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Disclose, nouveau magazine d’investigation, fait appel au mécénat

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13 novembre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Disclose, nouveau magazine d’investigation, fait appel au mécénat

Temps de lecture : 3 minutes

Un buzz chasse l’autre, l’affaire Pétain succède à l’affaire Benalla qui succédait à l’affaire… laquelle au fait ? La prégnance des chaînes en continu, l’effervescence des réseaux sociaux, tout contribue à enfermer l’information dans un temps court. C’est l’ambition de Disclose de rompre le cycle.

Journalisme d’intérêt général

Deux jour­nal­istes ont donc lancé début novem­bre 2018 Dis­close, nou­veau média d’investigation qui veut per­me­t­tre aux jour­nal­istes d’enquêter si besoin plusieurs mois sur un unique sujet, seuls ou en équipe. Math­ias Destal (ex Mar­i­anne) et Goef­froy Livosi (ex Médi­a­part, France inter, L’Express) con­sta­tent que « La plu­part des rédac­tions n’ont pas les moyens de mobilis­er un jour­nal­iste à plein temps sur une enquête ».

Les sujets seraient déter­minés par un comité édi­to­r­i­al bénév­ole qui choisira les jour­nal­istes spé­cial­isés en fonc­tion des sujets : jus­tice, envi­ron­nement, indus­trie, fis­cal­ité etc. Un mode de fonc­tion­nement qui paraît à pre­mière vue un peu complexe.

Disclose annonce être en négociation avec des mécènes européens et américains dont la fondation Open Society de George Soros.

Financement participatif

Le mod­èle économique retenu est celui du finance­ment par­tic­i­patif, de la dona­tion et du mécé­nat, un mod­èle frag­ile que con­naît bien l’Observatoire du jour­nal­isme puisque c’est le sien. Si l’Observatoire ne réalise que peu d’enquêtes au long cours, c’est bien faute de moyens. L’investigation menée en 2018 sur le rachat des médias des Balka­ns par le général Petraeus, ancien respon­s­able des bom­barde­ments en Ser­bie est une excep­tion. Elle a duré plus de six mois et nous a coûté plusieurs mil­liers d’euros. Nous n’avons pas pu la répli­quer sur d’autres sujets par manque de moyens.

Dis­close annonce être en négo­ci­a­tion avec des mécènes européens et améri­cains dont la fon­da­tion Open Soci­ety de George Soros, ce qui augure mal de l’indépendance du média même si celui ci assure que les mécènes n’auront pas droit de regard sur le choix des sujets et sur les budgets.

Tonalité de gauche

Dis­close prend la forme d’une asso­ci­a­tion à but non lucratif (tout comme l’Ojim). Il annonce avoir con­clu des accords de dif­fu­sions avec d’autres médias venant de la gauche (Médi­a­part, Rue 89 main­tenant inté­gré à L’Obs, Mars­ac­tu) ou du monde libéral lib­er­taire le plus con­formiste (Radio France, Kon­bi­ni). La nais­sance d’un média de temps long ne peut être qu’une bonne nou­velle si le nou­veau né sait échap­per aux pesan­teurs de la pro­fes­sion. Il pour­ra répon­dre ain­si à Emile Zola dans la présen­ta­tion de “La Morasse” chez Mar­pon et Flam­mar­i­on, à la demande des secré­taires de rédac­tion des jour­naux parisiens en 1888 :

Mon inquié­tude unique, devant le jour­nal­isme actuel, c’est l’é­tat de surex­ci­ta­tion nerveuse dans lequel il tient la nation. […] Aujour­d’hui, remar­quez quelle impor­tance démesurée prend le moin­dre fait. […]Quand une affaire est finie, une nou­velle com­mence, car les jour­naux ne peu­vent vivre sans cette exis­tence de casse-cou. Si des sujets d’é­mo­tion man­quent, ils en inven­tent.”