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Zemmour : un lynchage pour rien

30 décembre 2016

Temps de lecture : 14 minutes
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Zemmour : un lynchage pour rien

Temps de lecture : 14 minutes

[Red­if­fu­sion — arti­cle pub­lié ini­tiale­ment le 01/10/2016]

À chaque sortie d’un de ses livres, la sphère médiatique s’agite. Coincés entre la volonté de faire de l’audience (car il en fait, et beaucoup) et la répugnance envers les idées qu’il véhicule, les médias audiovisuels ont choisi d’opter pour leur stratégie habituelle : « le débat avec contradicteur », qui ressemble le plus souvent au tribunal inquisitoire. Pour ce qui est de la presse papier, celle-ci n’a pas eu à se donner cette peine, se contentant d’articles hostiles, parfois à la limite du brûlot. Ici on le qualifie de « type en bout de course », là on le traite de chroniqueur « nauséabond » dont les thèses sentent le « moisi ». Pour finir, on s’interroge sur sa place dans le débat public, on pense à le « bannir » des écrans, quitte à téléphoner à ses employeurs pour leur forcer la main…

Ain­si se présente et se répète le triste ciné­ma qui accom­pa­gne chaque pub­li­ca­tion d’Éric Zem­mour. Pour la paru­tion de Un quin­quen­nat pour rien (Albin Michel), la caste jour­nal­is­tique qui pense bien a une nou­velle fois répon­du à l’ap­pel, comme une horde de glob­ules blancs qui se jet­terait à l’as­saut d’un microbe ou d’un virus malveil­lant. Pas de doute, le sys­tème immu­ni­taire médi­a­tique se porte bien ; heureuse­ment, les ventes de l’écrivain aus­si (et c’est bien ça leur problème).

Le tribunal audiovisuel

Éric Zem­mour com­mence à avoir l’habi­tude. À chaque nou­v­el essai en librairie, le pas­sage par le tri­bunal audio­vi­suel est de mise. Un exer­ci­ce incon­tourn­able pour assur­er la pro­mo­tion, mais aus­si, il faut le dire, pour s’as­sur­er que le déni de réal­ité des élites, maintes fois décryp­té dans ses livres, est tou­jours aus­si effec­tif. En guise de pre­mière « audi­ence », le polémiste s’est vu réclamer des expli­ca­tions, sur RTL, où on lui a demandé ses sources con­cer­nant l’opéra­tion « Ronces ». Dans son livre, Zem­mour par­le en effet de ce plan mis selon lui en place par l’é­tat-major de l’ar­mée afin de se pré­par­er à devoir, éventuelle­ment, recon­quérir les ban­lieues, des zones qui « ne sont plus français­es ». Aba­sour­dis par ces réal­ités con­crètes, que l’écrivain dit tenir d’une « source proche de l’é­tat-major », les jour­nal­istes ont eu besoin de pass­er l’ac­cusé à la ques­tion pour en croire leurs yeux et leurs oreilles, avant de tout sim­ple­ment se moquer de son « alarmisme ».

En guise d’au­di­ence en appel, RTL a dégainé Nico­las Dom­e­n­ach pour apporter une con­tra­dic­tion à l’édi­to­ri­al­iste mai­son. Et le moins que l’on puisse dire est qu’une fois de plus, celui-ci a bien fait son boulot, allant jusqu’à qual­i­fi­er Éric Zem­mour de « com­plice des futurs tal­ibans de la France » ! Pour Dom­e­n­ach, Zem­mour est un « prophète de mal­heur qui prédit la perte de notre iden­tité ». Et si demain la France venait à être islamisée, il serait donc le « com­plice », le « col­labo » même, de cette France « tal­iban­isée ». Allez com­pren­dre la logique…

Puis est venue l’heure du fameux pas­sage chez Anne-Sophie Lapix et Patrick Cohen, dans « C à vous », sur France 5. Sobre­ment inti­t­ulée « La nou­velle attaque de Zem­mour », la vidéo pub­liée sur le compte Youtube de l’émis­sion annonce la couleur. Pour Lapix et Cohen, l’écrivain « amal­game islam et islamisme ». Et ça, c’est vrai­ment très méchant. L’au­teur du Sui­cide français aura beau rétor­quer qu’il n’ex­iste pas, selon lui, de « musul­mans mod­érés », l’is­lam étant un texte sacré absol­u­ment incon­testable et irré­formable, rien de ce qu’il aura pu dire n’au­ra con­va­in­cu ses juges médi­a­tiques. « Il y a ceux qui appliquent à la let­tre et ceux qui n’appliquent pas, il y a des bons et des mau­vais musul­mans », a‑t-il expliqué. C’en était trop pour Patrick Cohen qui, ulcéré, a lancé : « Ce n’est pas à vous de dire qui est un bon ou un mau­vais musul­man ! » De même pour Anne-Sophie Lapix, out­rée d’ap­pren­dre que le jihad était au cœur de l’is­lam. Pour les jour­nal­istes, repris en cœur par la presse le lende­main, il ne s’ag­it là que d’une « nou­velle attaque » motivée par la haine, for­cé­ment, et par « l’is­lam­o­pho­bie », dix­it Patrick Cohen. Dire ce qu’est l’is­lam, qui est un bloc indi­vis­i­ble, c’est être islamophobe.

Le polémiste a égale­ment été moqué pour s’être ren­du compte en direct sur le plateau qu’il man­quait deux chroniques RTL à son livre. Hasard ou cen­sure, il s’agis­sait des deux chroniques par­ti­c­ulière­ment « sen­si­bles », l’une con­cer­nant la ville de Molen­beek en Bel­gique, qu’Éric Zem­mour pro­po­sait ironique­ment de « bom­barder », l’autre con­cer­nant les mésaven­tures du car­di­nal Bar­barin, accusé de non-dénon­ci­a­tion d’actes pédophiles dans son diocèse. « C’est un mys­tère car l’édi­teur ne sait pas ce qu’il s’est passé, moi je ne sais pas ce qu’il s’est passé, on ne les retrou­ve plus sur la clé USB de l’édi­teur », a com­men­té l’écrivain dés­ap­pointé. Du côté d’Al­bin Michel, on évoque « un bug, une erreur ». « Ce n’est pas un coup mon­té. L’édi­tion reste un méti­er humain. Tout le monde était paniqué dans la mai­son. Il n’y a pas eu de cen­sure », a déclaré l’édi­teur. Aujour­d’hui encore, le mys­tère plane sur cette mys­térieuse disparition.

Quoi qu’il en soit, très partagée par ses par­ti­sans sur les réseaux soci­aux, la vidéo de l’in­ter­view d’Éric Zem­mour a égale­ment choqué quelques bonnes âmes. Ain­si, dès le lende­main, le Con­seil supérieur de l’au­dio­vi­suel a expliqué avoir reçu « plus de 700 plaintes » de téléspec­ta­teurs après cet entre­tien. Et les sages de pré­cis­er que le « dossier sera instru­it prochaine­ment »… Décidé­ment, le vocab­u­laire judi­ci­aire colle à la peau du journaliste.

Lun­di 12 sep­tem­bre, il était l’in­vité d’Au­drey Cre­spo-Mara, femme de Thier­ry Ardis­son, sur LCI. À cette occa­sion, la jour­nal­iste a choisi d’in­sis­ter sur la polémique autour des prénoms. En effet, dans son ouvrage comme ailleurs, Éric Zem­mour con­sid­ère qu’il con­vient de don­ner un prénom « du cal­en­dri­er » à ses enfants pour faciliter leur assim­i­la­tion, comme cela se fai­sait encore il n’y a si longtemps. Mais pour les médias, cette propo­si­tion est désor­mais un scan­dale. Ain­si Audrey Cre­spo-Mara lui a‑t-elle lancé : « Est-ce que vous estimez pour autant que Rachi­da Dati, Zine­dine Zidane, Jamel Deb­bouze et Omar Sy sont moins Français que vous ? » Réponse du chroniqueur : « Pour le corps social, c’est à dire com­ment ils sont reçus par la pop­u­la­tion, par le peu­ple qui est là depuis 1000 ans, alors oui, ils sont moins Français que moi, parce que moi mes par­ents — et je les en bénis — ont fait l’ef­fort de me don­ner un prénom, dans le cal­en­dri­er comme on dis­ait. » Une nou­velle fois, le tol­lé ne s’est pas fait attendre.

