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Fleur Pellerin, Christian Combaz et Christine Angot sont sur un bateau…

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17 novembre 2014

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Fleur Pellerin, Christian Combaz et Christine Angot sont sur un bateau…

Fleur Pellerin, Christian Combaz et Christine Angot sont sur un bateau…

Temps de lecture : 2 minutes

Christine Angot vient de refermer dans Libération du 14 novembre la boucle médiatique qui consiste à décrédibiliser tout intervenant « de droite » sur un sujet donné, pour reprendre exactement son argumentation quinze jours après. Explication de texte.

La min­istre de la Cul­ture française, Fleur Pel­lerin, a fait rire le monde entier en déclarant qu’elle n’avait pas le temps de lire le prix Nobel français dans la dis­ci­pline dont elle a pour­tant la respon­s­abil­ité au gouvernement.

La pre­mière réac­tion, immé­di­ate, solen­nelle, sur le ton «quelle dés­in­vol­ture ! » provient du romanci­er français Chris­t­ian Com­baz dans Le Figaro du 27 octo­bre mais égale­ment du maro­cain Tahar Ben Jel­loun dont on pré­cise partout qu’il est plus nuancé (enten­dez : plus recev­able puisqu’il est dit « de gauche »).

Dans la présen­ta­tion qu’en font le Nou­v­el Obs, devenu L’Obs, et Le Point (lequel est bizarrement tou­jours à l’u­nis­son de la pen­sée recom­mandée), de lourds guillemets annon­cent « un écrivain crie au “scan­dale” ». Dans la plu­part des titres les guillemets s’ap­pliquent ensuite au mot écrivain comme pour dire : Con­nais pas, il doit être nul. Dans toute la presse européenne et jusque dans le Times, les guillemets saut­ent parce qu’on ne con­naît pas les codes français. Et surtout parce que l’ar­gu­men­ta­tion paraît on ne peut plus recev­able. Finale­ment Modi­ano, tout prix Nobel qu’il soit, fait l’ob­jet du même dédain comme auteur puisqu’on se demande s’il est « vrai­ment oblig­a­toire » de le lire ou de l’avoir lu.

Dans la presse dom­i­nante et pre­scrip­trice, de Medi­a­part à L’Ex­press, c’est la même litanie : on ne peut pas tout lire, il n’ y a pas d’af­faire Pel­lerin, c’est une bonne min­istre. Sauf que peu à peu, une fois l’indig­na­tion dite « de droite » évac­uée, une fois la crédi­bil­ité des indignés mise en doute, le sen­ti­ment qu’une offense a bel et bien été com­mise à l’é­gard de la cul­ture française nous revient par la dite «  gauche » ce qui change tout. Chris­tine Angot, dans son arti­cle de Libé, cite solen­nelle­ment Duras pour acca­bler Pel­lerin sur la lec­ture. Dans deux ans tout le monde dira et croira que l’indig­na­tion est venue d’elle.