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Censure aux Échos, boycott du Monde : quand les journaux sont prisonniers de leurs annonceurs…

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5 juin 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Censure aux Échos, boycott du Monde : quand les journaux sont prisonniers de leurs annonceurs…

Temps de lecture : 2 minutes

Le Monde ne badine pas avec la déontologie. Mais c’est à ses risques et périls. En avril dernier, lors du conseil d’administration du journal, un dirigeant annonçait aux actionnaires — dont la société des rédacteurs — un manque à gagner prévisionnel de 7 millions d’euros : 3,2 en 2014 et 4 en 2015.

L’explication de ce manque à gag­n­er ? C’est Vin­cent Bol­loré, pro­prié­taire de Havas, qui a décidé de boy­cotter le quo­ti­di­en après deux enquêtes qui l’ont pris à rebrousse-poil, l’une parue dans le sup­plé­ment M le Mag­a­zine en octo­bre 2013 (« Vin­cent Bol­loré, un pré­da­teur si bien élevé »), l’autre dans le jour­nal en sep­tem­bre 2014 (« le mono­pole de Bol­loré sur le port d’Abid­jan est de plus en plus con­testé »). De quoi rap­pel­er que la pub­lic­ité est aus­si une laisse.

Aux Échos en revanche, on tient absol­u­ment à s’é­pargn­er ce genre de péripéties. C’est cer­taine­ment pour cela que le 28 mai est paru un papi­er très soigné sur les 20 pre­miers spon­sors de la con­férence cli­mat de Paris (COP 21) dont le gou­verne­ment français attend beau­coup, même si elle s’an­nonce d’ores et déjà comme un énième raout des grands de ce monde débouchant sur des engage­ments pom­peuse­ment creux. Le papi­er était si élo­gieux qu’il en était presque com­plaisant : les sociétés en ques­tion — Air France, Renault, EDF, GDF-Suez etc. étaient qual­i­fiées d’« amies du cli­mat » à « haut niveau d’ex­i­gence envi­ron­nemen­tale »…

Petit prob­lème : cer­taines ONG comme Réseau Action Cli­mat ou Attac cri­ti­quaient dans l’article la présence de gros pol­lueurs par­mi ces spon­sors. Mais, selon Le Canard Enchaîné (02/06/2015) qui se rit douce­ment de l’aven­ture (lui qui, rap­pelons-le, a tou­jours vécu sans pub), le pas­sage qui leur don­nait la parole a été effacé par la direc­tion la veille au soir de la paru­tion, sous pré­texte que ces ONG n’é­taient « pas crédi­bles ». Et sans doute pas parce que ce même 28 mai, EDF avait acheté six pages de pub dans Les Échos pour van­ter son spon­sor­ing de la COP 21 !