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Fake news, Bruxelles s’y met aussi

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5 août 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Fake news, Bruxelles s’y met aussi

Temps de lecture : 3 minutes

Red­if­fu­sion. Pre­mière dif­fu­sion le 17 mai 2018

Alors que les médias dominants, RSF et AFP en tête annoncent vouloir combattre les fausses nouvelles via des structures normatives qui étoufferont toute voie contestataire, les instances de l’Union Européenne ne pouvaient pas être laissées en queue de peloton.

Médecine préventive

Les électeurs sont cré­d­ules, faisons de la médecine préven­tive. Le mau­vais résul­tat du Brex­it ne doit pas se renou­vel­er. Des ten­ta­tives de manip­u­la­tion des résul­tats élec­toraux auraient été décelées dans 18 pays de l’UE, bigre ! Comme si la déf­i­ni­tion d’une péri­ode élec­torale ne serait pas influ­encer et manip­uler l’opinion dans un sens favor­able à ses intérêts élec­toraux. À moins qu’il ne s’agisse que d’une frac­tion des manip­u­la­tions, celles hos­tiles à l’Union Européenne et ses valeurs libérales lib­er­taires, les autres manip­u­la­tions étant con­sid­érées légitimes ?

Après la loi allemande, la loi française puis celle de l’UE

La loi alle­mande que nous avons longue­ment analysée le 10 avril 2018 prévoit de lour­des amendes pour les réseaux soci­aux fau­tifs et la sup­pres­sion oblig­a­toire de comptes. La loi française en dis­cus­sion sem­ble aller dans le même sens avec un accent porté sur les péri­odes élec­torales et une tonal­ité anti russe marquée.

Dans un dis­cours remar­qué d’avril 2017 devant le Par­lement européen de Stras­bourg, le com­mis­saire européen estonien Andrus Ansip, vice-prési­dent de la Com­mis­sion et chargé du marché unique du numérique, avait mis dans le même sac fauss­es nou­velles, dis­cours de haine, pop­ulismes, hos­til­ité aux migrants et extrémisme. Il indi­quait par là que l’Europe doit se munir d’outils effi­caces pour régler des sit­u­a­tions où la lib­erté d’expression est abusée pour pro­mou­voir un extrémisme vio­lent ou la dis­crim­i­na­tion con­tre cer­tains groupes de la société. 

On ne saurait être plus clair : ce ne sont pas les seules fauss­es nou­velles qui sont visées et doivent être régulées mais égale­ment les mau­vais­es opin­ions qui par déf­i­ni­tion sont de fauss­es opin­ions, extrêmes ou violentes.

Code de la désinformation ou code de conduite pour mineurs

Le com­mis­saire (un nom tout à fait adap­té) Ansip fera adopter un code de bonne con­duite par des « experts inter­na­tionaux ». Faute de temps pour adopter une véri­ta­ble loi européenne qui prendrait deux ou trois ans pour être votée et mise en œuvre, la Com­mis­sion organ­is­era un « forum » avec des représen­tants de la société civile (Soros et ses épigones?), des médias (Messieurs Pigasse, Niel, Drahi, Das­sault, Pin­ault ou leurs représen­tants?), des pub­lic­i­taires (Havas, Pub­li­cis?). Ce forum dégagera un code de la dés­in­for­ma­tion, avec un réseau de vérifi­ca­teurs indépen­dants. Allez, on parie? Les Décodeurs du Monde de Niel/Pigasse et Dés­in­tox de Libéra­tion de Drahi?

La plate-forme sur la dés­in­for­ma­tion, dont les con­tours sont encore flous, per­me­t­tra d’offrir au pub­lic, hon­nête mais naïf, des vraies infor­ma­tions, des vraies sta­tis­tiques, et des vraies don­nées véri­fiées par de vrais journalistes.ÀÀ l’époque de la défunte ORTF, cer­tains dénonçaient une infor­ma­tion offi­cielle, asep­tisée, hors du champ du réel. La Com­mis­sion réin­vente une ORTPE, une sorte d’Office de la Radio Télévi­sion et Presse Européenne. Avec sans doute le même suc­cès, mais un mar­tinet européen prêt à servir.

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