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Laurent Obertone et les médias, game over ?

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26 mars 2022

Temps de lecture : 6 minutes
Accueil | Veille médias | Laurent Obertone et les médias, game over ?

Laurent Obertone et les médias, game over ?

Temps de lecture : 6 minutes

Game over : la révolution antipolitique, c’est le dernier opus de Laurent Obertone (La France orange mécanique, La France big brother, Guerilla 1 et 2 etc…) paru aux toutes nouvelles éditions Magnus et présenté sur dix niveaux, comme un jeu. Nous lui avons posé quelques questions sur les médias (le niveau 5 de son anti-jeu), « Briser les supports du conditionnement », plus quelques autres.

Ojim :  Vous venez de pub­li­er un nou­v­el ouvrage aux édi­tions Mag­nus, Game over la révo­lu­tion antipoli­tique. Le chapitre 5, Bris­er les sup­ports du con­di­tion­nement, traite en par­ti­c­uli­er des médias. Vous dites que « le média ne donne pas la parole, il la con­fisque », n’est-ce pas le cas de tout média qui est pro­duit par des rédac­teurs, des écrivains, des jour­nal­istes, dont vous et nous ?

Lau­rent Ober­tone : Absol­u­ment ! Tout sup­port d’information recèle sa part d’idéologie. La dif­férence majeure entre nos sup­ports et les leurs est que les leurs sont payés par les deniers publics… Je suis quant à moi favor­able à une infor­ma­tion libre, et il revien­dra aux lecteurs adultes d’exercer leur esprit cri­tique. Sans être ni for­cés à pay­er, ni for­cés à penser.

Vous ajoutez que les médias fonc­tion­nent comme un jeu vidéo en pro­je­tant les esprits dans un monde fab­riqué ? De quelle manière et pourquoi ?

Ces médias défend­ent leur vision morale du monde, morale, donc irréal­iste. Ils défor­ment toute infor­ma­tion pour la ren­dre morale­ment com­pat­i­ble, ce qui les con­duit à trich­er avec les faits, en omet­tant cer­tains d’entre eux, en sur­ex­ploitant cer­tains autres, en les tor­dant de toutes les façons, en les bar­bouil­lant de chan­tage et d’indignation. Il en résulte une vision du monde à leurs yeux plus présentable, le prob­lème est que ce monde n’existe pas.

Ce n’est pas un agen­da idéologique clair, plutôt un effet de classe. Les jour­nal­istes qui veu­lent réus­sir adoptent tous les codes de la morale pro­gres­siste dom­i­nante, et se don­nent pour mis­sion la réé­d­u­ca­tion des foules arriérées qui votent populiste.

Vous souhaitez « l’abolition des moyens de com­mu­ni­ca­tion de l’État ». Fort bien, mais les médias privés dans leur immense majorité sont aus­si au ser­vice de la fab­ri­ca­tion du con­sen­te­ment que vous évo­quez plus loin. Qu’en faites-vous ?

C’est surtout un prob­lème de com­po­si­tion. Ces médias « pro­gres­sistes » sont immen­sé­ment majori­taires puisque tout s’oppose à la con­cur­rence libre – donc à la représen­ta­tion réelle de l’opinion. Tout, en par­ti­c­uli­er l’État, via ses sub­ven­tions, ses lois, le CSA, etc. Je ne veux sup­primer aucun média, seule­ment rétablir une équité con­cur­ren­tielle, en dépos­sé­dant l’État et tout autre organ­isme supra-éta­tique de son min­istère de la Vérité. Dans mon mod­èle, le citoyen est assez grand pour choisir et éval­uer ses infor­ma­tions comme il l’entend, sans subir les aver­tisse­ments ou les inter­dits de « décryp­teurs » agréés par l’Assemblée.

Vous sup­primez la rede­vance, le ser­vice pub­lic, le CSA, toute forme d’aide à la presse et à l’AFP, le CNC (cen­tre nation­al du ciné­ma), le min­istère de la Cul­ture. Qu’est-ce qui reste, un champ de ruines ?

