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Delphine Ernotte et France Télévisions, la diversité comme fil rouge

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28 novembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Delphine Ernotte et France Télévisions, la diversité comme fil rouge

Delphine Ernotte et France Télévisions, la diversité comme fil rouge

Temps de lecture : 3 minutes

Rien de nouveau sous le soleil, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, a les “mâles blancs” en horreur, trop nombreux au sein du groupe qu’elle dirige depuis août 2015.

Recon­duite dans ses fonc­tions par le CSA pour cinq ans, à l’été 2020 (il s’agit d’ailleurs de la pre­mière fois qu’un dirigeant du groupe est réélu), elle n’a pas man­qué de récidiv­er dans l’obsession diver­si­taire en promet­tant “des antennes plus con­formes à la société française”.

La diversité sera le fil rouge de mon mandat”

Dans un entre­tien au Monde de novem­bre 2020, Del­phine Ernotte s’est con­fiée un peu plus sur sa vision de ce sec­ond man­dat. Dès le début de l’entretien, elle rap­pelle son “engage­ment à faire mieux en matière de diver­sité” en rat­tra­pant “l’énorme dif­férence” qu’il y a entre le nom­bre de per­son­nes “perçues comme non blanch­es” à la télévi­sion et dans la société française. D’après le CSA qu’elle cite, ils seraient env­i­ron 15% dans le pre­mier cas et 25% dans le deux­ième (n’oubliez pas, le Grand Rem­place­ment n’existe pas et les sta­tis­tiques eth­niques, c’est mal). C’est de ce décalage qu’elle con­clut : “On a un énorme rat­tra­page à faire. Ce sera le fil rouge de mon nou­veau mandat.”.

Plus loin, elle cite le mod­èle améri­cain pour impos­er ce change­ment à ses équipes, “No diver­si­ty, no com­mis­sion.” On ne finance pas un pro­jet quand la diver­sité n’est pas représen­tée.”. Elle évoque aus­si le recrute­ment, dès 2021, de “200 alter­nants issus de la diver­sité”. Bien­v­enue à l’ère du mul­ti­cul­tur­al­isme améri­cain et des quo­tas ethniques.

Une façon de se rattraper ?

Mais der­rière les belles paroles, si Del­phine enchaîne les déc­la­ra­tions poli­tique­ment cor­rectes, c’est aus­si prob­a­ble­ment pour mas­quer son pre­mier bilan jugé pas à la hau­teur sur le sujet.

En effet, lors de son entre­tien avec les “sages” du CSA pour sa suc­ces­sion en juil­let 2020, ces derniers lui ont fait remar­quer un bilan diver­si­taire pas à la hau­teur. Sur la par­ité, Car­ole Bien­aimé-Besse l’a taclé en lui rap­pelant qu’en “2016, vous vous étiez engagée à attein­dre la par­ité dans les expertes, nous ne sommes qu’à 42%, même s’il y a eu une pro­gres­sion”. Sur la “diver­sité”, le Con­seil avait regret­té de manière générale, qu’il y ait encore “une très large sous-représen­ta­tion de per­son­nes de couleurs dans le petit écran”.

Dans un tel con­texte, Del­phine Ernotte, dès juil­let, a réaf­fir­mé n’avoir “aucun doute que nous arriverons à la par­ité. Sur la diver­sité nous n’avons pas rien fait, mais c’est vrai que ça ne pro­gresse pas assez vite.”

Pourquoi ne pas remplacer Delphine ?

Heureuse­ment que les sages sont là pour veiller à ce que Del­phine reste dans le droit chemin. Les blancs n’ont qu’à bien se tenir, qu’on se le dise, ou bien pren­dre la porte qui leur est grande ouverte. Une sug­ges­tion toute­fois ; pourquoi Del­phine Ernotte ne don­nerait elle pas l’exemple en cédant sa place à une représen­tante de la diver­sité ? Chris­tiane Taubi­ra ferait très bien l’affaire. Ou encore Michelle Oba­ma qui a un peu de temps libre et don­nerait une déli­cieuse couleur à la fois exo­tique avec un char­mant petit accent améri­cain ? Del­phine, encore un effort !