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Guerre de la pub aux USA : quand les conservateurs utilisent la méthode Soros

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29 juin 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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Guerre de la pub aux USA : quand les conservateurs utilisent la méthode Soros

Temps de lecture : 3 minutes

Le 31 mai 2017, un certain nombre de financiers conservateurs et le Media Research Center — « l’OJIM américain » — ont lancé une contre-attaque visant les annonceurs des grands médias : l’initiative Media Equalizer.

Réseaux Soros : priver la presse populiste de ressources publicitaires

Jusque-là, l’intimidation des annon­ceurs prove­nait des groupes activistes sub­ven­tion­nés par les réseaux car­i­tat­ifs grav­i­tant autour de George Soros, tel Media­Mat­ters. Ain­si, le 27 jan­vi­er 2017, le jour­nal­iste de Bre­it­bart News, Aaron Klein, dénonçait le plan Media­Mat­ters visant à stop­per Bre­it­bart News. Et le 23 mai, le groupe Ama­zon — impor­tant parte­naire de Bre­it­bart, — a été la cible de man­i­fes­ta­tions coor­don­nées lors de son assem­blée générale des action­naires… afin d’exiger la rup­ture de sa rela­tion avec l’organe de presse populiste.

Cette « attaque » avait fait suite à une intim­i­da­tion mas­sive exer­cée sur Fox News, d’autant plus facile que la nou­velle généra­tion d’actionnaire du groupe — les très bling-bling héri­tiers Mur­doch — rêvent de trans­former Fox en Sky News, voire de fusion­ner les deux en un grand groupe mul­ti­mé­dias transat­lan­tique « main­stream ». Bref tuer le père…

Cibler les poids lourds

Fox News avait dû ain­si remerci­er le présen­ta­teur vedette de la chaine, Bill O’Reilly, cham­pi­on des taux d’écoutes, à la suite du retrait des annon­ceurs de son émis­sion, accom­pa­g­né de man­i­fes­ta­tions quo­ti­di­ennes devant les portes de la sta­tion. Motif, une nuée de cas, cer­tains très anciens, de har­cèle­ment sex­uel sont remon­tés à la sur­face. O’Reilly, se croy­ant invul­nérable, avait imprudem­ment dénon­cé le phil­an­thrope Soros dans plusieurs édi­to­ri­aux, notam­ment sur son rôle dans les divers­es man­i­fes­ta­tions de la « résis­tance » anti-Trump, ou encore sur ses con­nex­ions avec l’establishment clin­tonien. La puni­tion n’a pas tardé, O’Reilly est par­ti, les taux d’écoute aussi…

Le suiv­ant sur la liste Fox était Sean Han­ni­ty, accusé de col­porter une « fausse nou­velle » de taille : Seth Rich, jeune tech­nocrate du par­ti démoc­rate, mys­térieuse­ment assas­s­iné l’an dernier en pleine rue, était présen­té par Han­ni­ty comme une plau­si­ble orig­ine des fuites de la cam­pagne Clin­ton. Pas bon pour le scé­nario ubiq­ui­taire de l’ingérence russe…

Les ressources pub­lic­i­taires du pro­gramme Han­ni­ty se sont soudain asséchées. Le jour­nal­iste a dis­paru pen­dant trois jours, lais­sant les Mur­doch mesur­er les con­séquences économiques de son départ… mais béné­fi­ciant de l’initiative Media Equal­iz­er qui lançait au même moment ses con­tre-feux. Han­ni­ty sem­ble avoir survécu…

La réponse du berger à la bergère

Pre­mière cible : Rachel Mad­dows, « alter ego » de Han­ni­ty sur NBC, a vu Media Equi­l­iz­er pub­li­er les coor­don­nées de ses annon­ceurs. Elle a per­du immé­di­ate­ment des plumes. Dans la foulée, ME a lancé un préavis à ses futures cibles (« com­ing attrac­tions »), tout en lançant une cam­pagne de coor­di­na­tion sous le slo­gan #StopTheScalp­ings. Melanie Mor­gan, co-fon­da­trice de ME, pré­cise : « com­bat­tre le feu par le feu…». À ne pas nég­liger : Kel­logg avait retiré l’an dernier sa pub­lic­ité à Breibart. Résul­tat : une grande par­tie de l’important lec­torat Breibart (45 mil­lions) a boy­cotté les pro­duits Kellogg…