Rebe­lote le ven­dre­di 16 sep­tem­bre face à Jean-Jacques Bour­din, où l’en­tre­tien, dif­fusé sur BFMTV et RMC, a tourné en véri­ta­ble comédie, Bour­din incar­nant le camp du Bien (et du sen­ti­men­tal­isme) et Zem­mour celui du Mal (et du ressen­ti­ment). « J’ai eu ce matin au télé­phone le père d’un enfant fauché à Nice, par le camion (lors de l’at­ten­tat du 14 juil­let, ndlr). Sa mère s’ap­pelle Sami­ra. Est-ce qu’elle est moins française que vous ? », a osé le présen­ta­teur, comme un pro­cureur essayant tant bien que mal d’at­ten­drir un jury. Avec sang-froid, Zem­mour lui a alors rétorqué : « Vous essayez de faire du pathos, mais ça ne marche pas avec moi. » Et il ne s’ag­it ici que d’un exem­ple par­mi tant d’autres…

Le lende­main, l’écrivain retrou­vait Jean-Jacques Bour­din sur un plateau, cette fois celui de Thier­ry Ardis­son dans « Salut les ter­riens ! » sur C8. On a ain­si pu assis­ter à la même comédie, à la même mise en scène de la part du cheva­lier blanc de RMC. Sauf que cette fois, un pub­lic était là pour applaudir sur com­mande. Lorsque Bour­din lâche : « On a le droit d’être fier de ses orig­ines, d’ap­pel­er son enfant par le prénom de son grand-père », les applaud­isse­ments vien­nent ren­forcer l’é­mo­tion, comme des notes de piano accom­pa­g­nant un mau­vais film dra­ma­tique ou une pincée de sel venant au sec­ours d’un plat sans saveur. Quant aux pro­pos d’Éric Zem­mour, bien que fondés his­torique­ment, ils sont tout sim­ple­ment « nauséabonds » (GQ Mag­a­zine) voire découlent d’un « délire islam­o­phobe » (L’Obs).


Eric Zem­mour: “En France, il ne faut pas… par moran­di­ni

L’homme à abattre

En par­al­lèle de cette tournée des tri­bunaux hertziens, Éric Zem­mour a égale­ment été vic­time d’un feu nour­ri de la part de la presse écrite et des sites d’in­for­ma­tion. Comme un signe que le débat allait demeur­er au ras des pâquerettes, c’est l’inénarrable Bruno Roger-Petit qui a ouvert le bal. Dans sa chronique sur le site de Chal­lenges, le jour­nal­iste juge qu’Éric Zem­mour et Robert Ménard sont les nou­veaux « poi­sons de la droite » qui vont oblig­er cette dernière à se posi­tion­ner sur une ligne iden­ti­taire « imprégnée de débats aus­si navrants qu’aberrants ». Pour lui, « Ménard et Zem­mour sont l’œuf et la poule du délire iden­ti­taire français. Et ils pèsent dans le débat à la mesure de leur audi­ence, con­sid­érable dans cette par­tie de l’opinion française saisie par le délire iden­ti­taire, à droite comme à gauche, et qui trou­ve par­fois dans le con­cept dit “d’insécurité cul­turelle” le syn­onyme élé­gant de “libéra­tion légitimée de la parole raciste” ».

Dans le même temps, le site Acrimed s’en pre­nait lui aus­si à Éric Zem­mour mais aus­si aux médias qui avaient selon le site com­mis la faute de l’in­viter. « La loi de l’audience est dure mais c’est la loi. Avec Éric Zem­mour, audi­ence garantie : ça “fait polémique”, ça “clashe” et ça “buzze”, comme dit le vocab­u­laire en vigueur dans les médias qui aiment par-dessus tout le bruit qu’ils font ou qu’ils entre­ti­en­nent », explique Hen­ri Maler, qui con­sid­ère que « la pub­lic­ité néga­tive, c’est encore de la publicité ». 

