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Allemagne : le fonds américain KKR passe Bild et Die Welt à la paille de fer

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13 octobre 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Allemagne : le fonds américain KKR passe Bild et Die Welt à la paille de fer

Temps de lecture : 3 minutes

KKR comme Kholberg, Kravis, Roberts a déjà investi dans les médias dans les Balkans avec pour bras armé David Petraeus, ex chef de la CIA devenu empereur local des médias. Il a pris à l’été 2019 le contrôle de l’allemand Axel Springer Verlag, devenu principal actionnaire avec 43% du capital. Quelques mois plus tard les salariés du groupe paient les pots cassés.

Premier groupe de presse allemand

La veuve du fon­da­teur, Friede Springer (qui con­serve une par­tie de ses actions), rég­nait sur un joli groupe avec plus de 3 mil­liards d’euros de chiffre d’affaires et 16.000 salariés. Elle et les petits-enfants auront de quoi se pay­er de belles vacances puisque KKR a accep­té de pay­er 2,9 mil­liards d’euros pour 43% des actions, val­orisant le groupe au-delà des 6,5 mil­liards d’euros.

Le groupe réalise plus de 84% de ses prof­its dans le secteur des places de marché en ligne : voiture, emploi, loge­ment (comme Sel­oger en France) et a racheté Busi­ness Insid­er en 2014. Les fleu­rons de la presse écrite d’Axel Springer Ver­lag sont le quo­ti­di­en Die Welt et le tabloïd Bild, le pre­mier plus intel­lectuel, le sec­ond net­te­ment racoleur, tous deux réputés proches de l’aile cen­triste de la CDU.

Du profit avant toute chose, mais pas seulement

Si l’information au sens large du terme représente la moitié des revenus du groupe, elle ne compte que pour 16% des prof­its. D’où la déci­sion de K1, K2 et R de met­tre les choses en ordre, la share­hold­er val­ue étant le pre­mier mot d’ordre du fond. Com­ment fait-on ? Tout d’abord on annonce inve­stir 100M€ dans la vidéo et le sport, et en même temps on réduit les coûts. Com­ment con­cili­er les deux ? En com­p­ri­mant les effec­tifs : fusion de rédac­tions, démé­nage­ment dans un seul bâti­ment (un démé­nage­ment per­met tou­jours de laiss­er du monde à la porte), guichet de départs volon­taires, licen­ciements secs, etc.

La présence de KKR dans un groupe de médias n’est jamais inno­cente comme l’a prou­vé notre grande enquête sur les rachats de médias dans les Balka­ns avec à la tête de l’opération le général Petraeus, ex numéro 2 des bom­barde­ments améri­cains sur la Ser­bie. Devenu de fait améri­cain, Axel springer pour­rait être retiré de la bourse de Franc­fort. Par ailleurs comme nous le notions dans un précé­dent arti­cle, Springer con­serve aus­si de jolis act­ifs médias dans les pays d’Europe cen­trale où George Soros est très présent. De quoi join­dre l’utile à l’agréable, prof­its et influ­ence politique.

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