Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Démocratie à deux vitesses : Sputnik bloqué en Lituanie

21 août 2019

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Démocratie à deux vitesses : Sputnik bloqué en Lituanie

Démocratie à deux vitesses : Sputnik bloqué en Lituanie

21 août 2019

Temps de lecture : 3 minutes

Vous allez lire un article gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien. Claude Chollet

Certains pays font formellement partie de l’Union européenne, mais les droits de l’Homme n’y sont pas garantis pour tous. Surtout aux Russes. Ainsi, la Lettonie a des « non-citoyens », les nepilsoni, qui sont encore 224.670 début 2019 (contre 730.000 mi-1990), principalement des Russes, Ukrainiens et Biélorusses – soit 10% de la population. Et un tribunal lituanien vient de valider la décision du régulateur – l’équivalent local du CSA – de bloquer la radio russe Sputnik.

Depuis le 10 juil­let la com­mis­sion litu­ani­enne de la radio et de la télévi­sion a décidé d’imposer aux four­nisseurs d’accès de blo­quer Sput­nik, « afin d’éviter la dif­fu­sion de con­tenus pro­tégés par les droits d’auteur ». La plainte émane de LRT, la radio-télévi­sion publique de Litu­anie – dont Sput­nik est un con­cur­rent direct – et qui affirme que la radio russe pub­li­ait ses con­tenus sur son por­tail internet.

Le régu­la­teur a trou­vé une jus­ti­fi­ca­tion poli­tique à la demande, émise mi-juin par deux députés démoc­rates-chré­tiens, Lau­ri­nas Kaschju­nas et Audro­nius Ajubalis, d’interdire Sput­nik dans le pays pour défendre la mémoire des par­ti­sans lors de la sec­onde guerre mon­di­ale. Selon Sput­nik – qui ne cache pas être un site russe – ces « frères de la forêt » sont en effet respon­s­ables de plus de 25.000 tués dont 1000 mineurs – prin­ci­pale­ment des litu­aniens tués pour col­lab­o­ra­tion avec l’URSS – et d’exactions de 1944 à 1969, tan­dis que selon l’Histoire offi­cielle de la Litu­anie depuis l’effondrement de l’URSS, les par­ti­sans  se bat­taient con­tre l’occupation sovié­tique – leurs exac­tions sont passées sous silence ou minorées.

Le vice-prési­dent du comité des Affaires Etrangères à la Douma (assem­blée nationale russe), Dmitri Novikov, a affir­mé que « mal­gré les incan­ta­tions rit­uelles sur la néces­sité de respecter les droits de l’Homme, de la lib­erté d’expression et autres bien­faits qui réson­nent sou­vent en Occi­dent, il y a des stan­dards à deux vitesses qui sont mis en place dans la poli­tique occi­den­tale – ain­si que dans leurs médias qui ne sont pas indépen­dants. Nous en voyons un exem­ple écla­tant. La poli­tique des pays baltes ne se dif­féren­cie guère de l’UE, même si ces pays essaient d’aller encore plus loin – tout cela, c’est le résul­tat de l’option pro-améri­caine et atlantiste de l’UE ».

Les médias russ­es – Sput­nik et RT – ont la vie dure en Litu­anie et Let­tonie alors qu’une part non-nég­lige­able de leur pop­u­la­tion (un quart en Let­tonie et 6% en Litu­anie) est russe eth­nique – et ce mal­gré le déclin démo­graphique et le sol­de migra­toire négatif con­ti­nus depuis 1991. Ces deux états con­duisent depuis des années une poli­tique rus­so­phobe mal­gré le poids de la Russie dans leur PIB – prin­ci­pale­ment dans l’activité des ports de Bal­tique et dans la four­ni­ture d’énergie – ce qui pousse les entre­pris­es russ­es à se retourn­er vers les infra­struc­tures russ­es et les dévelop­per (ports de Oust-Louga, Pri­morsk, Vyborg, Vysot­sk…).

Fin mai dernier, le rédac­teur de Sput­nik Litu­anie, Marat Kasem, a été arrêté à l’aéroport de Vil­nius. Il a été expul­sé du pays pour cinq ans, après avoir été accusé de « risque à la sécu­rité nationale ».

Voir aussi

Cet article GRATUIT vous a plu ?

Il a pourtant un coût : 50 € en moyenne. Il faut compter 100 € pour un portrait, 400 € pour une infographie, 600 € pour une vidéo. Nous dépendons de nos lecteurs, soutenez-nous !

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés