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Presstalis annonce son plan de marche pour 2019, larmes certaines, projets incertains

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4 février 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Presstalis annonce son plan de marche pour 2019, larmes certaines, projets incertains

Temps de lecture : 4 minutes

Il y a un an nous vous informions des grandes difficultés de Presstalis. Une réunion avec les éditeurs de presse s’est tenue au siège de Presstalis les derniers jours de janvier 2019. Il était demandé de ne prendre aucune photo des documents projetés et aucune copie ne fût remise ni ne sera envoyée. C’est dire si la confiance règne dans une situation explosive. Pour rappel Presstalis est engagé dans un vaste plan de restructuration qui doit aboutir à terme à une baisse des charges à hauteur de 60 millions d’euros.

De mauvais chiffres pour 2018

  • Moins 8,7% pour les quotidiens ;
  • Moins 8,9% pour les magazines.

Une baisse en grande par­tie liée à la baisse du nom­bre de dif­fuseurs de presse :

  • 24134 fin 2016
  • 23217 fin 2017
  • 22564 fin 2018

En 2018 il s’est fer­mé un mil­li­er de points de vente, mais 357 seule­ment se sont ouverts.

Le chiffre d’affaires presse est en recul général : — 9% dans les points de vente tra­di­tion­nels, ‑16% dans les enseignes de presse SEDIF et ‑17% dans les Relay.

Les enseignes non presse comme Cul­tura ou hyper­marchés et Car­refour et autres con­nais­sent une baisse plus faible (-5,8% pour Cul­tura, ‑6% pour les super­marchés et autres). En ce qui con­cerne les kiosques (voir infra) si la pub sur vit­rines est en pro­gres­sion de 1,8%, les quo­ti­di­ens sont en baisse de 5,6%.

Les objectifs pour 2019

  • Enray­er la chute du nom­bre des points de ventes ;
  • Achev­er le plan de baisse des charges
  • Le regroupe­ment de Presstal­is sur deux étages au lieu de 4
  • Un PSE (euphémisme pour un licen­ciement économique)
  • La baisse des frais généraux
  • Un plan de refonte des plateformes
  • Une amélio­ra­tion des out­ils informatiques.

Les nou­veaux out­ils infor­ma­tiques devraient per­me­t­tre une iden­ti­fi­ca­tion des inci­dents de dis­tri­b­u­tion et la pra­tique du réas­sort (qui est presque impos­si­ble dans l’organisation actuelle)

Développer les ventes via les librairies

Basé sur l’expérience de la librairie Montchanin de Rouen, notam­ment, on con­state que quand la presse est implan­tée dans les librairies, elle se vend bien. Montchanin a un CA de 600 K€ (annuel) de presse, et il est le sec­ond dif­fuseur de jour­naux sur la région après la gare de la ville. Raisonnement :

  • Les lecteurs de livres sont aus­si des lecteurs de journaux.
  • Dans une librairie qui vend de la presse, le jour­nal est le pro­duit le moins cher.
  • Le panier moyen d’un vis­i­teur de librairie est bien supérieur à celui d’un vis­i­teur de mai­son de la presse.
  • Le mixte livre/journaux facilit­era le dia­logue vendeur/distributeur/éditeur avec remon­tée des infor­ma­tions terrain.
  • Les libraires sont intéressés car un client de librairie passe en moyenne une fois toutes les trois semaines, alors qu’un client de jour­naux passe en moyenne une fois par semaine. La vente presse peut dévelop­per la vente livres.
  • La baisse du CA de librairie (ency­clopédies, dic­tio­n­naires, livres sco­laires) libère du linéaire qui per­met une bonne présen­ta­tion de la presse.
  • Il est en train de se con­stituer une asso­ci­a­tion des libraires ven­dant de la presse, afin de favoris­er cette pra­tique dans la profession.

Plan de développement des kiosques parisiens

L’enjeu est de renou­vel­er les 340 kiosques de Paris pour un investisse­ment total de 58 mil­lions. 125 auraient été instal­lés début 2019, pour un objec­tif total de 350 en octo­bre 2019, soit dix de plus qu’au départ. Les kiosques seront infor­ma­tisés avec un accès plus facile du client aux titres. Le chiffre de plus de 80% des nou­veaux kiosquiers sat­is­faits sem­ble très exagéré. Par­mi les reproches : chauffage en hau­teur (qui chauffe le pla­fond), sys­tème d’ouverture et de fer­me­ture com­pliqué, linéaires mal conçus hors d’atteinte pour les clients.

En dehors des librairies et des kiosques parisiens de nou­veaux points de ventes devraient être ouverts auprès des mag­a­sins Cul­tura et FNAC. Le développe­ment com­mer­cial pour­rait pass­er aus­si par la con­quête de nou­veaux édi­teurs de presse. Autrement dit : chiper des clients au con­cur­rent MLP ce qui sem­ble impos­si­ble dans le con­texte chahuté et encore incer­tain de Presstal­is. Nous aurons cer­taine­ment l’occasion de revenir sur ce plan ambitieux du dis­trib­u­teur de presse… s’il survit.