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Arnaud Lagardère et le Crédit Agricole, je te tiens tu me tiens par la barbichette

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31 mai 2019

Temps de lecture : 2 minutes
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Arnaud Lagardère et le Crédit Agricole, je te tiens tu me tiens par la barbichette

Temps de lecture : 2 minutes

Comme le dit le proverbe, « si je dois cent mille euros à la banque je ne dors plus, si j’en dois cent millions c’est le banquier qui ne dort plus ». La Lettre A du 21 mai 2019 fourmille de détails sur les relations complexes d’Arnaud Lagardère avec la banque verte.

Au commencement était le prêt

Dans les années 2005/2007 le fils de Jean-Luc Lagardère veut mon­ter au cap­i­tal de son groupe et emprunte la mod­ique somme de 340M€ au Crédit agri­cole. La banque se garan­tit par un nan­tisse­ment. Le nan­tisse­ment est une sûreté con­ven­tion­nelle. Le nan­tisse­ment d’une chose mobil­ière s’ap­pelle un “gage” : c’est ain­si que s’ex­prime l’ar­ti­cle 2072 du Code civ­il. Le nan­tisse­ment est donc l’ap­pel­la­tion générale que l’on donne aux sûretés por­tant sur des choses mobil­ières (source). Autrement dit si Arnaud Lagardère ne peut rem­bours­er, la banque peut se pay­er sur la bête et récupér­er une pro­por­tion d’actions du groupe détenues par l’emprunteur défail­lant, voire sa totalité.

Des dettes non négligeables

Fin 2009 les dettes des deux hold­ings per­son­nelles du fils Lagardère s’élevaient à un peu plus de 580M€. Au même moment l’action bais­sait à un point tel que sa par­tic­i­pa­tion ne valait plus que 258M€, moins de la moitié de la dette. En 2019 il est impos­si­ble de con­naître le mon­tant exact de la dette d’Arnaud Lagardère, ses deux hold­ings per­son­nelles ne déposant plus de comptes depuis 10 ans, mais une esti­ma­tion tourn­erait autour de 200M€.

Un Crédit agricole bien aimable ou prudent

En 2010 la banque aurait pu exercer son nan­tisse­ment, et se faire rem­bours­er en sai­sis­sant les actions du groupe détenues par Arnaud Lagardère, devenant de fac­to l’actionnaire de référence. La banque a préféré un accord à l’amiable, Arnaud Lagardère ven­dant des actions régulière­ment pour rem­bours­er, la Let­tre A par­le de 3% des actions pour 112M€ et d’une par­tic­i­pa­tion tombée à 7,3%.

Il est vrai que la banque a tou­jours été bien représen­tée dans les instances du groupe. Ain­si le prési­dent de la banque René Car­ron était mem­bre du con­seil de sur­veil­lance entre 2004 et 2009. Puis Patrick Val­roff, ancien directeur de la banque lui a suc­cédé en 2010 comme « admin­is­tra­teur indépen­dant » et est tou­jours en poste en 2019. Un poste d’observation priv­ilégié qui per­met au Crédit agri­cole de sur­veiller sa créance et de se faire rem­bours­er au fur et à mesure.

Voir notre infographie du groupe Lagardère