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Reims : un photographe de l’Union tabassé et dans le coma, un algérien clandestin interpellé

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5 mars 2021

Temps de lecture : 4 minutes
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Reims : un photographe de l’Union tabassé et dans le coma, un algérien clandestin interpellé

Temps de lecture : 4 minutes

Christian Lantenois, photographe du journal de Reims l’Union depuis 1993, a été violemment tabassé et laissé pour mort dans le quartier « sensible » de la Croix Rouge à Reims, dans un contexte d’émeutes urbaines. Son état pronostic vital est engagé.

Rixes et affrontements dans un quartier « sensible »

« Les caméras de vidéo pro­tec­tion de la ville de Reims ont remar­qué un rassem­ble­ment d’en­v­i­ron une trentaine d’in­di­vidus », expli­quait l’adjoint à la sécu­rité de la ville Reims Xavier Alber­ti­ni sur France 3. Il pré­cise « des rix­es » et « des affron­te­ments » ont eu lieu dans le quarti­er depuis le début de la semaine.

« Des équipages de police nationale et munic­i­pale se sont ren­du sur place pour sépar­er les bel­ligérants, pour­suit l’élu. Il y avait égale­ment la sus­pi­cion d’un tir sur un indi­vidu qui s’est avéré être une fausse infor­ma­tion ».

Chris­t­ian Lantenois avait accom­pa­g­né dans le quarti­er une jour­nal­iste du quo­ti­di­en, de la rubrique des faits divers – elle n’a pas été agressée ; cette dernière s’y était ren­due dans un véhicule neu­tre, alors que le pho­tographe y était allé dans une voiture séri­graphiée aux couleurs du quo­ti­di­en. Il a été tabassé vers 15h10 rue Jean-Louis Debar et « retrou­vé en grande détresse à côté de sa voiture, à prox­im­ité de la médiathèque ». Le jour­nal a déposé deux plaintes, pour le « meurtre » (une ten­ta­tive en l’occurrence) du pho­tographe et la destruc­tion de son matériel.

Anes Saïd Khebbeb, clandestin, 8 fois condamné, auteur présumé

Dans un com­mu­niqué de presse, Matthieu Bour­rette, le pro­cureur de la République de Reims a annon­cé l’arrestation d’un indi­vidu, majeur, en lien avec le tabas­sage du pho­tographe de presse :

« J’ai l’honneur de vous faire savoir que dans le cadre de l’enquête crim­inelle ouverte same­di dernier des  chefs de ten­ta­tive de meurtre aggravé et non assis­tance à per­son­ne en péril, à la suite de l’agression d’un jour­nal­iste pho­tographe du quo­ti­di­en l’Union, dans le quarti­er Croix rouge de Reims, un indi­vidu,  majeur,  a été inter­pel­lé  ce jour en fin d’après midi par les ser­vices de police du com­mis­sari­at de Reims  et placé en garde à vue pour ten­ta­tive de meurtre aggravé ».

Le pro­cureur a détail­lé les cir­con­stances de l’agression. Le pho­tographe repère un « groupe d’individus cagoulés » prêts à en découdre, et veut faire une pho­to. Repéré, il est sauvage­ment tabassé, puis lais­sé à terre pen­dant que le groupe s’enfuit. Le pro­cureur ajoute « Il est man­i­feste que la présence de Chris­t­ian Lantenois gênait les indi­vidus qui se pré­paraient à com­met­tre des vio­lences, et qu’il a été agressé alors qu’il exerçait son méti­er de jour­nal­iste pho­tographe ». Chris­t­ian Lantenois, placé en coma arti­fi­ciel, souf­fre d’un trau­ma­tisme crânien très sévère, d’une frac­ture du rocher, d’un hématome sous-dur­al et d’une hémor­ragie cérébrale.

Le sus­pect, Anes Saïd Khebbeb, algérien clan­des­tin arrivé d’Espagne résidait à Reims depuis trois ans et avait été con­damné 8 fois en 2018 et 2019. Il se mure dans le silence.

Libération, de la discrétion avant toute chose

Le jour­nal de la fon­da­tion de Mon­sieur Drahi a sor­ti les mou­choirs… tout en évi­tant de don­ner le nom com­plet du sus­pect, ce qui s’appelle de la réten­tion d’information. Les « jour­nal­istes » Delille et Dide­lot (on dirait un duo comique) pra­tiquent l’information « ad usum Del­phi­ni ». À l’époque de Louis XIV, les pré­cep­teurs caviar­daient les livres du Dauphin des pas­sages trop osés voire licen­cieux pour ne pas don­ner de mau­vais­es pen­sées au futur roi. Chico et Har­po, par­don Delille et Dide­lot, pra­tiquent de même, il ne faut pas trou­bler le bon peu­ple avec de mau­vais­es nou­velles qui peu­vent don­ner de mau­vais­es pen­sées, ils caviar­dent gen­ti­ment, oh pas tout, juste ce qu’il faut. Ils s’étendent sur l’état d’esprit (com­préhen­si­ble) de la rédac­tion de L’Union après l’agression de leur con­frère, ils par­lent bien d’un algérien de 21 ans con­damné huit fois, mais ne dis­ent pas son nom (seul le prénom est men­tion­né) et n’indiquent pas qu’il s’agit d’un clan­des­tin. Grou­cho et Zep­po (nous voulons dire D&D) se met­tent à deux pour cacher la vérité. On par­le de « jeunes » du « quarti­er ». Comme dans 1984 il faut lire entre les lignes, quarti­er de l’immigration, jeunes issus majori­taire­ment de l’immigration. Du côté de la rédac­tion de lL’Union (ou du moins d’un reporter) on va dis­cuter « avec les habi­tants de l’évolution du quarti­er », pas un mot sur les caus­es pro­fondes de l’agression, la présence d’un clan­des­tin mul­ti-récidi­viste, jamais expul­sé. Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chéris­sent les caus­es (Jacques-Bénigne Bossuet).

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