Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Libération n’est pas tiré d’affaire

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

12 mars 2022

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Libération n’est pas tiré d’affaire

Libération n’est pas tiré d’affaire

Temps de lecture : 2 minutes

Libération est détenu depuis 2020 par un Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDIP), en réalité contrôlé par des proches de Patrick Drahi. Ce dernier a mis la main à la poche, mais cela risque d’être insuffisant.

Un FDIP peu indépendant

Depuis sep­tem­bre 2020 le jour­nal autre­fois détenu par des sociétés de Patrick Drahi (Altice/SFR) est la pro­priété d’un Fonds de dota­tion pour une presse indépen­dante (FDPI), action­naire de la SAS PI (Presse indépen­dante) elle-même action­naire à 99,99% de la SARL qui édite Libéra­tion.

Voir aus­si : Info­gra­phie : Patrick Drahi

La SAS Presse Indépen­dante (PI) a le pou­voir de révo­quer ou de nom­mer le directeur de la pub­li­ca­tion. Le comité de sur­veil­lance de la SAS pilote ce pou­voir de nom­i­na­tion et de révo­ca­tion. Les mem­bres du con­seil de sur­veil­lance sont les asso­ciés de PI à savoir SFR et DOC, Denis Olivennes Con­seil, la société de Denis Olivennes nom­mé par Patrick Drahi. Le fonds de dota­tion FDPI a ses représen­tants au comité de sur­veil­lance de PI, à savoir : son prési­dent Denis Olivennes, le directeur financier d’Altice, le directeur des achats d’Altice, le directeur de la tré­sorerie d’Altice. (Let­tre A, 11/03/2021). Un sys­tème bien verrouillé.

Voir aus­si : Denis Olivennes, portrait

Des pertes en cascade

Tou­jours selon la Let­tre A les pertes ont été les suivantes

2019 16M€
2020 12.8M€
2021 7,7M€

Total, un peu plus de 36M€ ; Patrick Drahi avait abondé de 15M€ au FDIP avec espoir de sol­de de tous comptes. Fin 2020 il ne serait resté que 11M€ en tré­sorerie. Avec les pertes de 2021 ceci donne plus ou moins une tré­sorerie disponible d’environ 4M€ début 2022. Si les pertes ne sont pas réduites, c’est l’équivalent d’un semes­tre d’exploitation. Le PGE de 4M€ et un prêt « ami­cal » de l’institut pour le finance­ment du ciné­ma et des indus­tries cul­turelles (FDCIC) per­me­t­tent – hors rem­bourse­ment – de tenir toute l’année 2022 mais guère plus.

Les ventes en kiosques sont réduites à peu de choses alors que les abon­nements numériques sont un suc­cès et dépassent les 60000. Mais le nou­veau rédac­teur en chef fran­co-israélien Dov Alfon et Denis Olivennes seront peut-être oblig­és de trou­ver un peu de mon­naie si les pertes ne se résor­bent pas. Qui sait, auprès de Mon­sieur Drahi ou d’un mécène du monde libéral libertaire ?

Voir aus­si : Libéra­tion : Dov Alfon, ancien des ser­vices de ren­seigne­ments israéliens, nou­veau rédac­teur en chef