Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
France Inter à Daniel Mermet : va voir « là-bas si j’y suis » !

30 juin 2014

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | France Inter à Daniel Mermet : va voir « là-bas si j’y suis » !

France Inter à Daniel Mermet : va voir « là-bas si j’y suis » !

Temps de lecture : 3 minutes

Créée en 1989, l’émission non-conformiste « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet ne sera pas reconduite par France Inter.

La sta­tion, qui pour­suit la poli­tique de raje­u­nisse­ment mise en œuvre par Radio France, a ajouté qu’un nou­veau ren­dez-vous heb­do­madaire pour­rait repren­dre l’e­sprit de l’émis­sion, et serait con­fié à une équipe plus jeune.

Dans un entre­tien accordé au Monde.fr, Daniel Mer­met s’est scan­dal­isé de cette déci­sion : « Je suis con­sterné et j’estime que cette déci­sion est une grande mal­adresse ! Les raisons avancées pour cette sup­pres­sion sont fal­lac­i­euses (…) Je crois surtout que c’est une déci­sion poli­tique. Je ne suis pas pro­prié­taire de l’antenne mais je pense que der­rière cet arrêt, il y a de la revanche, prob­a­ble­ment des règle­ments de compte. »

Au sujet de la propo­si­tion de France Inter de lui con­fi­er une série de grands reportages pour l’été 2015, Mer­met estime qu’on lui pro­pose « des carottes », mais « rien pour les cinq jour­nal­istes reporters de l’émis­sion. » Et celui-ci de con­clure : « Aujourd’hui, les dirigeants de Radio France ne sont plus des jour­nal­istes mais des gestionnaires. »

De son côté, le cofon­da­teur de Boule­vard Voltaire (et can­di­dat Debout la République) Dominique Jamet a pris la défense de Mer­met, et ce mal­gré leurs diver­gences idéologiques. « Il y a un bon moment que Daniel Mer­met et son émis­sion “mod­este mais géniale” étaient dans le col­li­ma­teur d’une hiérar­chie qui le pous­sait insen­si­ble­ment mais inex­orable­ment vers la sor­tie », con­state-t-il avant d’es­timer que « c’était juste­ment cette voix dis­so­nante, ce dis­cours poli­tique­ment incor­rect, à con­tre-courant, à con­tre-pied d’une radio telle­ment comme il faut, aux antipodes du prêt-à-penser qui règne sans partage sur France Inter, qui déton­aient avec le chœur des béni-oui-oui qui font couler sur les ondes, du soir au matin et du matin au soir un flot d’eau tiède et par­fumée, et qui fai­saient ressor­tir par con­traste l’uniformité con­formiste de l’ensemble. »

Plus loin, il s’indigne que France Inter, radio publique financée par tous les con­tribuables, « soit con­fisquée par ses dirigeants et ses jour­nal­istes et ne reflète nulle­ment à tra­vers ses pro­grammes et ses col­lab­o­ra­teurs la réal­ité et la diver­sité du pays dont elle est cen­sée être l’émanation, qu’elle soit con­stam­ment et délibéré­ment la néga­tion même du plu­ral­isme sans lequel il n’est pas de démocratie ».

Et Jamet de con­clure par une petite pique con­tre Mer­met : « Daniel Mer­met est aujourd’hui vic­time d’un sys­tème con­tre lequel je ne sache pas qu’il se soit élevé comme il l’aurait dû quand il en avait la possibilité. »

Voir notre infographie de Radio France

Crédit pho­to : Bertrand via Wiki­me­dia (cc)

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés