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Le monde libéral libertaire en guerre contre Valeurs actuelles

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15 juin 2021

Temps de lecture : 5 minutes
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Le monde libéral libertaire en guerre contre Valeurs actuelles

Temps de lecture : 5 minutes

Les médias de grand-chemin, et au-delà des pans entiers des secteurs culturels, éducatifs et politiques, se déchaînent chaque jour un peu plus contre Valeurs actuelles. L’hebdomadaire est à leurs yeux un avant-poste de la contestation, avant-poste qui, de par son succès, gêne. Un déchaînement à ce point exponentiel que Valeurs actuelles a dû consacrer l’un de ses numéros à ce sujet.

Les cri­tiques con­tre Valeurs actuelles ne sont pas nou­velles. Sa sim­ple exis­tence suf­fit pour que les médias con­formistes et l’idéologie dom­i­nante s’en pren­nent au mag­a­zine. La cri­tique a cepen­dant cédé la place à une offen­sive vio­lente depuis « l’affaire Valeurs actuelles/Obono », traitée sous forme de brochure par nos soins. Une brochure qui béné­fi­cie d’un sec­ond tirage et que le lecteur peut se pro­cur­er ici. Les élé­ments de l’affaire du mois d’août 2020 y sont décortiqués.

Une offensive sur tous les fronts

Plus glob­ale­ment, Valeurs actuelles est attaqué de toute part. Sa newslet­ter l’expose régulière­ment. Ain­si, dans sa let­tre d’information envoyée à ses lecteurs le 9 juin 2021, Valeurs actuelles présen­tait le numéro de la semaine, au dossier inti­t­ulé « Ceux qui veu­lent nous faire taire ». Un titre accen­tué par des mots d’accroche : « Ils intimi­dent, ils cen­surent, ils appel­lent au boy­cott ». C’est une enquête sur « Les nou­velles méth­odes du har­cèle­ment poli­tique­ment cor­rect ».

Le lende­main, le 10 juin 2021, une autre let­tre de l’hebdomadaire indi­quait que Valeurs actuelles por­tait plainte con­tre Sleep­ing Giants.

Le texte, en forme de man­i­feste, révéla­teur de l’état d’esprit de notre époque :

« L’heure de la riposte a son­né. Depuis presque un an et demi, un groupe d’activistes d’extrême-gauche appelé « Sleep­ing Giants » intimide nos annon­ceurs afin de faire chuter nos revenus pub­lic­i­taires et ils sont nom­breux à avoir cédé, impac­tant directe­ment notre journal.

Pourquoi s’en pren­nent-ils à nous ?

Valeurs actuelles, cible priv­ilégiée de ces délin­quants du net est la vit­rine d’un modèle de société vertueux qui révèle l’év­i­dence des rav­ages qu’ont fait les poli­tiques de gauche dans les dernières décen­nies, il est insup­port­able à ces activistes que le pot aux ros­es soit décou­vert : il faut donc musel­er Valeurs actuelles.

Que risquent-ils ?

Selon le Code pénal, une dis­crim­i­na­tion entra­vant l’exercice nor­mal d’une activ­ité économique quel­conque est pas­si­ble de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

Le mal est fait

Espérant une issue favor­able à cette plainte, il n’en reste pas moins que le mal est fait, une part impor­tante de nos revenus pub­lic­i­taires ont été et res­teront impactés par les agisse­ments de ces délin­quants »

Voir aus­si : Sleep­ing giants, les nou­veaux inquisiteurs !

Dans le même temps, Valeurs actuelles est con­vo­qué devant les tri­bunaux suite à la plainte déposée par le député de La France Insoumise Danièle Obono, laque­lle avait peu appré­cié d’être cro­quée en esclave trans­posée dans l’Afrique du 18e siè­cle. Un retour aux racines qu’elle revendique pour­tant. Le procès se tient le 23 juin 2021 devant le tri­bunal cor­rec­tion­nel de Paris, pour « injures publiques à car­ac­tère raciste ». 

Valeurs actuelles est donc attaqué sur deux fronts prin­ci­paux : le porte­mon­naie (Sleep­ing Giants exerce un chan­tage à la déla­tion sur les entre­pris­es afin de les pouss­er à cess­er de faire de la pub­lic­ité sur le site de l’hebdomadier) et la lib­erté d’expression. Dans les deux cas, le fait que ceux qui mon­tent au créneau pour défendre la lib­erté économique et d’expression de la presse ne le fassent pas révèle com­bi­en notre époque se paie des mots « lib­erté » ou « égal­ité », mais n’en défend pas une once quand ces mots devraient s’appliquer à qui pense autrement.

Le dossier de Valeurs actuelles

Paru la semaine du 10 juin, le dossier de Valeurs actuelles con­sacré à « Ceux qui veu­lent nous faire taire » dresse un panora­ma d’une offen­sive encore plus générale. Il met en lumière :

  • Les méth­odes util­isées par Sleep­ing Giants pour cen­sur­er Valeurs actuelles
  • Les méth­odes util­isées par les asso­ci­a­tions com­mu­nau­taristes (LGBTQIA++, antifas, « anti-racistes »…)
  • Les méth­odes employées par des asso­ci­a­tions sup­posé­ment écol­o­gistes mais con­crète­ment anti­spé­cistes, telles que L214 ou Extinc­tion rébellion
  • Les peu nom­breux mil­i­tants des grou­pus­cules d’extrême gauche dont « l’agit prop » est favorisée par la bien­veil­lance de médias de grand-chemin qui leur four­nissent une caisse de réso­nance sans com­mune mesure avec leur poids réel dans la société
  • Le rôle de l’auto cen­sure : l’immense majorité de ceux qui par­ticipent d’une façon ou d’une autre au débat pub­lic s’auto-surveille

Bien sûr, Valeurs actuelles n’est pas le seul média non con­formiste à s’opposer à l’idéologie dom­i­nante. Il est cepen­dant celui qui a le plus pignon sur rue, béné­fi­ciant de son anci­en­neté et de sa dif­fu­sion. Il est aus­si celui qui est le plus directe­ment attaqué : l’hebdomadaire a les moyens de dire tout haut ce qu’une bonne par­tie des Français pense tout bas, faute d’avoir la pos­si­bil­ité de l’exprimer. Ces attaques sont une forme de cen­sure insi­dieuse, avec en toile de fond des dogmes « indis­cuta­bles », des méth­odes autori­taires et un refus de la liberté.