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Crise au Média : c’est le tonneau des Danaïdes !

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10 juillet 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Crise au Média : c’est le tonneau des Danaïdes !

Crise au Média : c’est le tonneau des Danaïdes !

Temps de lecture : 3 minutes

Les problèmes de management au Média, la télé de Mélenchon qui se garde bien d’en convenir, ont conduit au départ prématuré de Sophia Chikirou. Ils ont quelque chose à voir avec la tenue des finances, croit savoir Mediapart. En effet, Le Média perd de l’argent, et beaucoup plus que ce qui a été annoncé à ses sociétaires (socios). Ceux-ci n’ont du reste que peu de droits et de possibilités d’agir…

En effet le 14 juin la direc­trice du Média avait présen­té aux 19 000 socios l’é­tat des lieux : 184 395 € par mois de dépens­es, con­tre 152 508 € de recettes, soit 31 797 € de pertes par mois (et 381 564 sur un an). Face à Gérard Miller qui esti­mait que l’en­tre­prise était « sur le fil du rasoir », elle avait estimé que c’é­tait « un petit gap ». Quand on aime, on ne compte pas l’ar­gent du peu­ple, et surtout en novlangue managériale !

Prob­lème : devant son équipe réu­nie en sémi­naire, elle a recon­nu que les chiffres présen­tés aux socios « n’é­taient pas les bons », assène Medi­a­part. Les dépens­es dépassent en effet les 200 000 € par mois, ce qui a le don d’ex­as­pér­er un Gérard Miller qui vient juste­ment d’emprunter cette somme pour ren­flouer le Média. « On ne peut pas dépenser 205 000 ou 210 000 par mois vu ce qu’il y aura comme ren­trées » a con­fir­mé Gérard Miller. Le com­mu­nisme, c’est fini, et l’URSS n’épongera plus les dettes.

Résul­tat des cours­es, Gérard Miller a annon­cé sa démis­sion d’i­ci ven­dre­di de la prési­dence de l’as­so­ci­a­tion Le Média, l’en­tité qui cha­peaute et le média, et la pro­duc­tion audio­vi­suelle, tout en rece­vant les coti­sa­tions des socios. Autre prob­lème : per­son­ne ne s’est porté respon­s­able pour le rem­plac­er, sauf Matthias Enthoven dont Sophia Chikirou ne veut pas enten­dre par­ler à ce poste…

À ces prob­lèmes de gou­ver­nance s’a­joutent des soucis patents de man­age­ment. « Il y a ici une ambiance détestable. Il y a des ten­sions, du malaise, de la souf­france », a estimé Jacques Cot­ta qui ani­me une émis­sion. D’autres ont par­lé de « com­porte­ments détesta­bles », et de « malaise humain et pro­fes­sion­nel ». Quant à Aude Lancelin, elle estime que si le Média con­tin­ue à fonc­tion­ner à rebours des idées qu’il entend défendre, il se trou­vera en « posi­tion d’im­pos­ture ».

Celle-ci pointe un turn-over excep­tion­nel (60% en six mois) d’au­tant que qua­tre des 13 jour­nal­istes qui com­posent la rédac­tion pour­raient par­tir à court terme. Elle vient de pren­dre ce 5 juil­let la prési­dence de la société de presse – sans avoir à s’oc­cu­per de la par­tie com­mer­ciale – et souhaite ren­forcer l’équipe tout en arrê­tant le jour­nal de 20 heures au moins deux jours par semaine pour faire des économies. Quant à l’en­trée de parte­naires indus­triels ou issus de l’é­conomie sociale et sol­idaires, Aude Lancelin tem­po­rise : « avant de penser à se pros­tituer, il faudrait peut-être faire du jour­nal­isme ». Tout ce que Le Média, alias Télé-Mélen­chon ne fait pas. Dur, dur d’être la Pravda !