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Covid : Der Spiegel fait son mea culpa

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30 mars 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Covid : Der Spiegel fait son mea culpa

Temps de lecture : 3 minutes

Autocritique massive du magazine Der Spiegel : le fait que personne n’ait contredit la politique « dictatoriale » a été une « énorme omission ». Les médias auraient « failli à leur mission dans leur couverture du Covid ».

HAMBOURG. Der Spiegel (mag­a­zine poli­tique heb­do­madaire) a fait sen­sa­tion avec une aut­o­cri­tique claire à pro­pos de la poli­tique touchant au Coro­n­avirus. Par ailleurs, son auteur, Alexan­der Neubach­er, met rétro­spec­tive­ment au pilori les atteintes aux droits fon­da­men­taux, cri­ti­quant égale­ment la Cour con­sti­tu­tion­nelle fédérale, l’A­cadémie des sci­ences, le Con­seil d’éthique et le viro­logue Chris­t­ian Drosten, qui, comme on le con­state aujour­d’hui, s’est trompé dans presque toutes ses évaluations.

L’ar­ti­cle du Spiegel, por­tant comme titre « Covid : Nous avons fail­li » com­mence par ces mots : « Nous savons main­tenant que de nom­breuses mesures con­tre la pandémie étaient absur­des, exces­sives et illé­gales. Ce n’est pas glo­rieux, même pour nous, médias ». S’en­suit un sérieux règle­ment de comptes avec la poli­tique, les médias, la jus­tice et toutes sortes d’ex­perts. Der Spiegel a suc­com­bé à la « ten­ta­tion autoritaire ».

L’au­teur lui-même écrivait il y a deux ans que cette « ten­ta­tion autori­taire » était grande : « Je décou­vre le dic­ta­teur en moi. » La rai­son de l’actuelle philip­pique est apparem­ment la déci­sion de la Cour con­sti­tu­tion­nelle du Bran­de­bourg, stat­u­ant « que la soi-dis­ant loi d’ur­gence munic­i­pale vio­le la con­sti­tu­tion du Land (entité ter­ri­to­ri­ale cor­re­spon­dant très approx­i­ma­tive­ment à nos régions, n.d.t.) parce qu’elle porte atteinte à la sépa­ra­tion des pou­voirs ». Neubauer ajoute : « Le groupe par­lemen­taire AfD (par­ti de droite nation­al­iste et pop­uliste, n.d.t.), qui peut désor­mais se pos­er en héroïque défenseur de la Con­sti­tu­tion, avait porté plainte à ce même sujet. »

Le texte pub­lié dans la rubrique poli­tique met en garde : « Trop peu de per­son­nes se sont opposées lorsque les poli­tiques ont ordon­né pour la pre­mière fois des fer­me­tures d’é­coles il y a trois ans, puis les ont pro­longées à plusieurs repris­es pen­dant des mois : ni la Cour con­sti­tu­tion­nelle fédérale, ni l’A­cadémie nationale des sci­ences, ni le Con­seil d’éthique alle­mand, ni le viro­logue Chris­t­ian Drosten ». Il con­sid­ère aujour­d’hui que c’est « une énorme omis­sion ».

Pas de contrôle lorsque les libertés ont été suspendues

« La facil­ité avec laque­lle les lib­ertés civiles ont été sus­pendues dans notre société soi-dis­ant libérale est inquié­tante », écrit Neubach­er. Con­trôle et con­tre­poids font par­tie de la démoc­ra­tie : « Surtout en temps de crise, c’est pri­mor­dial. Cela n’a pas bien fonc­tion­né pen­dant la pandémie ».

À pro­pos des médias, et il inclut expressé­ment Der Spiegel, Neubach­er écrit qu’ils « se ver­raient bien comme le qua­trième pou­voir » avant d’ajouter : « j’ai bien peur que le dic­ta­teur en nous ait été assez puis­sant ».

Ce que Neubach­er ne men­tionne pas, c’est la cam­pagne menée par les per­son­nal­ités poli­tiques et les médias con­tre ceux qui ont dit ce qu’il dit aujourd’hui, et qui pour cette rai­son ont été dif­famés, mis à l’é­cart et, pour cer­tains, ont per­du leur emploi.

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