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Zemmour : « La télévision est un univers abêtissant »

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16 avril 2013

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Zemmour : « La télévision est un univers abêtissant »

Zemmour : « La télévision est un univers abêtissant »

Temps de lecture : 3 minutes

« De plus en plus d’acteurs, de chanteurs et d’écrivains – tous ces grands démoc­rates qui se croient une âme de gauche – étaient hor­ri­fiés à l’idée d’être assis face de moi… » : © Mila­dy de Win­ter pour l’OJIM

En pleine promotion de son dernier livre, « Le bûcher des Vaniteux 2 » (Albin Michel, 2013), qui regroupe ses chroniques à l’antenne de RTL, Éric Zemmour a accordé un entretien au Nouvel Observateur afin d’évoquer ses déboires et sa relation aux médias.

Est-il cen­suré sur RTL ? La réponse est ambiguë : « Le choix d’un sujet est tou­jours le pro­duit d’une élab­o­ra­tion com­plexe entre un jour­nal­iste et son rédac­teur en chef (…) Il m’arrive d’enlever un mot par-ci, un mot par-là, de retir­er une provoc jugée inutile. On dis­cute. » On l’aura com­pris, cer­tains de ses papiers aga­cent la rédac­tion de la rue Bayard. Mais le chroniqueur rap­pelle que ses arti­cles « n’engagent que [lui], pas la rédac­tion. RTL a fait ce choix de venir me chercher pour avoir un regard dif­férent et icon­o­claste sur l’actualité, un regard qui tranche avec le ron­ron médiatique ».

Pour­tant, le rythme de ses chroniques a été dimin­ué cette sai­son. « L’une des con­séquences de la polémique sus­citée par la chronique sur Chris­tiane Taubi­ra (en mai 2012, ndlr) », pré­cise-t-il. Con­cer­nant les audi­teurs de RTL, réagis­sant à un sondage sur le sujet, Éric Zem­mour con­sid­ère qu’« avoir ces électeurs de droite et d’extrême droite est une chance pour RTL. Ces gens-là sont habituelle­ment plutôt mal­traités par les médias. Ils sont dégoûtés par les médias, ils ne s’y retrou­vent pas ».

Au sujet des hommes poli­tiques, son juge­ment est d’un sévère réal­isme. Pour lui, ils sont devenus de sim­ples com­mu­ni­cants ayant gran­di à l’air du jour­nal­isme mod­erne. « Sarkozy et Hol­lande sont pour moi des “grands jour­nal­istes”. Ils ne sont qua­si­ment plus des hommes poli­tiques. N’ayant plus de réel pou­voir, ils sont devenus des com­men­ta­teurs, des manip­u­la­teurs de sym­bol­es, de con­cepts et de médias. Dépourvus de pou­voir, ils doivent faire illu­sion », estime-t-il.

S’il ne se con­sid­ère pas « black­listé » à la télévi­sion, Zem­mour recon­nait que « des poli­tiques refusent de venir sur Paris Pre­mière à cause de moi », comme « Mélen­chon ». Évo­quant son expéri­ence à « On n’est pas couché », il remar­que, acide : « De plus en plus d’acteurs, de chanteurs et d’écrivains – tous ces grands démoc­rates qui se croient une âme de gauche – étaient hor­ri­fiés à l’idée d’être assis face de moi et ne voulaient plus venir sur le plateau de Ruquier. »

Vis-à-vis de la télévi­sion, qui lui a apporté la recon­nais­sance et le suc­cès, le jour­nal­iste du Figaro ne fait aucune con­ces­sion. Pour lui, « la télévi­sion est un univers abêtis­sant, à la fois pour le débat intel­lectuel et poli­tique. C’est un univers qui priv­ilégie l’émotion sur la rai­son ». Il con­cède pour­tant que c’est « un out­il idéologique for­mi­da­ble » et qu’il l’utilise « comme un vecteur de dif­fu­sion de [ses] con­vic­tions et de [ses] idées ». « La bagarre idéologique se fait désor­mais à la télévi­sion, plus dans les revues ni dans les think tanks », sem­ble-t-il regretter…