Chez Mar­i­anne, Zem­mour est car­ré­ment traité de « Zozo ». Dans une tri­bune pub­liée sur le site de l’heb­do­madaire, Jean-Philippe Moinet, ancien prési­dent de « l’Ob­ser­va­toire des extrêmes » et actuel directeur de la Revue Civique, estime que « ce ne sont pas les arabo-musul­mans qui envahissent la France, ce sont ses obses­sions qui ont envahi Zem­mour ». Avec un ton de psy­ch­an­a­lyste de caniveau, ce dernier dénonce le « mar­ket­ing racial­iste » d’un « petit télé­graphiste du FN » qui « sort un livre comme on lance un crachat : pour agress­er ». Pour M. Moinet, Zem­mour n’est qu’un homme « en proie depuis des années à un dés­espoir per­son­nel et exis­ten­tiel » et qui doit donc aller « se faire soign­er ». Voilà qui fait avancer le débat.

Mais Les Inrocks ont fait pire, pous­sant l’at­taque per­son­nelle jusqu’au ridicule. Le 20 sep­tem­bre, sur le site du mag­a­zine, Pierre Siankows­ki com­mence son papi­er sans intérêt en décer­nant à Zem­mour le titre de « sosie offi­ciel du mon­sieur Burns des Simp­son ». Pour le jour­nal­iste, l’écrivain n’est qu’« un type en bout de course, à court d’idées ». Un « chroniqueur usé », « rongé par ses échecs (lit­téraires et télévi­suels) » (sic!). En résumé : « un aili­er droit de Ligue 2 en fin de règne, qui referait sans fin sa seule et unique feinte de corps. » Et Siankows­ki d’en­chaîn­er sur une analyse plein de pro­fondeur et d’in­tel­li­gence : « C’est pas beau de vieillir »…

Dans Libéra­tion, en pointe dans cette chas­se au mal-pen­sant, les attaques ridicules se sont trans­for­mées en charge vio­lente. Le 21 sep­tem­bre, Jérôme Lefilliâtre dénonce l’« odieuse audi­ence » du polémiste, accusé d’être un « gourou de l’ultradroite » (et de la « fachos­phère ») « au dis­cours tou­jours plus nauséabond ». Zem­mour n’est qu’un chroniqueur au « goût de moisi » qui pub­lie des lignes « d’une extrême vio­lence con­tre la reli­gion musul­mane ». Ain­si, étant don­né ce dis­cours plein de « con­tre-vérités » et d’« agres­siv­ité », le jour­nal­iste de Libé se pose la ques­tion : « faut-il con­tin­uer à lui don­ner la parole ? » Mais celui-ci fait mieux : il est allé pos­er la ques­tion à ceux qui l’ont déjà inter­rogé mais aus­si… à ses employeurs.

Dans cet arti­cle, on peut donc voir un Patrick Cohen déclar­er qu’il n’in­vit­era par Éric Zem­mour sur France Inter parce qu’« on n’est pas loin de dis­cours pou­vant tomber sous le coup de la loi ». Au con­traire, Jean-Jacques Bour­din con­sid­ère qu’« il faut l’inviter pour mon­tr­er sa dérive, il faut le laiss­er déblatér­er ». Et d’a­jouter : « Pen­dant l’interview, j’ai beau­coup insisté sur l’histoire des prénoms car ça révèle l’absurdité de son dis­cours, ça le ridi­culise. C’est un homme du passé, tombé dans l’excès, qui se car­i­ca­ture lui-même pour exis­ter. Il ne con­va­inc plus que les plus con­va­in­cus, et encore. » Pour Nico­las Dom­e­n­ach, « l’in­ter­dire d’antenne serait lui ren­dre ser­vice, faire de lui un mar­tyr. C’est ce qui s’est passé quand i>Télé a arrêté “Ça se dis­pute” » (en décem­bre 2014, Éric Zem­mour avait été écarté de l’an­tenne pour ses pro­pos jugés polémiques, ndlr). Ain­si, « il se nuit à lui-même. L’extravagance de ses attaques le dis­qual­i­fie », estime Dom­e­n­ach, qui con­sid­ère que le dis­cours de son con­frère est « à pleur­er de rire ».

