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Le collectif Némésis, « porte-parole des femmes oubliées » et phénomène médiatique

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9 février 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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Le collectif Némésis, « porte-parole des femmes oubliées » et phénomène médiatique

Temps de lecture : 3 minutes

La question féministe est abordée de façon récurrente à droite en France depuis une dizaine d’années : « Les Antigones », « Les Caryatides », les identitaires de « Belle et Rebelle » furent autant de tentatives de casser un monopole idéologique quasi exclusif de la gauche. Le dernier épigone en date s’appelle « Némésis » et vous en avez forcément entendu parler. Créé par Alice Cordier à la suite du viol d’une jeune femme dans son jardin par un migrant en 2019, le collectif féministe Némésis a su se démarquer dans le paysage politique français grâce à ses actions chocs autant que par son positionnement singulier. Présentation d’un phénomène médiatique atypique.

Un féminisme identitaire ?

Leurs objec­tifs : « dénon­cer toutes les vio­lences faites aux femmes, soulign­er l’impact de l’immigration sur les femmes européennes et pro­mou­voir l’épanouissement de la femme dans la civil­i­sa­tion européenne. » (collectif-nemesis.com/manifeste).

Alors que 63% des agres­sions sex­uelles dans les trans­ports en Ile-de-France sont le fait d’étrangers (Min­istère de l’Intérieur), le col­lec­tif Némé­sis se présente comme une alter­na­tive aux « supercheries des mou­ve­ments dits fémin­istes » en por­tant la voix des trop nom­breuses femmes vic­times de l’immigration extra-européenne.

Ban­deroles déployées sur des immeubles, gardes-à-vue, fumigènes, un dis­cours qui tranche : une « agit prop » effi­cace visant à met­tre les « néofémin­istes » devant leurs inco­hérences idéologiques sur la ques­tion migra­toire ont tôt fait de leur assur­er une notoriété cer­taine et l’inimitié de la gauche médiatique.

« Ce col­lec­tif au nom inspiré par la déesse ven­ger­esse antique fait, depuis un an, presque autant de bruit médi­a­tique en France que les Femen à leurs débuts. »
Yann Per­reau, Jeunes, jolies et fachos, la nou­velle vit­rine de l’extrême droite, Elle, 23 avril 2021

Libé et « l’image rétrograde des femmes »

Con­scients du dan­ger, les pre­miers à dégain­er sont Pierre Plot­tu et Maxime Macé dès novem­bre 2019 dans Libéra­tion. Selon eux, Némé­sis serait le vecteur « d’une image rétro­grade des femmes ». En seule guise d’illustration : l’interpellation par une mil­i­tante début novem­bre de Ségolène Roy­al pour avoir « importé des mass­es de cru­auté au détri­ment des Français et des Français­es avec des poli­tiques hyper­lax­istes en matière d’im­mi­gra­tion ». Faute de pou­voir répon­dre sur le fond, nos deux com­pères don­nent dans le nar­ratif pseu­do soci­ologique : « Dans une mou­vance qui porte une image rétro­grade de la femme, militer quand on en est une reste une gageure. Leur mil­i­tan­tisme est toléré s’il est une pas­sade, preuve en est le jeune âge des fig­ures précitées ».

D’autres leur reprochent la prop­a­ga­tion sur les réseaux soci­aux d’images vio­lentes ou chocs d’agressions subies par des femmes.

« Fémonationalisme »

Poli­tis dénonce une « manip­u­la­tion » : « Sous cou­vert de fémin­isme, ces mou­ve­ments défend­ent un agen­da xéno­phobe et raciste. » Et reprend le néol­o­gisme inven­té par la soci­o­logue bri­tan­nique Sara R. Far­ris, spé­cial­iste en études de genre, en migra­tions et en racisme, « fémona­tion­al­isme », pour ten­ter de dis­créditer le phénomène.

Voir aus­si : Les romances antifas dans les médias de grand chemin

Menaces de mort d’un mouvement associé à LFI et persécutions

De son côté, l’activiste antifa Raphaël Arnault — leader de la Jeune Garde, mou­ve­ment porté en éten­dard par LFI — a inter­pel­lé Mila, mem­bre du col­lec­tif, la menaçant ver­bale­ment, et promet­tant de « met­tre une balle dans la tête » à « sa copine Alice Cordier ». (Boule­vard Voltaire).

Comme le révèle Breizh Info, le col­lec­tif a été égale­ment frap­pé par le « ter­ror­isme économique » du Crédit Mutuel qui a fer­mé ses comptes sans aucune justification.

Si vous voulez en savoir plus : collectif-nemesis.com