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Affaire Méric : les médias ont-ils déliré ?

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26 juin 2013

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Affaire Méric : les médias ont-ils déliré ?

Affaire Méric : les médias ont-ils déliré ?

Temps de lecture : 4 minutes

Les faits sont maintenant connus. Les agresseurs ne sont pas ceux que l’on croyait.

Après l’hystérie médi­a­tique con­séc­u­tive à la mort de Clé­ment Méric, tué au cours d’une bagarre de rue entre mil­i­tants nation­al­istes révo­lu­tion­naires et mil­i­tants d’extrême-gauche le 6 juin dernier, les médias com­men­cent à rétropé­daler et la vérité appa­raît peu à peu. Le Point cite ain­si un vig­ile ayant assisté à l’altercation qui a déclaré sur procès-ver­bal que « Clé­ment Méric voulait vrai­ment en découdre » et qu’il « sem­blait vrai­ment haïr ces gens ». Ce témoin clé, vig­ile du mag­a­sin Fred Per­ry où se sont ren­con­trés les deux groupes, racon­te qu’avant que la bagarre n’éclate, il est allé voir le groupe des « antifas », claire­ment iden­ti­fié comme les fau­teurs de trou­ble, pour leur deman­der de quit­ter le mag­a­sin. Les mil­i­tants ont obtem­péré mais ont atten­du les trois skin­heads (dont une fille) au rez-de-chaussée. Ces derniers se sen­tant men­acés, ils ont alors téléphoné à Este­ban Moril­lo, le meur­tri­er pré­sumé, qui les a rejoints.

Les skins, tou­jours selon les témoignages recueil­lis par la police, quit­tent alors le mag­a­sin en prenant soin d’éviter leurs enne­mis mais ces derniers les rejoignent finale­ment devant le métro où la bagarre, très vio­lente, éclate. Selon Le Point, c’est un skin, un cer­tain Samuel D., qui reçoit le pre­mier coup de poing ! Tous les témoignages con­cor­dent sur le fait que « les mecs d’extrême-droite ont cher­ché à échap­per à l’affrontement, n’ont fait que se défendre, puis ont répliqué ».

Légitime défense ?

La police a d’autre part récupéré des images tournées par une caméra de sur­veil­lance de la RATP près de la sta­tion Havre-Cau­martin. Selon RTL, ces images seraient acca­blantes pour Clé­ment Méric. On le ver­rait en effet se ruer sur son meur­tri­er pré­sumé, Esta­ban Moril­lo, en train de se défendre con­tre deux assail­lants, pour lui porter un coup… dans le dos ! Celui-ci se serait alors retourné pour répli­quer d’un coup de poing, asséné au vis­age de son agresseur. L’ « assas­si­nat » de Clé­ment Méric com­mence ain­si de plus en plus à ressem­bler à de la légitime-défense. Une fois à terre, la vic­time n’a du reste pas été « lynchée » comme l’ont lais­sé enten­dre cer­tains mil­i­tants d’extrême-gauche qui, non con­tents d’attaquer leurs adver­saires dans le dos, mentent après le com­bat pour les acca­bler. Au final, un seul coup de poing a été asséné à l’agresseur Méric, et sans poing américain…

Méric faisait son shopping avec un protège-dents…

Enfin, tou­jours selon Le Point, les enquê­teurs dis­posent de cap­tures d’écran de site Inter­net d’extrême-gauche, notam­ment « Vig­i­lance Végane antifas­ciste » sur lesquels étaient pub­liés des pho­tos d’Esteban et de sa com­pagne Katia, avec la men­tion : « besoin d’identification, please ». Méric et ses amis l’ont-ils recon­nu ? Mieux : les gauchistes ont-ils ten­du un piège aux mil­i­tants nation­al­istes ? Le fait est que Méric, selon Causeur, por­tait un pro­tège-dents au moment de sa mort. Clé­ment Méric avait-il l’habitude de faire son shop­ping avec son pro­tège-dents ? Plus vraisem­blable­ment, il avait prévu de se bat­tre et s’était équipé pour.

La vérité des faits qui apparaît peu à peu montre ainsi que l’on est très loin de l’« assassinat » évoqué à la légère par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls au lendemain du drame et que l’on s’oriente vers un traquenard organisé par des militants d’extrême-gauche en vue de casser du skin. C’est pourtant la thèse mensongère de l’assassinat que les médias ont reprise dans leur majorité, sans aucun esprit critique et sans enquêter, constituant ce qu’il faut bien appeler une faute professionnelle collective.

Voir aussi notre dossier : L’affaire Méric ou le recyclage d’un cadavre

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo France 2 via Youtube (DR)