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Facebook 2018, beaucoup de problèmes et encore plus de censure

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16 janvier 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook 2018, beaucoup de problèmes et encore plus de censure

Temps de lecture : 3 minutes

Le 20 décembre 2018, le site américain Buzzfeed a passé en revue les différents problèmes ou scandales qui ont touché Facebook l’an passé. Trente et un au total, vol de données via Cambridge analytica, auditions au Congrès américain et au Parlement européen, départ du fondateur de WhattsApp Jan Koum, chute brutale du cours de l’action à l’été, évasions massives de données personnelles d’utilisateurs, fronde des employés etc. La réponse du réseau social : plus de contrôle (lisez censure) sur les contenus.

Devinette : combien de censeurs sont ils employés par Facebook ?

Le réseau les appelle des « mod­éra­teurs », ils sont par­fois employés directe­ment mais le plus sou­vent exter­nal­isés auprès de sociétés spé­cial­isées comme CCC (Com­pe­tence Call Cen­ter) qui dis­pose de 22 bureaux en Europe dont aux moins deux sont exclu­sive­ment dédiés à cette activ­ité, ce qui ne veut pas dire que d’autres n’y con­courent pas égale­ment. Un reportage du Monde du 13 décem­bre 2018 fût effec­tué dans le cen­tre de Barcelone dans des con­di­tions dra­coni­ennes. Pas de pho­tos, les ordi­na­teurs des employés en veille lors de la vis­ite, 15 min­utes pour un entre­tien sous con­trôle. Le cen­tre cata­lan compte 800 per­son­nes à plein temps .

Venons en à la devinette. Début 2017 le réseau annonçait 3.500 mod­éra­teurs ? Et fin 2018 ? Le dou­ble ? Trois fois plus ? Six fois plus ? Vous avez per­du ! Même si Face­book refuse de don­ner le chiffre exact, il annonce fière­ment autour de 30.000 con­trôleurs de l’information sur le réseau. Avec objec­tifs chiffrés, temps de con­trôle à la sec­onde, plus de 2 mil­lions de posts exam­inés par jour. Si les jus­ti­fi­ca­tions des con­trôles sont la lutte con­tre le ter­ror­isme ou la pédophilie, le désir de con­trôle poli­tique est omniprésent.

En France une alliance inédite Macron/Facebook

Nous vous en par­lions en novem­bre 2018. Le 12 novem­bre 2018, le Emman­nuel Macron annonçait au Forum sur la gou­ver­nance de l’Internet le lance­ment d’un groupe de tra­vail État français/Facebook con­tre « les dis­cours de haine ».

Nous citons une par­tie de notre article :

« Cette « expéri­ence pilote pour six mois » per­me­t­tra en théorie aux agents de l’État d’avoir accès aux méth­odes de Face­book. Et qui sait à une par­tie juteuse de ses pré­cieuses bases de don­nées aux­quelles déjà la CIA et la NSA peu­vent accéder sur sim­ple demande d’un juge améri­cain. Oubliez la con­fi­den­tial­ité de vos don­nées, elle n’existait que peu de toutes façons, le réseau social se faisant piller régulière­ment, elle sera réduite à bien peu lorsque la Dil­crah, la délé­ga­tion inter­min­istérielle con­tre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT (vous pou­vez com­pléter la liste) met­tra son grand nez dans vos comptes sur le réseau social. »

Les déboires du gou­verne­ment Macron/Philippe avec les gilets jaunes ne pour­ront qu’encourager les deux par­ties à col­la­bor­er plus active­ment. Face­book – attaqué de partout pour éva­sion fis­cale mas­sive – se refait une beauté poli­tique et morale et les autorités français­es vont pou­voir met­tre en pra­tique la loi « anti-fake news/infox » votée fin 2018.

De manière qua­si naïve et char­mante un arti­cle du Monde (mer­cre­di 14 novem­bre 2018) note :

« Plus large­ment, Emmanuel Macron cherche à mon­tr­er qu’il n’est pas inac­t­if face aux géants du numérique, dans la per­spec­tive des élec­tions européennes de mai 2019 » (sic).