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Trop de fayotage vis-à-vis des LGBT : un rédacteur quitte le journal Bild

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6 septembre 2022

Temps de lecture : 5 minutes
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Trop de fayotage vis-à-vis des LGBT : un rédacteur quitte le journal Bild

Temps de lecture : 5 minutes

Le groupe Springer Verlag est le premier groupe de médias allemand. Ses deux titres vedettes dans la presse écrite sont Die Welt plus culturel et Bild plus populaire, tous deux victimes du zèle pro LGBT du patron de Springer Mathias Döpfner ou de sa lâcheté, au choix.

BERLIN. Le chef de la rédac­tion chargée des affaires par­lemen­taires du jour­nal Bild, Ralf Schuler, a annon­cé qu’il quit­tait le jour­nal. Dans un cour­ri­er adressé à Math­ias Döpfn­er, patron de Springer, et à Johannes Boie, rédac­teur en chef de Bild, Schuler explique les motifs de son départ.

Un article raisonnable et désavoué

La rai­son en est un arti­cle pub­lié par Die Welt début juin, dans lequel un groupe d’au­teurs invités avec le Dr Alexan­der Korte, psy­chi­a­tre pour enfants et ado­les­cents de Münich, se plaig­nait des ser­vices de radiod­if­fu­sion de l’État, car, selon ce groupe, les reportages sur la trans­sex­u­al­ité seraient trop posi­tifs. L’ar­ti­cle avait provo­qué des débats tels que Döpfn­er avait réa­gi par la pub­li­ca­tion d’un arti­cle prenant claire­ment posi­tion con­tre la con­tri­bu­tion du groupe : « Notre mai­son est syn­onyme de diver­sité » (voir encadré ci-dessous). Selon Schuler, « au lieu de l’e­sprit libéral du « cha­cun doit être heureux à sa façon », il susurre de pro­téger les « con­vic­tions morales de la pop­u­la­tion ». » Le texte a « une sonorité désagréable pour tout esprit libre et tolérant ».

Voir aus­si : Alle­magne : com­ment le Groupe Springer cède à la pres­sion du lob­by queer

Schuler critique « l’emphase stalinienne » de certaines parties de l’équipe éditoriale

Cette approche dérange Schuler pour qui « il est bon et impor­tant que nous nous oppo­sions à l’ex­trémisme religieux et à toute forme de racisme et de dis­crim­i­na­tion sex­uelle. Toute dis­crim­i­na­tion est mau­vaise. Mais dénon­cer la dis­crim­i­na­tion ne sig­ni­fie pas pour autant adhér­er au pro­gramme du mou­ve­ment LGBTQ », écrit-il. Tolér­er les minorités sex­uelles ne sig­ni­fie pas  néan­moins « que nous soyons fer­me­ment aux côtés de la com­mu­nauté LGBTQ dans la lutte pour les droits de l’homme et con­tre la dis­crim­i­na­tion », comme il a été écrit par un rédac­teur en chef adjoint de Bild dans le brief­ing quo­ti­di­en ces jours-ci. Lais­sons là les fior­i­t­ures stal­in­i­ennes de la for­mu­la­tion ; je ne suis « fer­me­ment du côté » d’au­cun mou­ve­ment poli­tique et je ne con­sid­ère PAS que ce soit le tra­vail des jour­nal­istes par principe ».

Au lieu d’être « la voix des mass­es et de la rai­son », la mai­son d’édition Axel Springer, dans un com­men­taire récent, a qual­i­fié le libre choix de sexe de ques­tion de respect, et, deux jours plus tard, a dû com­menter les dérives de la com­mu­nauté arc-en-ciel s’at­taquant à des chercheurs sci­en­tifiques, blo­quant une sim­ple con­férence sur la biolo­gie à l’U­ni­ver­sité Hum­boldt. Cela « alors que le mil­i­tan­tisme de cette com­mu­nauté était et est con­nu depuis le début. Au 21e siè­cle, les Cheva­liers de l’Arc-en-ciel empêchent une con­férence qui était essen­tielle­ment des­tinée à trans­met­tre des con­nais­sances en biolo­gie du niveau du lycée », cri­tique Schuler.

« Les micro-milieu bruyants » sont une « menace mortelle pour le cœur de la marque »

Springer pro­duit des « auto­col­lants mal­adroits et idiots comme si l’ori­en­ta­tion sex­uelle était une sorte de style de vie branché (« oh dear — I’m queer / Oh mon cher, je suis queer ») » et se fait le porte-dra­peau d’un mou­ve­ment qui aspire à un pro­jet de société fixé, avec des règles mod­i­fi­ant la langue et l’orthographe, et croit avoir le droit de dicter à la société un canon poli­tique allant jusqu’au change­ment de sexe ou des quo­tas, con­state Schuler. « Il n’est pas accept­able non plus que des activistes, en exclu­ant les édi­tions Springer d’un salon de l’emploi par exem­ple, fassent pres­sion en faveur de leur pro­gramme et que le représen­tant queer du gou­verne­ment fédéral donne publique­ment des « indi­ca­tions » quant aux sci­en­tifiques du monde entier qu’il vaudrait mieux ban­nir des forums de dis­cus­sion. » Le fait que, dans une telle sit­u­a­tion, la son­nette d’alarme ne reten­tisse pas chez tous les démoc­rates l’étonne encore aujourd’hui.

L’étendard arc-en-ciel en question

Le dra­peau arc-en-ciel n’est pas seule­ment un signe de tolérance et d’empathie, comme nous le souhai­te­ri­ons, mais aus­si l’é­ten­dard d’un mou­ve­ment pou­vant et devant être abor­dé de manière cri­tique, et avec lequel, du point de vue de Schuler, il ne faut en aucun cas faire cause com­mune. « Peut-être pour des raisons biographiques suis-je par­ti­c­ulière­ment sen­si­ble lorsque quelqu’un se remet à vouloir chang­er la société prenant comme slo­gans la diver­sité et la mul­ti­plic­ité. En bref : je défendrai tou­jours la lib­erté de l’in­di­vidu, mais je ne rejoindrai aucun groupe de com­bat d’au­cune sorte ; je ne veux pas plus tra­vailler sous le dra­peau arc-en-ciel que sous les dra­peaux d’autres mouvements. »

Il s’est égale­ment dit préoc­cupé par l’avenir du jour­nal Bild. Si le jour­nal con­tin­u­ait à se sen­tir l’obligé des « micro-milieux qui font du bruit » et des « élites com­mer­ciales inter­na­tionales » au lieu de la majorité, cela représen­terait une « men­ace mortelle pour le cœur de la marque ».

Source : Junge Frei­heit, 11/08/2022. Tra­duc­tion : AC

Voir aus­si : Une chaîne de télévi­sion alle­mande force ses présen­ta­teurs à utilis­er le lan­gage genré

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