la loi sera pleine­ment appliquée.

Discussion du 22 janvier 2020, un observatoire de la haine

Lors de la séance dis­cu­tant de la propo­si­tion de loi il y avait moins de 25 députés dans l’hémicycle… Agnès Thil dis­si­dente du groupe LREM s’est élevée con­tre la pri­vati­sa­tion de l’autorité judi­ci­aire. La plus com­bat­ive, mal­gré une extinc­tion de voix, fut la députée de Béziers Emmanuelle Ménard, déposant de nom­breux amende­ments (tous rejetés) et défen­dant inlass­able­ment une lib­erté fon­da­men­tale, la lib­erté d’expression.

Le secré­taire d’État au numérique Cédric O, représen­tant le gou­verne­ment s’est de nou­veau illus­tré par un zèle lib­er­ti­cide con­tre « les sites qui promeu­vent des idées extrêmes ». Il ne faut pas être grand clerc pour com­pren­dre que par « idées extrêmes » on entend toute opin­ion un peu vigoureuse opposée aux intérêts moraux et matériels du monde libéral lib­er­taire qu’il représente avan­tageuse­ment. Plusieurs points litigieux et inquié­tants ont été con­fir­més lors des débats :

  1. L’obligation pour les annon­ceurs de pub­li­er chaque mois les médias dans lesquels ils pla­cent une pub­lic­ité. Pour mieux asséch­er les médias « incor­rects ». L’offensive des Sleep­ing giants va dans ce sens, nous y reviendrons.
  2. La créa­tion d’un machin, « l’observatoire de la haine en ligne » dont les mis­sions seront pré­cisées (et pilotées) par le CSA. Attachez vos ceintures.
  3. Une liste noire des sites à car­ac­tère haineux. Nul doute que l’article que vous êtes en train de lire met­tra de suite l’Observatoire du jour­nal­isme sur cette liste. Comme le souligne aimable­ment Eric Both­orel député des Côtes d’Armor dans la dis­cus­sion pour pré­cis­er les car­ac­téris­tiques des sites visés, « Si les sites sont des sites peu recom­mand­ables ». On peut faire con­fi­ance à l’ami Eric, ex PS passé chez LREM, pour les recom­man­da­tions. Mer­ci Eric.

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