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Cyril Castelliti, faux-journaliste et antifa infiltré dans les médias

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30 janvier 2017

Temps de lecture : 4 minutes
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Cyril Castelliti, faux-journaliste et antifa infiltré dans les médias

Temps de lecture : 4 minutes

Dernière mod­i­fi­ca­tion le 01/02/2017

Tout part d’une agression. Le samedi 21 janvier, une quarantaine de militants « antifascistes » mobilisés contre le local du mouvement Génération Identitaire à Lille, la « Citadelle », ont fait un détour en direction de la librairie Humeurs Noires pour perturber une séance de dédicaces des éditions Ring.

Présents ce jour-là : Lau­rent Ober­tone, auteur du best-sell­er « La France Orange Mécanique », Anne-Sophie Mar­tin et Ghis­lain Gilber­ti. Sous la plume des Inrock­upt­ibles, pre­mier média à relay­er l’af­faire, il s’ag­it d’un sim­ple « enfari­nage », presque ami­cal. « D’un pas ferme, les mil­i­tants investis­sent les lieux », peut-on lire par­mi d’autres phras­es étrange­ment emphatiques.

Mais la réal­ité est toute autre. D’après Ghis­lain Gilber­ti et les témoins présents sur place, les casseurs, déter­minés, étaient en pos­ses­sion « d’armes con­ton­dantes », ce que les Inrocks ne pré­cisent pas. Surtout, leur entrée « d’un pas ferme » était en fait une véri­ta­ble attaque, cagoulée, armée et vio­lente. Pas un mot sur les dégâts dans la librairie, pas un mot sur le libraire, pour­tant de gauche, pas un mot sur ce « gamin de six ans qui était dans la librairie, avec sa mère traumatisée ».

Intrigué par ce par­ti pris, Lau­rent Ober­tone a rapi­de­ment mené sa petite enquête. « Pourquoi laiss­er croire à un événe­ment anodin ? Pourquoi ne pas don­ner la parole au libraire ? Pourquoi décrire des faits qui n’existent pas ? Pourquoi, même de la part des Inrocks, adver­saire acharné des édi­tions Ring, autant de man­sué­tude vis-à-vis des casseurs ? », s’in­ter­roge Ober­tone, qui nie au pas­sage avoir été « enfar­iné » (ce que le libraire con­firme). Aus­si, pourquoi le jour­nal­iste des Inrocks, Cyril Castel­li­ti, se trou­vait-il avec cette horde au moment des faits ?

Quelques recherch­es sur inter­net auront suf­fit à faire tomber le masque. Car ce dernier n’est pas un sim­ple jour­nal­iste peu soucieux de déon­tolo­gie. Il s’ag­it d’un véri­ta­ble mil­i­tant antifas­ciste con­nu dans le milieu sur le pseu­do « Kap­sy Katrik ». En effet, l’in­di­vidu tient plusieurs comptes où il partage ses arti­cles « offi­ciels » et n’hésite pas à se van­ter d’être « infil­tré dans le monde des médias ». Au bas de l’ar­ti­cle des Inrocks, un lien ren­voie d’ailleurs vers son compte Twit­ter de jour­nal­iste, inti­t­ulé « 13kapsy », ce qui ne laisse pas de place au doute.

Diplômé de l’É­cole supérieure de jour­nal­isme de Lille, celui-ci pige pour Libéra­tion, Vice, La Provence et les Inrocks. Un rapi­de détour sur son pro­fil Face­book et ses men­tions « J’aime » suf­fit à cern­er le personnage…

« Anti­flic à ten­dance anti­sion­iste, quan­tité de pho­tos et de pub­li­ca­tions démon­trent son appar­te­nance au milieu antifa », explique Lau­rent Ober­tone. Pour ne rien arranger, une pho­to orig­inelle­ment inté­grée dans l’ar­ti­cle des Inrocks (et retirée depuis, voir cap­ture d’écran ci-dessous) mon­tre que notre homme était bien présent avec la horde, à bord d’une camion­nette (dans le reflet).

La ques­tion qui se pose à présent est la suiv­ante : les Inrocks, pro­priété du richissime Matthieu Pigasse, sont-ils au courant de cette dou­ble iden­tité ? Une chose est sûre : « Ses pub­li­ca­tions sous pseu­do antifa sont en tout cas “aimées” par un jour­nal­iste de France Inter, par un ancien de Medi­a­part… », relève Ober­tone, pour qui les Inrocks ne sont rien d’autre qu’une « machine mil­i­tante, fonc­tion­nant à la calom­nie ». D’ailleurs, dans son arti­cle, le mil­i­tant antifa remet claire­ment en cause l’en­gage­ment de Ghis­lain Gilber­ti (présent aux côtés de Lau­rent Ober­tone pour dédi­cac­er son nou­veau livre) dans la mou­vance d’ex­trême-gauche, alors même qu’il y a passé plus de vingt ans. Aus­si, les Inrocks « oublient » de pré­cis­er qu’après les faits, les mil­i­tants enragés ont suivi Gilber­ti jusqu’à son hôtel, pen­sant y trou­ver égale­ment Ober­tone, et même le lende­main à la gare, où ils ont ten­té à nou­veau de l’a­gress­er, racon­te le libraire.

Depuis ces révéla­tions, l’an­tifa démasqué Cyril Castel­li­ti s’est empressé de mod­i­fi­er ses pho­tos de pro­fil et de régler la con­fi­den­tial­ité de tous ses comptes, Face­book et Twit­ter… Quelles seront les suite de ce fla­grant délit de con­nivence entre un mag­a­zine et la mou­vance d’ex­trême-gauche ? Affaire à suiv­re… En atten­dant, note Ober­tone, « l’enfariné n’est pas celui qu’on croit ».