Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
La guerre du camembert n’aura (peut-être) pas lieu

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

19 novembre 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | La guerre du camembert n’aura (peut-être) pas lieu

La guerre du camembert n’aura (peut-être) pas lieu

Temps de lecture : 3 minutes

Dans la guerre de l’information, les fausses nouvelles peuvent être parfois pas si fausses ou seulement à moitié fausses donc un peu vraies comme le prouve la saga de guerre de l’information sur la boîte en bois des camemberts, promise à l’interdiction (ou pas) par Bruxelles.

Les industriels contre le camembert AOP

Déjà en 2020 le camem­bert tra­di­tion­nel avait eu chaud. Lac­tal­is avait lancé le pro­jet d’un vrai/faux « camem­bert de Nor­mandie » non con­forme à l’AOP (appel­la­tion d’origine pro­tégée). L’AOP promet un pro­duit fab­riqué sur le ter­ri­toire nor­mand, val­orisant la race bovine nor­mande, le pâturage et la fab­ri­ca­tion à par­tir de lait cru.

Lac­tal­is aurait pu ven­dre comme AOP un camem­bert pas­teurisé, venant à 70% de lait de vach­es de race non nor­mande et de prove­nance hors de Nor­mandie. L’AOP a tenu bon, le camem­bert tra­di­tion­nel restera nor­mand même si la mar­que inter­na­tionale n’est pas pro­tégée partout et qu’on peut trou­ver du « camem­bert » pro­duit en Algérie (à déconseiller).

L’Union européenne s’introduit dans la boîte de camembert

Vous achetez un camem­bert tra­di­tion­nel (pub­lic­ité gra­tu­ite pour la mar­que Champ secret dans l’Orne, c’est un ama­teur nor­mand qui écrit), moulé à la main avec du lait cru venant de vach­es de race nor­mande et dans sa jolie boîte en bois. Mais atten­tion, un règle­ment européen est en pré­pa­ra­tion sur les embal­lages de fro­mages. Le recy­clage est favorisé, mais le procédé indus­triel de recy­clage n’existe pas pour les boîtes en bois de camembert.

D’où pro­jet de les inter­dire via un règle­ment de l’UE. La Nor­mandie s’enflamme, la société Lacroix dans la Manche qui pro­duit ces embal­lages prévient son député qui sonne le toc­sin et lance avec suc­cès une cam­pagne de presse via un cab­i­net spécialisé.

Une fake news un peu vraie quand même

C’est ici qu’intervient le con­cept de vraie/fausse fake news. Le quo­ti­di­en Le Monde qual­i­fie la nou­velle de l’interdiction de fausse nou­velle puisque les AOP seraient exemp­tées et que leurs camem­berts pour­raient con­tin­uer à mûrir dans leurs char­mantes boîtes en bois. Champ Secret est sauvé !

À ceci près, que le règle­ment est encore en cours de dis­cus­sion à Stras­bourg et à Brux­elles et doit être dis­cuté et voté fin 2023. On évoque deux étapes, jusqu’en 2030 et après 2030. On peut par­faite­ment imag­in­er que la boîte en bois per­dure jusqu’à cette date et soit gen­ti­ment rem­placée par du plas­tique (qui com­mence à être recy­clable) à cette date. Comme quoi une soi-dis­ant fausse nou­velle peut en cacher par­fois une vraie. Amoureux du camem­bert mes frères, restons vig­i­lants et mobilisés !

Vidéos à la une