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La Croix : peace and love à Saint-Denis

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23 février 2017

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | La Croix : peace and love à Saint-Denis

La Croix : peace and love à Saint-Denis

Temps de lecture : 3 minutes

Mi-février 2017, tous les médias titrent sur « l’affaire Théo », dont le prénom est cité, une fois n’est pas coutume, du fait de sa consonance européenne. La Croix n’y échappe pas, François Ernenwein lui consacrant son éditorial du 14 février.

La nuit a été com­pliquée dans plusieurs villes de ban­lieue, Bobigny, Saint Denis ou Aulnay, là où Théo a été arrêté par 4 policiers le 2 févri­er. L’un d’eux est soupçon­né de viol. Les témoignages des policiers et les vidéos évo­quent une alter­ca­tion autour du con­trôle d’un deal­er. La nuit suiv­ante sera tout aus­si agitée.

« Ils sont où les parents ? »

Entre le 13 et le 15 févri­er, des groupes de 400 à 500 jeunes affron­tent de nuit les forces de l’ordre. La plu­part sont mineurs. Le 15 févri­er, une jeune femme de Bobigny inter­rogée sur France Inter déclare : « je suis dèg, on veut aider Théo et eux ils font n’importe quoi. Ils sont où les par­ents ? ». Les ten­sions sont telles que nom­bre d’observateurs craig­nent une flam­bée de vio­lence du même ordre que celles de 2005. D’autant que des per­son­nal­ités jet­tent de l’huile sur le feu le 15 févri­er en pub­liant une tri­bune dans Libéra­tion, quo­ti­di­en goû­tant les Unes « provo­ca­tri­ces », dans laque­lle elles qual­i­fient les 4 policiers mis en exa­m­en « d’agents du désor­dre » et de « bre­bis galeuses ». Sans sur­prise, Bal­asko, Py, Auf­fray, Bru­el ou Roumanoff fig­urent par­mi les prin­ci­paux signataires.

Qui doit être mis hors d’état de nuire ?

Pour l’éditorialiste de La Croix, « Les appels au calme sont devenus indis­pens­ables, appuyés sur les déc­la­ra­tions de Théo lui-même : « soyons unis, stop à la guerre ». Les mots son­nent d’autant plus forts que l’éditorial paraît à côté du grand titre de Une de La Croix, ce 14 févri­er : Alep, la vie dans les ruines. Reportage dans la ville désor­mais réu­nifiée mais où les con­di­tions de vie sont rudes. Car pour Ernen­wein, l’inquiétude prin­ci­pale est là : « il faut met­tre d’urgence hors d’état de nuire ceux qui pra­tiquent — de part et d’autre — la stratégie de la ten­sion. Beau­coup rêvent d’une mon­tée aux extrêmes » et par­ti­c­ulière­ment « ceux qui pro­fessent le kärcher et encour­a­gent la pra­tique désor­mais très répan­due du con­trôle au faciès ». Il s’agit d’éviter « d’abandonner le haut du pavé à ceux qui comptent prospér­er en jouant avec le feu ». Une solu­tion con­siste à « façon­ner un nou­veau paysage ».

Sous la Flèche de la Basilique, la paix ?

Dès lors, La Croix inter­roge sur du con­cret urgent en page 4 : Faut-il recon­stru­ire la flèche de la Basilique Saint Denis ? L’écrivain Erik Ors­en­na est « pour » car « recon­stru­ire est une manière de faire vivre la République ». Tan­dis que des cen­taines de jeunes issus de l’immigration chantent en courant, pavés en mains, à prox­im­ité de l’édifice. . .