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Philippe Cohen à Radio Courtoisie : Abel Mestre brandit un carton rouge

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14 janvier 2013

Temps de lecture : 3 minutes
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Philippe Cohen à Radio Courtoisie : Abel Mestre brandit un carton rouge

Temps de lecture : 3 minutes

Emmanuel Ratier, directeur du « Libre journal de la résistance française » sur Radio Courtoisie, a invité le 9 janvier 2013 Philippe Cohen à parler de sa biographie de Jean-Marie Le Pen, récemment parue, qu’il a cosigné avec Pierre Péan. Il n’en a pas fallu plus au militant d’extrême-gauche et journaliste au Monde Abel Mestre pour sortir un carton rouge. Il a en effet publié dès le lendemain un article intitulé « Philippe Cohen, biographe de Le Pen, promeut son livre en eaux troubles » sur son blog « droites-extrêmes ». « Mais où va Philippe Cohen ? » se demande gravement notre arbitre des élégances qui souligne, à charge pour le pauvre Cohen, que « le ton de l’émission » était « très cordial » !

Emmanuel Rati­er qual­i­fié d’« archiviste obsédé par les com­plots de toute nature » a répon­du à l’auteur de l’article qu’il ne se recon­nais­sait pas dans les thès­es « com­plo­tistes » mais qu’il croy­ait à « l’influence des réseaux et des clubs d’influence que, par com­mod­ité lex­i­cale, on appelle sou­vent en français “lob­bies” » « Le Monde con­sacre régulière­ment des arti­cles aux “lob­bies” très act­ifs à l’Assem­blée nationale sans que Le Monde soit alors taxé de “com­plo­tisme” », a‑t-il fait remar­quer dans un mail pub­lié à la suite de l’article d’Abel Mestre.

Le livre de Péan et Cohen, sans par­ti-pris, tente de rétablir cer­taines vérités con­cer­nant Jean-Marie Le Pen et de mon­tr­er com­ment la gauche s’est accom­mod­ée de pieux men­songes dans le cadre de la stratégie délibérée de « dia­boli­sa­tion » qu’elle avait élaborée, stratégie à laque­lle Jean-Marie Le Pen, s’est néan­moins prêté de bon cœur.

Mais écrire sur Jean-Marie Le Pen sans véhiculer le folk­lore savam­ment mis en place depuis trente ans sem­ble s’apparenter à un acte de haute trahi­son pour cer­tains jour­nal­istes de gauche. Pour Mestre, cela ne fait ain­si aucun doute : « Le livre se pose en défenseur de Jean-Marie Le Pen sur plusieurs sujets, au pre­mier rang desquels l’antisémitisme et la tor­ture en Algérie. »

Sur la ques­tion du sou­tien de Marine Le Pen à son livre, Philippe Cohen a con­fessé à Emmanuel Rati­er s’être lais­sé con­va­in­cre par l’analyse du même Abel Mestre selon laque­lle ce sou­tien procéderait d’une démarche pure­ment stratégique visant à le délégitimer. « Quelqu’un qui est accusé par la gauche d’agir en faveur du Front Nation­al, si Marine Le Pen dit il “est for­mi­da­ble”, ça ne lui donne pas un coup de main… », a‑t-il expliqué en riant.

Abel Mestre cité pos­i­tive­ment sur Radio Cour­toisie aurait-il eu peur d’être aspiré par ces « eaux trou­bles » qui sem­blent telle­ment le fasciner ?

Suite à la paru­tion de sa biogra­phie, Philippe Cohen a quit­té la rédac­tion de Mar­i­anne où il occu­pait notam­ment le poste de rédac­teur en chef de la ver­sion web de l’hebdo. Le 24 novem­bre, Mau­rice Szafran, PDG de Mar­i­anne, attaquait en effet vio­lem­ment le livre sur deux pages, accu­sant celui-ci d’être « une entre­prise de blanchi­ment idéologique »… Philippe Cohen sera alors con­traint de réclamer un droit de réponse dans son pro­pre journal…

« Ce n’est pas seule­ment ma bio qui a fait que je quitte Mar­i­anne », a pour­tant assuré Philippe Cohen à Emmanuel Rati­er. « Je suis entré dans un jour­nal icon­o­claste, cen­sé dire la vérité aux lecteurs, et Mar­i­anne est devenu un jour­nal de gauche qui a du mal à trou­ver sa place entre Les Inrocks et Le Nou­v­el Obs et je ne m’y retrou­vais plus », a‑t-il expliqué à l’antenne.