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Infox/Fake news : après Der Spiegel, le Telegraph fait son mea culpa

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1 février 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Infox/Fake news : après Der Spiegel, le Telegraph fait son mea culpa

Temps de lecture : 4 minutes

L’affaire des articles falsifiés du journaliste star Claas Relotius dans Der Spiegel en Allemagne semble avoir déclenché un effet domino. C’est maintenant un autre pilier du journalisme mainstream, l’anglais The Telegraph, qui bat sa coulpe… au sujet de Melania Trump.

Melania Trump en vedette… trop construite

Après un arti­cle à charge paru le 19 jan­vi­er, les con­tre-vérités sem­blent avoir été si nom­breuses et les pres­sions si fortes que le jour­nal anglais a publique­ment bat­tu sa coulpe dans un erra­tum (tra­duc­tion Médias-Presse Infos). L’article incrim­iné avait été écrit par Nina Burleigh, jour­nal­iste améri­caine qui écrit régulière­ment pour Newsweek, Time, The New York Times, Slate, The Wash­ing­ton Post… et s’appuyait sur des con­fi­dences don­nées par des « ini­tiés de la Mai­son Blanche, des amis de l’é­cole et des pho­tographes slovènes ».

« Il nous a été demandé de pré­cis­er que l’article con­te­nait un cer­tain nom­bre de fauss­es déc­la­ra­tions qui, nous l’acceptons, n’auraient pas dû être pub­liées. Le père de Mme Trump n’était pas une présence effrayante et ne con­trôlait pas la famille. Mme Trump n’a pas quit­té son cours de design et d’architecture à l’université pour pass­er un exa­m­en, comme le pré­tend l’article, mais plutôt parce qu’elle voulait pour­suiv­re une car­rière réussie comme man­nequin pro­fes­sion­nel. Mme Trump n’était pas en dif­fi­culté dans sa car­rière de man­nequin avant de ren­con­tr­er M. Trump, et elle n’a pas pro­gressé dans sa car­rière en rai­son de l’aide de M. Trump. »

Dommages et intérêts

« Nous recon­nais­sons que Mme Trump était une man­nequin pro­fes­sion­nel à part entière avant de ren­con­tr­er son mari et d’obtenir son pro­pre tra­vail de man­nequin sans son aide. Mme Trump a ren­con­tré M. Trump en 1998, et non en 1996 comme indiqué dans l’article. L’article affir­mait égale­ment à tort que la mère, le père et la sœur de Mme Trump avaient démé­nagé à New York en 2005 pour vivre dans des immeubles appar­tenant à M. Trump. Ils ne l’ont pas fait. L’affirmation selon laque­lle Mme Trump a pleuré le soir de l’élection est égale­ment fausse.

Nous nous excu­sons sans réserve auprès de la Pre­mière Dame et de sa famille pour tout embar­ras causé par notre pub­li­ca­tion de ces allé­ga­tions. Pour mar­quer notre regret, nous avons accep­té de pay­er à Mme Trump des dom­mages et intérêts sub­stantiels ain­si que ses frais de jus­tice ».

La journaliste diffamée ?

FoxNews rap­pelle, gogue­nard, que le Tele­graph n’est pas le pre­mier média à se cass­er les dents sur Trump : il y a déjà eu CNN, Buz­zfeed ou encore le Huff­in­g­ton Post qui ont con­nu une véri­ta­ble « débâ­cle » dans leur croisade médi­a­tique con­tre le prési­dent améri­cain ou ses proches. Une jour­nal­iste de la chaîne, Brit Hume, a d’ailleurs tweeté le 27 jan­vi­er : « On peut se deman­der com­ment autant de men­songes pour­raient être regroupés dans un seul arti­cle. La preuve, s’il en faut, que les par­tis pris ren­dent les jour­nal­istes téméraires ». Trump lui a répon­du en per­son­ne : « Mer­ci à Brit. C’est un très gros prob­lème en Europe. Les fake news sont l’en­ne­mi du peu­ple ! ».

De son côté, Nina Burleigh a affir­mé qu’elle main­te­nait ses allé­ga­tions et que son livre biographique sur Mela­nia Trump (Menottes dorées : l’his­toire secrète des femmes de Trump) dont elle a tiré la sub­stan­tifique moelle de son arti­cle, ne con­tient aucune inexactitude.

Elle a reproché au Tele­graph de s’excuser pour son « reportage exact » et a qual­i­fié ces excus­es de « regret­ta­bles ». Un rédac­teur en chef du Tele­graph lui a dit que le jour­nal ne dis­po­sait pas des moyens néces­saires pour véri­fi­er ses reportages en Slovénie, le pays d’origine de la pre­mière dame, a‑t-elle déclaré. « Ils m’ont dif­famé en qual­i­fi­ant mon tra­vail de « faux », a déclaré Burleigh au Wash­ing­ton Post lun­di, et a ajouté que le Tele­graph n’avait pas pub­lié ses répons­es aux avo­cats de Trump qui avaient con­testé son article.