Mieux que ça : enfin de l’air pur ! Nous bal­ayons le sin­istre paysage cul­turel sous cloche qui nous a été imposé, et nous recréons enfin les con­di­tions d’un véri­ta­ble foi­son­nement cul­turel, voire, osons le mot, d’une renais­sance. Notre sclérose cul­turelle et civil­i­sa­tion­nelle vient aus­si de cette pesante domes­ti­ca­tion des esprits. Je ne dis pas que tout sera par­fait, il exis­tera tou­jours des offres navrantes – puisqu’il existe des deman­des navrantes –, mais il exis­tera aus­si et surtout la pos­si­bil­ité d’offres réelle­ment alter­na­tives et var­iées. Le mieux est de ne pas atten­dre et de les pro­pos­er dès main­tenant, quitte à nag­er con­tre le courant. C’est le meilleur moyen de con­tribuer à l’effondrement de la cul­ture administrée.

Si nous vous avons bien lu, vous sif­flez la fin de la par­tie (ou du jeu vidéo) en sup­p­ri­mant les élec­tions et le jeu poli­tique. On fait quoi ensuite ?

On fait ce que nous n’aurions jamais dû cess­er de faire : être des hommes libres et respon­s­ables, garants de nos droits fon­da­men­taux, aptes à nous faire respecter, à ne plus atten­dre l’approbation de jour­nal­istes et d’Énarques pour vivre et créer. Au dia­ble l’actualité et le cirque poli­tique, la vie n’est pas ici. Nous sommes aujourd’hui sus­pendus à ce jeu grotesque comme s’il était notre seul espoir, alors que nous lui devons notre sit­u­a­tion désas­treuse, l’immigration, l’insécurité, l’endettement, l’effondrement du cap­i­tal social, etc. Il est temps d’en pren­dre con­science et de pass­er à autre chose, en com­mençant par un pro­fond tra­vail sur nous, ain­si que je l’expose dans Game Over.

Votre « pro­gramme antipoli­tique » peut-il se lire comme un retour aux com­munes, quelque part entre Proud­hon et Bak­ou­nine ? Si l’Etat dis­paraît com­ment assur­er la sécu­rité qui est l’objet du niveau 2 de votre essai ?

Je pars d’un con­stat sim­ple : l’État assure aujourd’hui notre insécu­rité, par son mono­pole défail­lant de l’ordre, de la loi et de la jus­tice – et son acharne­ment à organ­is­er l’immigration de quan­tité. Il faut faire autrement. Nous aurons bien sûr tou­jours besoin de polices, de mag­is­trats et de pris­ons. Mais nul besoin d’en réserv­er le pilotage à des com­mu­ni­cants qui ne sont effi­caces que dans la dépense d’argent pub­lic, dont ils béné­ficieront de toute façon toute leur vie sans la moin­dre remise en ques­tion. Si l’État n’est pas capa­ble de se recon­cen­tr­er sur cette mis­sion, il doit acter sa défail­lance et nous en libér­er, en per­me­t­tant aux citoyens de recourir à des polices privées, de pro­téger leurs fron­tières, en ces­sant de cau­tion­ner l’injustice ren­due au nom du peu­ple, l’immigration de quan­tité, etc. C’est une révo­lu­tion, mais elle me sem­ble vitale.

Vos livres précé­dents seront-ils bien­tôt de nou­veau disponibles ?

Oui ! Ils seront réédités dans le courant de l’année, aux édi­tions Mag­nus. La France Orange Mécanique et La France Inter­dite dès le mois de mai. La trilo­gie des Gueril­la, com­prenant le petit dernier, sera rééditée en octo­bre. Et les autres suivront !

Quelles sont les ambi­tions des édi­tions Magnus ?

Être une des prin­ci­pales bouf­fées d’oxygène dont le pays a tant besoin. Fournir à nos lecteurs un matéri­au cri­tique, en espérant con­tribuer à l’éveil, au niveau nation­al, d’une masse cri­tique de citoyens désireux de repren­dre leur des­tin en main. Je tiens moi-même à veiller par­ti­c­ulière­ment au sou­tien des auteurs, qui sont sou­vent les moins bien lotis du marché du livre, com­par­a­tive­ment au tra­vail fourni, à la répu­ta­tion engagée, etc. C’est aus­si pour cette rai­son que nous avons créé une plate­forme de vente directe (editionsmagnus.fr) sur laque­lle nos livres sont disponibles en avant-pre­mière. Tout livre acheté via cette plate­forme dou­ble les revenus directs de l’auteur. Cela per­met aus­si de con­tenter les lecteurs qui n’ont pas de bons libraires sous la main. Ce sont des choses qui arrivent !

Lau­rent Ober­tone, Game over la révo­lu­tion antipoli­tique, Mag­nus, 2022, 20€

Voir aus­si : La Furia en kiosque et chez votre libraire !