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Roch-Olivier Maistre, orléaniste à l’échine souple, nommé Président du CSA

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26 janvier 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Roch-Olivier Maistre, orléaniste à l’échine souple, nommé Président du CSA

Temps de lecture : 3 minutes

Exit Olivier Schrameck qui était en congé partiel de présidence pour cause de maladie depuis février 2018 (remplacé alors par le doyen d’âge Nicolas Curien jusqu’à une date indéterminée). Il aura présidé l’institution six ans depuis sa nomination par François Hollande en janvier 2013. Il a été nommé illico au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Selon le Canard Enchaîné du 16 janvier 2019, il devrait toucher un peu plus de 20K€ de retraite(s) hors possibles émoluments au CSM (nous avons interrogé le CSM sur ce sujet, sans aucune réponse).

Maistre, une carrière de haut fonctionnaire

Roch-Olivi­er, cela sonne bien, donne un air mar­tial. Il n’est pas cer­tain que le pro­fil du nou­veau prési­dent du CSA cor­re­sponde à une image guer­rière. Sc Po, ENA, Roch-Olivi­er Maistre com­mence sa car­rière admin­is­tra­tive par la petite porte comme chef du bureau du théâtre à la direc­tion des affaires cul­turelles de la ville de Paris. Mem­bre du cab­i­net Léo­tard alors min­istre de la Cul­ture au mitan des années 80, il est nom­mé directeur (admin­is­tratif) de la Comédie Française en 1993, puis directeur de cab­i­net du secré­taire général de la ville de Paris, un poste tech­nique et non poli­tique. Devenu col­lab­o­ra­teur de Roger Romani au Con­seil de Paris, il devient ensuite con­seiller édu­ca­tion cul­ture (2002/2005) de Jacques Chirac. Ce dernier le nomme au tour extérieur con­seiller maître à la Cour des Comptes. Il est plus tard nom­mé Prési­dent de cham­bre, dis­tinc­tion rare pour un con­seiller qui vient de l’extérieur.

Giscardien juppéiste macron-compatible

De tem­péra­ment gis­car­di­en mais mem­bre des équipes Chirac, il avait par­ticipé à la pri­maire de la droite de 2016 en con­seil­lant Alain Jup­pé (plaisam­ment bro­cardé alors sous le nom d’Ali Jup­pé), dans l’équipe de Chris­tine Albanel. Con­sid­éré comme macron-com­pat­i­ble il se rap­proche oppor­tuné­ment de Françoise Nyssen nou­velle et éphémère min­istre de la Cul­ture pour laque­lle il effectue une mis­sion sur la musique. En-dehors d’une mis­sion de médi­a­tion sur le dossier Presstal­is en 2010, ses con­nais­sances de la presse écrite comme de l’audiovisuel sont dif­fi­ciles à cern­er. Son entourage le décrit comme intel­li­gent, affa­ble, ayant hor­reur du con­flit, respectueux des hiérar­chies, « un dos sou­ple », toutes qual­ités qui lui servi­ront cer­taine­ment dans son nou­veau poste.

Deux chantiers immédiats

La nou­velle loi audio­vi­suelle en cours de vote qui élar­git les prérog­a­tives du CSA aux médias numériques sera son pre­mier chantier. Le deux­ième vien­dra très vite avec les élec­tions européennes de mai 2019. La loi sur les infox/fake news votée à l’automne 2018 sur les « manip­u­la­tions en péri­ode élec­torale » ren­tr­era pour la pre­mière fois en appli­ca­tion. Nul doute que les expéri­ences poli­tiques du nou­veau Prési­dent seront pré­cieuses pour une mise en œuvre don­nant toute sat­is­fac­tion au gou­verne­ment d’Édouard Philippe et à une liste macro­niste soutenue par Ali, par­don Alain Juppé.