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Censure : les « vérificateurs des faits » demandent à YouTube de prendre des mesures « contre la désinformation »

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25 janvier 2022

Temps de lecture : 3 minutes
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Censure : les « vérificateurs des faits » demandent à YouTube de prendre des mesures « contre la désinformation »

Temps de lecture : 3 minutes

Nous avions interrogé en 2021 Jean Yves Le Gallou de la Fondation Polemia sur le fact-checking. Ce dernier a un « un double objectif : permettre aux journalistes de reprendre le pouvoir et le contrôle de l’information aux dépens de leurs invités, en particulier les politiques ; sauver le point de vue politiquement correct des attaques qu’il subit et le protéger des assauts du réel. » Les assauts des fact checkers pour prendre le contrôle de YouTube vont dans ce sens.

Demande d’une censure renforcée

Plus de 80 organ­i­sa­tions dites de véri­fi­ca­tion des faits ont demandé à la plate-forme YouTube de pren­dre des mesures plus sévères con­tre les pré­sumées fauss­es infor­ma­tions. Dans une let­tre pub­liée le 12 jan­vi­er 2021, ils ont demandé au PDG de la fil­iale de Google, Susan Woj­ci­ki, « que YouTube fasse davan­tage d’ef­forts pour résoudre le problème ».

« En tant que réseau inter­na­tion­al d’or­gan­i­sa­tions de véri­fi­ca­tion des faits, nous obser­vons com­ment les men­songes se propa­gent sur Inter­net — et con­sta­tons chaque jour que YouTube est l’un des canaux les plus impor­tants de dés­in­for­ma­tion en ligne dans le monde », soulig­nent les vérifi­ca­teurs des faits de l’ini­tia­tive alle­mande Cor­rec­tiv, rejoignant ain­si leurs homo­logues bri­tan­niques comme Full Fact, français Les Surligneurs et espag­nols Maldita.es. « Nous ne voyons pas YouTube faire d’ef­forts majeurs pour résoudre le prob­lème », déplorent ces journalistes.

Par con­séquent, la plate-forme devrait pren­dre des mesures effi­caces con­tre la dés­in­for­ma­tion et éla­bor­er une « feuille de route » pour des mesures poli­tiques visant à « amélior­er l’é­cosys­tème de l’in­for­ma­tion », en col­lab­o­ra­tion avec des vérifi­ca­teurs des faits « indépen­dants » et « impar­ti­aux ». Comme exem­ple de dés­in­for­ma­tion, le groupe­ment de vérifi­ca­teurs cite l’ini­tia­tive Ärzte für Aufklärung/Des Médecins expliquent, qui aurait propagé de fauss­es infor­ma­tions pen­dant la pandémie. Les manip­u­la­tions élec­torales de 2020 à Taïwan et aux États-Unis seraient elles aus­si étroite­ment liées à la prop­a­ga­tion d’in­for­ma­tions erronées.

YouTube devrait changer d’algorithme

Les vérifi­ca­teurs des faits rap­pel­lent à l’or­dre : « étant don­né qu’une grande par­tie des vision­nages sur YouTube provient de son pro­pre algo­rithme de recom­man­da­tions, la plate-forme devrait égale­ment s’as­sur­er qu’elle ne sert pas active­ment à la dés­in­for­ma­tion  des util­isa­teurs ou ne recom­mande pas de con­tenus provenant de chaînes non fiables ». Ces mêmes vérifi­ca­teurs recom­man­dent au géant de l’In­ter­net de mar­quer comme telles les pré­ten­dues fauss­es infor­ma­tions et de les com­menter pour les corriger.

Ils con­seil­lent égale­ment d’ex­clure les « récidi­vistes » des algo­rithmes de recherche de la plate-forme et de ne pas se lim­iter à une recherche des men­songes dans les seuls con­tenus en anglais. Ils seraient dis­posés et en mesure d’aider YouTube à faire le nécessaire.

Le réseau de vérifi­ca­teurs Cor­rec­tiv  et les géants de l’In­ter­net tels que YouTube, ont déjà été sou­vent accusés de cen­sur­er les opin­ions dis­si­dentes. Il y a quelques jours encore, YouTube a sup­primé une con­tri­bu­tion de l’ini­tia­tive Alles auf dem Tisch/Tout sur la table pour cause de « dés­in­for­ma­tion médi­cale » ; ce groupe d’ac­tion cri­tique régulière­ment les mesures con­cer­nant le corona.

Source : Junge Frei­heit, 13/01/2022. Tra­duc­tion : AC