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Coronavirus dans les médias, instrumentalisation et éléments de langage

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29 août 2020

Temps de lecture : 5 minutes
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Coronavirus dans les médias, instrumentalisation et éléments de langage

Temps de lecture : 5 minutes

Il y a eu la première vague du printemps et son confinement sévère, puis sa prolongation au début de l’été. S’ensuivit le long feuilleton de la deuxième vague. Viendra ? Viendra pas ? Plus sévère ? Moins sévère ? Les pronostics obéissent ils à un souci scientifique ou à un programme (conscient ou inconscient) d’ingénierie sociale ?

Des chiffres, mais quels chiffres ?

Plusieurs médecins ont fait mi-août 200 des déc­la­ra­tions qui sem­blent remet­tre en doute l’efficacité des mesures poli­tiques con­tre le coro­n­avirus. Par­mi eux, le Pr Tou­s­saint inter­rogé sur CNews le 18 août 2020 a tenu des pro­pos qui ont éton­né jusqu’au jour­nal­iste présent avec lui. Il a rap­pelé que dans les qua­tre chiffres évo­qués par les médias, les plus impor­tants ne sont pas le nom­bre de nou­veaux cas par jour mais bien les hos­pi­tal­i­sa­tions dues au virus ain­si que les entrées en réan­i­ma­tion et les décès.

« Nous sommes actuelle­ment dans une util­i­sa­tion des indi­ca­teurs, un change­ment, une instru­men­tal­i­sa­tion qui fait que nous allons avoir, pour les semaines à venir, des change­ments de com­porte­ments, des ori­en­ta­tions qui sont décidées par un con­seil sci­en­tifique qui ne regarde plus la réal­ité du risque, mais qui souhaite prob­a­ble­ment impos­er d’autres sché­mas de pen­sée. »

Sachant cela, on pour­rait se deman­der quels motifs gou­ver­nent les pou­voirs publics et les médias quand ils imposent de nou­velles règles pour endiguer l’épidémie.

« Le con­seil sci­en­tifique, lorsqu’il nous annonce la énième deux­ième vague la semaine dernière, un cer­tain nom­bre de ses mem­bres sont sur leur site de vacances, si je le dis c’est parce qu’ils l’annoncent publique­ment sur les radios publiques. »

Ce con­seil sem­ble donc pren­dre l’épidémie à la légère. Selon le Pr Tou­s­saint, M. Fer­gu­son qui avait fait des sim­u­la­tions pes­simistes de 500 000 morts en France qui ont con­duit au con­fine­ment de la moitié de la pop­u­la­tion mon­di­ale ne respec­tait pas les règles du con­fine­ment. Ces gens « ne croient pas aux recom­man­da­tions qu’ils trans­met­tent. » Le risque actuel du coro­n­avirus n’est plus le même que lors du print­emps dernier. Grâce à une courbe qui retrace l’évolution de la pandémie depuis févri­er, il mon­tre que le pic a été atteint mi-avril. Depuis, le nom­bre de décès dimin­u­ent. Il en est de même pour le nom­bre d’hospitalisations et d’entrées en réanimation.

Deuxième vague problématique

Ain­si, la deux­ième vague qui nous était annon­cée pour fin août n’a pas eu lieu. Le Pr Tou­s­saint l’a red­it égale­ment sur LCI le 20 août « Il faut revenir à la réal­ité, regardez les chiffres et vous ver­rez qu’il n’y a pas d’épidémie, pas de fonde­ment sci­en­tifique au port du masque en espace ouvert. Est-ce que vous de votre côté vous vous ren­dez compte du drame psy­chologique que vous générez ? » Le Pr Toubiana accuse les médias de faire peur à la pop­u­la­tion inutile­ment. Le port du masque peut avoir selon lui plus d’impacts négat­ifs que posi­tifs car per­son­ne ne con­trôle s’ils sont lavés et donc effi­caces. Ce sont donc des choix poli­tiques et non sci­en­tifiques. Il affirme que si le virus rede­vient plus meur­tri­er en automne, ce ne sera pas dû au com­porte­ment des Français, mais à la muta­tion pos­si­ble du virus. L’hiver, la con­t­a­m­i­na­tion peut égale­ment aug­menter car la pop­u­la­tion vit davan­tage en milieux con­finés que l’été. Le Pr Tou­s­saint n’affirme pas que la deux­ième vague n’aura pas lieu, mais il dit que ce n’est pas à l’ordre du jour comme l’avaient affir­mé cer­tains sci­en­tifiques et médias en juin.

Importance du nombre de personnes testées

Le nom­bre de nou­veaux cas par jour n’est pas un indi­ca­teur fon­da­men­tal pour juger de l’état de l’épidémie. En effet, il dépend évidem­ment du nom­bre de per­son­nes testées par jour. Il est impor­tant de rap­pel­er que beau­coup d’enfants et de jeunes peu­vent être por­teurs sans avoir de symp­tômes. Le Lux­em­bourg n’a comp­té qu’une cen­taine de morts du virus depuis le début de la pandémie. Ayant lancé une cam­pagne mas­sive de tests en invi­tant toute la pop­u­la­tion rapi­de­ment à réalis­er un test, leur nom­bre de nou­veaux cas déclarés a forte­ment aug­men­té. Les pays frontal­iers comme l’Allemagne se sont mis à exiger un test Covid inférieur à 48 heures pour per­me­t­tre de pass­er la fron­tière. Cepen­dant si l’on rap­porte le nom­bre de cas testés posi­tifs au Covid à l’ensemble de la pop­u­la­tion et surtout au nom­bre de cas hos­pi­tal­isés, le Lux­em­bourg n’est pas au-dessus des autres pays européens.

Masque ou pas masque ?

Le Pr Toubiana a égale­ment cri­tiqué le port du masque sys­té­ma­tique. Plusieurs sci­en­tifiques s’unissent pour dire que le virus étant plus petit que les mailles des masques, le virus peut pass­er à tra­vers. En out­re, porter le masque ne va bien sûr pas sans se laver les mains très régulière­ment et garder une cer­taine dis­tan­ci­a­tion dès que pos­si­ble. Le Pr Éric Raoult dis­ait que pour que la pop­u­la­tion acquière une immu­nité col­lec­tive, il fal­lait que le virus puisse cir­culer. Il est même jusqu’à affirmer qu’on ne sait pas si le con­fine­ment a été aus­si effi­cace que ce qu’on nous a asséné.

La vidéo récente de l’épidémiologiste Éric Saint-Ger­main a dépassé le mil­lion de vues sur Face­book. En colère, il y explique l’absurdité du port du masque et son effi­cac­ité. Selon lui, on se moque des gens, on leur fait croire des choses pour les ras­sur­er. « C’est incroy­able toutes les salades qu’on nous sert, c’est incroy­able qu’on nous prenne pour des crétins à ce point-là. » Il mon­tre, grâce à des chiffres qu’au Québec il y a eu plus de morts qu’en Chine et le même nom­bre de morts qu’en Suède où il n’y a pas eu de con­fine­ment strict et où le port du masque n’est pas oblig­a­toire. « Les médias mentent telle­ment à tour de bras. ». Comme d’habitude per­si­fleront les mau­vais esprits ?

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