Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
La presse quotidienne régionale en guerre contre les locaux identitaires

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

4 août 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | La presse quotidienne régionale en guerre contre les locaux identitaires

La presse quotidienne régionale en guerre contre les locaux identitaires

Temps de lecture : 3 minutes

Red­if­fu­sion. Pre­mière dif­fu­sion le 21 juin 2018

Depuis plusieurs années, la mouvance identitaire s’illustre par l’ouverture de locaux associatifs un peu partout en France : à Paris, Lyon, Marseille mais aussi à Angers et à Lille. À l’hostilité militante d’une extrême-gauche “de rue”, s’ajoute celle de la presse régionale. Deux exemples, avec Ouest-France et La Voix du Nord.

Un Alvarium angevin mal vu

Un alvar­i­um en latin c’est une ruche, le terme alvéole en est dérivé. À Angers, l’ouverture du local iden­ti­taire l’Alvarium ne passe pas chez Ouest-France, qui ne doit pas aimer les abeilles et redou­ble d’articles, tous à charge, rejoignant ain­si la peu glo­rieuse croisade de La Voix du Nord con­tre la Citadelle à Lille et aus­si con­tre la lib­erté d’opinion et de réunion.

Tout est pré­texte pour par­ler de – et dén­i­gr­er– l’Alvarium. Étu­di­ants blo­queurs insultés à la fac début avril ? C’est l’Alvarium qui est mis en cause – et non les étu­di­ants qui souhaitaient dans leur grande majorité réus­sir leur année. Ouest-France donne aus­si la parole ouverte­ment aux antifas (le 22 févri­er, le 24 avril), tout en pas­sant sous silence leurs pra­tiques peu démoc­ra­tiques dont nous vous avons par­lé ici. Des antifas par­rainés par le directeur artis­tique du Monde.

En févri­er 2018 encore, Ouest-France s’improvise juriste – et accusa­teur pub­lic – pour expos­er les raisons légales de faire fer­mer le bar. En avril il fait mouss­er le maire d’Angers qui a com­mencé à céder au chan­tage médi­a­tique. Et les nom­breuses dégra­da­tions sont encore l’occasion de tir­er sur l’Alvarium, en avril, encore en avril, en mai… Pen­dant ce temps l’Alvarium est tou­jours ouvert, ses ten­anciers nour­ris­sent les SDF et essaient de laiss­er pass­er l’orage.

Une Citadelle assiégée

Ouest-France n’est du reste pas seul dans sa croisade con­tre la lib­erté d’opinion et de réu­nion. Dans le Nord, La Voix du Nord n’en a pas seule­ment con­tre le FN ce qui n’a guère amélioré ses ventes d’ailleurs.

Le quo­ti­di­en a aus­si déclaré la guerre con­tre le bar iden­ti­taire La Citadelle. Avec moins d’articles qu’Ouest-France, mais un ton et une stratégie sim­i­laire : taper d’entrée (le 9 sep­tem­bre 2016), recom­mencer en don­nant la parole aux jeunes social­istes « con­sternés », cou­vrir la man­i­fes­ta­tion opposée à l’ouverture en ten­dant le micro à tous les antifas qui se présen­tent, puis met­tre en cause les pou­voirs publics, inca­pables de bien cen­sur­er les identitaires.

Que cela soit à Angers ou à Lille, les ten­anciers des deux locaux asso­ci­at­ifs iden­ti­taires n’ont guère pu s’exprimer, expli­quer leur démarche, leurs idées. Leurs opposants en revanche ne s’en sont pas privés et ont été net­te­ment mieux traités par Ouest-France et la Voix du Nord. Une curieuse con­cep­tion du « jour­nal­isme », qui ne rime guère avec la lib­erté et la démocratie.