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La vérité sur le fameux « stagiaire d’i-Télé »

17 novembre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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La vérité sur le fameux « stagiaire d’i-Télé »

Temps de lecture : 3 minutes

Le stagiaire d’i>Télé, tout le monde le connaît. Vous savez, celui qui ne sait pas écrire et fait une faute d’orthographe par phrase, suscitant l’hilarité de la toile ?

Un Tum­blr spé­cial a même été créé pour réper­to­ri­er ses mon­strueuses fautes. Mar­rant, non ? Oui, sauf pour lui. Jeu­di dernier sur « Le Plus » du Nou­v­el Obs, l’un de ces jeunes sta­giaires a tenu à témoign­er sur l’en­vers du décors.

Celui-ci con­fie avoir accep­té ce stage de deux mois un peu par dépit. « Je me suis dit qu’avec un peu de chance, on me lais­serait mon­ter des sujets, pos­er ma voix », explique-t-il. À l’en­tre­tien d’embauche, aucun test d’orthographe n’est demandé. Rassurant…

Arrivé sur les lieux, il con­state qu’il n’y a qu’un ordi­na­teur pour deux sta­giaires et va vite se ren­dre compte que ses horaires, qu’on lui avait annon­cé « décalées », vont se révéler « inten­ables ». Pour com­mencer, il con­vient de faire une croix sur la pause déje­uner. Manger une salade en trois min­utes devant son écran, c’est tout ce dont il aura droit. « Le ban­deau ne doit jamais être seul », prévient un ancien stagiaire.

« En semaine, il y avait trois plages horaires pos­si­bles : 5h30-13h ; 9h-17h ; et 17h-1h. Et comme l’actualité ne s’arrête pas le week-end, les sta­giaires étaient aus­si mis à con­tri­bu­tion : 6h30-15h30 ou 15h30-00h », explique-t-il.

Niveau tra­vail, celui-ci con­siste ni plus ni moins à rester col­lé au fil de l’AFP, puis à rem­plir sa case par un résumé en ne sachant jamais si tout va ren­tr­er. « Twit­ter à côté est un pur bon­heur », iro­nise-t-il. Et d’a­jouter : « Quand une actu­al­ité chaude tombait, je devais faire un “urgent”. Le but était surtout d’aller plus vite que les con­cur­rents, peu importe d’avoir lu l’intégralité de la dépêche. »

Le tout pour la somme de… 430 euros par mois. Et inutile d’e­spér­er une aug­men­ta­tion pour les week-ends et les dépasse­ments. Si la rémunéra­tion laisse à désir­er, pour la recon­nais­sance, il fau­dra repass­er aus­si. « On m’avait dit que je risquais de ne plus avoir de prénom, mais d’être sim­ple­ment appelé “ban­deau” », rap­porte le stagiaire.

« Alors oui, c’est vrai que j’ai pu faire quelques fautes d’orthographe même si elles n’étaient pas “mon­strueuses”, mais avec un tel rythme de tra­vail, peut-on vrai­ment m’en vouloir ? », inter­roge-t-il avant de con­clure, bien aidé par l’ex­péri­ence : « Aujourd’hui, quand je vois une faute sur le ban­deau d’i>Télé, au lieu d’en rire, je pense surtout au sta­giaire qui, der­rière son écran, seul, sans pause déje­uner, enchaî­nant des horaires ingérables, tente de faire du mieux qu’il peut. »