Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
La fusion TF1-M6 c’est fini : M6 affaibli

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

19 septembre 2022

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | La fusion TF1-M6 c’est fini : M6 affaibli

La fusion TF1-M6 c’est fini : M6 affaibli

Temps de lecture : 3 minutes

C’était en mai 2021, et les deux groupes annonçaient fièrement « TF1, M6, Bouygues et RTL Group annoncent aujourd’hui qu’elles ont conclu des protocoles d’accord d’entrée en négociations exclusives pour fusionner les activités de TF1 et M6 et créer un groupe de médias français d’envergure ». Trop ambitieuse, cette fusion/acquisition ne se fera pas !

L’Élysée perd contre l’autorité de la concurrence

C’est peu dire qu’Emmanuel Macron soute­nait l’opération. Alors qu’Alexis Kohler s’agitait dans l’ombre pour la favoris­er, Bruno Le Maire avait don­né un avis favor­able du côté des finances. Mais comme nous le soulignions dans notre arti­cle de mai 2021, les deux ensem­bles réu­nis dans la même entité, « le groupe con­trôlerait plus de 43% de part d’audience sur la télévi­sion et plus de 70% de la pub­lic­ité télévi­suelle en France, un casse-tête pour l’autorité de la con­cur­rence ». L’accord du CSA n’aurait pas présen­té de dif­fi­cultés, le prési­dent du CSA est réputé pour avoir l’échine souple.

Isabelle de Sil­va, à l’époque respon­s­able de l’Autorité de la con­cur­rence, avait déclaré que ses ser­vices exam­in­eraient avec beau­coup d’attention la fusion et ses con­séquences. Bouygues d’un côté et l’allemand Ber­tels­mann de l’autre auraient pu prof­iter de leur posi­tion hyper dom­i­nante sur le marché de la pub­lic­ité télévisée pour impos­er leur loi aux annon­ceurs comme aux con­som­ma­teurs. Ses déc­la­ra­tions lui ont valu d’être sèche­ment débar­quée et rem­placée. Mais son suc­cesseur a tenu bon, deman­dant la ces­sion d’une des deux grandes chaines à la con­cur­rence soit TF1 soit M6. Les deux groupes ont alors con­staté que la fusion ne présen­tait plus aucun avan­tage industriel.

D’un autre côté les jour­naux télévisés du soir des dif­férentes chaines des deux groupes (TF1, M6, LCI, TMV etc) auraient représen­té plus de 50% de l’audience de la tranche horaire, là aus­si une posi­tion dom­i­nante non seule­ment économique mais aus­si poli­tique et idéologique.

M6 reste à vendre

Bouygues ne se sépar­era pas de TF1, mais M6 reste frag­ilisé par l’échec de la fusion qui avait été ardem­ment défendue par Nico­las de Tav­er­nost, son prési­dent qui aurait pris la tête du nou­veau groupe. Les pré­ten­dants ne man­quent pas : Daniel Křetín­ský, le Tchèque qui accu­mule des for­tunes en exploitant les cen­trales à char­bon achetées à vil prix et dev­enues des dia­mants. Il s’intéresse à Libéra­tion et M6 représen­terait un joli com­plé­ment ; le trio Niel/Pigasse/Capton de Medi­awan et du Monde ; Vin­cent Bol­loré qui con­sid­ère que son empire télévi­suel en expan­sion demeure bien petit ; pourquoi pas Altice de Patrick Drahi même si ce dernier s’intéresse plus à la télé­phonie mobile ces derniers temps qu’aux médias ; ou encore Medi­aset de Berlusconi.