Cette étape passée, Libéra­tion est allé inter­roger ses employeurs, au cas où… Mais Paris Pre­mière et RTL n’ont rien voulu savoir. Du côté de la chaîne payante du groupe M6, on rétorque : « Nous le main­tenons à l’antenne car c’est une émis­sion où plusieurs per­son­nes, dont l’invité, lui por­tent la con­tra­dic­tion. » Même chose du côté de RTL, où le PDG Christo­pher Baldel­li sou­tient son chroniqueur con­tre l’avis d’une par­tie de la rédac­tion. « Nous sommes très attachés à la lib­erté d’expression, dans la lim­ite de la légal­ité. Or Eric Zem­mour n’a jamais été con­damné pour des pro­pos tenus sur RTL. Ses idées intéressent une par­tie de la pop­u­la­tion », répète-t-on rue Bayard. Mais cette posi­tion, qui va pour­tant dans le sens du plu­ral­isme et du débat, fait dire à Jean-Jacques Bour­din que RTL affiche ici « une hypocrisie totale. Zem­mour fait de l’audience et comme les dirigeants de RTL se couchent devant l’audience, ils le gar­dent. Ils n’ont aucune indépen­dance d’esprit. » L’indépen­dance d’e­sprit, c’est donc la cen­sure ! D’ailleurs, dans leur arti­cle, rap­por­tant celui de Libéra­tion, Les Inrocks s’in­ter­ro­gent égale­ment, et très sérieuse­ment : « Faut-il ban­nir Éric Zem­mour des écrans de télévision ? »

Dans un autre arti­cle pub­lié un peu plus tôt sur le site de Libé, Mad­jid Si Hocine, présen­té comme un « médecin sig­nataire de l’Ap­pel des 41 Français musul­mans », se demande aus­si com­ment RTL peut « laiss­er divulguer sur ses ondes men­songes et insultes racistes » et « garder en son sein un tel incen­di­aire ». Pour lui, Zem­mour prospère sur la polémique comme « le champignon sur le fumi­er ». De quoi nuire à « toute cette masse de gens qui voulaient juste vivre tran­quille­ment ensem­ble comme avant ». L’écrivain serait donc, à en croire ce mon­sieur, l’un des respon­s­ables de la sit­u­a­tion en France. Il ne fait pas que décrire une sit­u­a­tion dra­ma­tique, non, il a lui-même con­tribué à ce chaos qui vient ! Ain­si, et c’est l’év­i­dence même, les jour­nal­istes ne « doivent plus l’in­viter ». Car en France, « l’expression est libre mais (…) l’insulte raciste est pro­scrite », con­clut-il, appelant à « dérad­i­calis­er Éric Zem­mour »

Dernière cartouche

Ce lyn­chage, ce feu croisé, le polémiste y a droit à chaque paru­tion de ses livres, presque à cha­cune de ses chroniques. Même lorsqu’il ne s’ag­it pas de pas­sages médi­a­tiques, on souhaite faire inter­dire ses con­férences, comme à Mar­seille, où le PS local a fait pres­sion sur le maire, dans une let­tre ouverte, pour ten­ter de dépro­gram­mer ce ren­dez-vous con­traire aux « valeurs de paix et de tolérance ». Sans suc­cès. Une fois de plus, le pub­lic était au ren­dez-vous et la loi du réel l’a emporté.

Néan­moins, il est vis­i­ble­ment des vérités qu’il faut taire, au risque de déclencher le sys­tème immu­ni­taire d’une caste médi­a­tique qui ne sait plus quoi inven­ter pour se ras­sur­er et ras­sur­er son pub­lic. Rat­trapés par le réel, ces ten­ants de la parole cor­recte peinent à sup­port­er le suc­cès, incon­testable, de l’écrivain. Car à mesure que leurs audi­ences chutent ou que leurs ventes dégringo­lent, Éric Zem­mour par­le aux gens, Éric Zem­mour trou­ve un écho dans une large par­tie du pays, Éric Zem­mour vend des livres par cen­taines de mil­liers. Et cela, ils ne peu­vent le tolérer.

Poussés par le besoin irré­press­ible de faire de l’au­di­ence (car le chroniqueur en fait), ils se voient con­traints de l’in­viter, non sans avoir pris soin de tro­quer leur cos­tume de jour­nal­iste con­tre une robe de mag­is­trat. Le lyn­chage, l’hys­térie, voilà leur dernière car­touche. Bien­tôt, la réal­ité leur ayant totale­ment échap­pé, ils n’au­ront plus le choix ; ils devront tir­er à blanc.

Un lyn­chage pour rien.

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