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Les cafards, ou le pseudo-journalisme de Quotidien

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21 novembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Les cafards, ou le pseudo-journalisme de Quotidien

Temps de lecture : 3 minutes

Quand on n’est plus journaliste que de nom… Le samedi 14 novembre 2020 une journaliste de l’émission de Yann Barthès, Quotidien, se rend — notamment — à Rennes. Elle vient y filmer une manifestation de catholiques réclamant le retour de la messe. Et…

Man­i­fes­ta­tion paci­fique sur le parvis de la cathé­drale Saint-Pierre, respect des « mesures bar­rières » : les quelques poignées de catholiques ren­nais assem­blés ce jour-là n’ont pas l’air de vouloir faire de vagues. Des policiers sont présents, à une cer­taine dis­tance, puisque la man­i­fes­ta­tion est dûment déclarée à la pré­fec­ture. Une con­di­tion posée par cette dernière : que cela ne tourne pas à la prière publique.

Dupont la loi

Heureuse­ment, la jour­nal­iste Sophie Dupont est là pour défendre les lois de la République, au point d’aller dénon­cer le man­que­ment aux consignes.

« Après les chants, c’était au tour des prières, lancées par l’organisation » souligne-t-elle dans le reportage paru dans le Quo­ti­di­en du 16 novem­bre. Sous cou­vert de vouloir « com­pren­dre » ce qui est autorisé, elle inter­roge (ou har­cèle, comme on voudra) les policiers : pourquoi n’interviennent-ils pas ? On lui répond : parce que la man­i­fes­ta­tion est déclarée. « Mais là ils ont prié ! » insiste-t-elle, devant le fonc­tion­naire qui n’en a vis­i­ble­ment pas grand chose à faire :

« Oui, d’accord, tech­nique­ment, ça y ressem­ble [à des prières] Alors, est-ce que c’est de l’ordre de la reven­di­ca­tion… moi pour le moment, dans le con­tre-ren­du que je ferai, c’est des chants religieux. »

Sur le plateau du 16 novem­bre, Sophie Dupont con­clut fière­ment : « on n’a assisté à aucune ver­bal­i­sa­tion ». Du jour­nal­isme d’adolescent rap­por­teur. On n’est pas sur­pris de cette atti­tude de la part d’une « jour­nal­iste » d’une émis­sion telle que Quo­ti­di­en ; un jour­nal­isme de déla­tion dopé au laï­cisme agres­sif, la mar­que de fab­rique de l’émission de Yann Barthès.

Voir la brochure de l’Observatoire du jour­nal­isme (Ojim) con­sacrée à Yann Barthès.

Auxiliaire de police

Le député Gilbert Col­lard résume par­faite­ment la sit­u­a­tion sur Twitter :

« Vous vous ren­dez compte à quel niveau le jour­nal­isme est ramené par ce type de com­porte­ment ? Voir des jour­nal­istes devenir des aux­il­i­aires de police, alors même que la police ne veut pas d’eux, c’est effarant, c’est la néga­tion du journalisme ».

Même Stéphane Jour­dain, rédac­teur en chef numérique de France Inter a pub­lié un tweet interloqué :

« Gênantes ces images d’une jour­nal­iste de Quo­ti­di­en qui sig­nale une infrac­tion à des policiers. Jour­nal­iste ou aux­il­i­aire de police ? ».

Pos­er la ques­tion, c’est y répondre…