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The Love Europe project : Arte nous raconte l’Europe… extra-européenne

12 août 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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The Love Europe project : Arte nous raconte l’Europe… extra-européenne

Temps de lecture : 4 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 19/05/2019

Arte vient de sortir “The Love Europe project”, une série de dix courts-métrages réalisés par de jeunes réalisateurs issus de différents pays d’Europe, où ils déclarent “leur amour au continent”.

Un Européen pou­vait donc s’attendre à divers­es his­toires cen­trées sur la cul­ture européenne et l’histoire du con­ti­nent. Mais avec Arte, il en est tout autrement, sa vision des Européens pique les yeux…

Dépasser les vilaines frontières

Le thème majeur de ces courts-métrages tourne autour des fron­tières. Tout d’abord cette his­toire de deux ados (dans “Un dimanche à Baby­lon”), l’un bavarois et l’autre tchèque, qui “mal­gré l’absence de langue com­mune, sem­blent se com­pren­dre” et vont réus­sir à lier une relation…

Il y a aus­si la clas­sique his­toire d’amour qui dépasse les fron­tières, dans “La fuite en Europe”, entre cette artiste-pein­tre française et ce reporter de guerre libanais.

Puis, dans “Le loup du bois”, c’est l’histoire d’un jeune afghan, évidem­ment réfugié et souhai­tant rejoin­dre l’Allemagne, qui, échoué à Athènes, cherche à tra­vailler. Heureuse­ment pour lui, il va crois­er un menuisi­er grec, qui, mal­gré l’absence de langue com­mune, va l’embaucher, et même “l’adopter”. Jusque-là, tout va bien dans le meilleur des mon­des diversitaires.

L’islamophobie omniprésente

Mais il ne faut évidem­ment pas oubli­er le thème, ô com­bi­en impor­tant, de l’islamophobie. Dans “Ma cor­res’ et moi”, une “famille bri­tan­nique s’ap­prête à accueil­lir la cor­re­spon­dante alle­mande de leur fille”. Cette dernière est musul­mane et bien logique­ment, la famille d’accueil a des préjugés xéno­phobes, tout comme les cama­rades (par ailleurs aus­si fumeurs de joints) de la cor­re­spon­dante bri­tan­nique. Mais comme tout finit bien, les deux cor­re­spon­dantes vont se rap­procher et la bri­tan­nique, dépass­er ses préjugés.

Dans “Qu’est-ce qu’on s’a­muse”, ce sont cette fois deux femmes musul­manes qui sont “mal­traitées” par la vendeuse d’un snack, qui ne veut pas leur rem­bours­er leurs chips au bacon que leurs enfants ont acheté par erreur. L’islamophobie dans toute son hor­reur mais aus­si la misog­y­nie : un cou­ple de norvégiens va se mêler de cette dis­pute, cou­ple au sein duquel la femme ne man­quera pas de cri­ti­quer la misog­y­nie de son compagnon.

Et sans oublier, l’homophobie

Après l’is­lam­o­pho­bie et la misog­y­nie, les réal­isa­teurs ne pou­vaient pas rater l’homophobie. Dans “Le vieil homme et le seau”, c’est l’histoire d’un “vieil homme aigri et homo­phobe”, qui au pas­sage, ne manque pas de faire des réflex­ions anti-européennes à ses voisins, lorsqu’ils se ren­dent à une man­i­fes­ta­tion pro-UE. Cet homme va se pren­dre d’une “ami­tié inat­ten­due” avec le pro­prié­taire du bar gay instal­lé en bas de chez lui (plus c’est gros, mieux ça passe). Car oui, le pro­prié­taire de ce bar gay est le seul qui va l’aider face à ses prob­lèmes de san­té, pour rem­plir son réfrigérateur !

Ainsi que ces odieux patrons

Dans “Comme un oiseau”, on retrou­ve le fameux patron méchant (et qui pour une énième fois, est encore un vieux mâle blanc) avec ces ouvri­ers (qui sont d’ailleurs toutes des femmes).

Enfin, dans “L’en­trée”, d’odieux pro­prié­taires dans un lux­ueux immeu­ble ont décidé que le per­son­nel, qu’ils appel­lent les “crasseux”, ne devait pas ren­tr­er en pas­sant par l’entrée prin­ci­pale. Lorsqu’une nou­velle employée, évidem­ment issue de la “diver­sité”, se trompe d’accès pour son pre­mier jour, cela se trans­forme en scan­dale où les remar­ques méprisantes côtoient les accents xénophobes.

Mais ne pas oublier la chance que nous avons, nous Européens de l’Ouest

Mais mal­gré tous ces erre­ments, il ne faut pas oubli­er la chance que nous avons, nous Européens de l’Ouest. Comme dans “À la croisée des con­ti­nents”, où un vieux Kaza­kh décou­vre l’Allemagne et finit admi­ratif devant tant d’abondance… (Mal­gré les remar­ques de son petit-fils vivant en Alle­magne et qui lui aus­si, der­rière des airs peu sym­pa­thiques, tient des pro­pos xénophobes)

Enfin, dans “One day”, une famille de Roumains, dont une par­tie des plus jeunes mem­bres sont par­tis à l’étranger, par­le d’Europe à table, se désolant de la posi­tion de “lanterne rouge du con­ti­nent” que pos­sède la Roumanie. Et bien évidem­ment, faisant les louanges de la démoc­ra­tie et d’une Europe réfor­mée pour mieux inté­gr­er les derniers arrivés !

Voilà com­ment Arte présente la société européenne, chaîne publique cen­sée pro­mou­voir la “cul­ture européenne”, une vision cen­trée essen­tielle­ment sur les extra-Européens. Cherchez l’erreur.

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